ARTS DE VIVRE
Si le célèbre jeu de réflexion pleure aujourd’hui la disparition de Maki Kaji, ses vertus sur la mémoire et la concentration ne sont plus à démontrer.
Neuf cubes, eux-mêmes composés de neuf cases, 81 chiffres compris entre 1 et 9 qui ne peuvent apparaître qu’une seule fois par ligne horizontale et verticale, ainsi que par cube. Même ceux qui n’y ont jamais joué auront reconnu le principe du sudoku. Mais d’abord un peu d’histoire. Ce casse-tête, inspiré du concept du carré latin défini au XVIIIe siècle, a été imaginé sous sa forme moderne par l’Américain Howard Garns puis nommé ainsi par le Japonais Maki Kaji, directeur de la maison d’édition Nikoli. Celle-ci publie le jeu pour la première fois dans sa revue mensuelle d’avril 1984.
Il faut néanmoins attendre 1997 pour que la popularité du sudoku devienne mondiale, lorsque le Néo-Zélandais Wayne Gould, en vacances au Japon, ne tombe sous le charme de ces puzzles de chiffres et décide de développer un programme informatique qui génère des grilles automatiquement. Les journaux britanniques, le Times et le Daily Mail en tête, seront les premiers à publier ces grilles dans leur page en 2004. Depuis, le succès ne s’est jamais démenti.
Comment l’expliquer ? Une partie de la réponse est à trouver dans les bienfaits sur la santé qu’apporte le sudoku. Contrairement aux mots croisés qui nécessitent des connaissances, une culture et une orthographe irréprochables, le sudoku demande avant tout de la logique et de la réflexion. Pour chaque case, une seule solution possible. L’erreur est exclue, car elle entraînerait une grille entièrement faussée.
Pour cela, pas d’autre choix pour le cerveau, qui ne doit pas se laisser distraire, que de stimuler ses facultés de concentration. Le sudoku incite ses joueurs à réfléchir sur ses grilles en les préservant des pensées parasites : le casse-tête demande de l’attention et, surtout, de l’intention. Raison pour laquelle sa pratique régulière permet de conserver ses capacités cognitives.
Le sudoku, c’est aussi et enfin un moyen d’évasion facile et accessible. On peut y jouer n’importe où, n’importe quand, et les parties sont souvent très relaxantes. Dans une période de stress, elles permettent de vider la tête, puis de l’activer à nouveau pour reprendre une nouvelle activité. En plus d’améliorer les fonctions cérébrales, le sudoku améliore ainsi la qualité de vie. On aurait tort de s’en priver.