INTERVIEW
Pureté et sensualité se confondent au fil de la série photographique imaginée par l'artiste américain Donari Braxton pour son prochain livre "Hazel" à paraître en 2022. Pour l’occasion, il dévoile des images exclusives à S-quive, réalisées dans sa propriété californienne, avec la mannequin Hazel Reynolds. Entretien.
Basé depuis peu à Los Angeles, le photographe Donari Braxton s’apprête à sortir son prochain livre "Hazel". Réalisé au côté de la mannequin Hazel Reynolds, il sublime la silhouette de sa muse tout en délicatesse et spontanéité. A S-quive, il livre sa vision de la photographie et ses futurs projets.
Comment êtes-vous devenu photographe de mode et de lifestyle ?
En 2015, lorsque je préparais des projets de films, j’ai réalisé que j’avais aussi besoin de me lancer dans des projets moins ambitieux, avec moins de budget et une équipe réduite pour travailler, développer et agrandir encore mes démarches artistiques. J’ai commencé une série de vidéos artistiques étranges que j’ai appelé "How To Be Alone" sur les gens seuls, qui comme beaucoup de mon travail, contient des éléments assez sex, érotiques, de genres… Plus tard, je me suis dirigé vers des composantes d’images et de séries vidéos, en prenant en photos des acteurs, des mannequins et des amis avec mon film 35mm. Honnêtement il n’y avait pas de proposition autre que de promouvoir ces quelques films. Ces photos ont circulé et m’ont rapidement conduit à réaliser des séries pour le magazine Playboy pendant un temps. Soudain, la photo est devenue une partie de mon travail. Six ans plus tard, je ne suis pas encore habitué à ce que les gens me nomment comme photographe.
Êtes-vous uniquement basé à Los Angeles ?
Los Angeles est mon nouveau lieu de vie. Je vis entre ici et New York où je suis né et où je vivais jusqu’à l’année dernière.
"Je pourrais lister toutes les raisons pour lesquelles Hazel est le sujet que j’attendais mais cela passerait juste pour un mec qui déblatère sur la fille qu’il aime."
Avez-vous des inspirations ou des mentors photographiques ?
Je n’en ai pas. Pour être honnête, à ce stade de ma vie, je n’ai pas de motivation à regarder le travail réalisé ou en cours de réalisation des autres artistes. Je serai peut-être plus réceptif à l’avenir, comme je l’étais quand j’avais 20 ans, dans une phase future.
Votre style et vos photos sont pures et sexy… Cela correspond à votre vision de la femme ?
J’imagine que oui probablement, en un sens. Je pense que les meilleures photos généralement associent glamour et sex et s’ancrent d’une façon arbitraire dans la vie réelle. Les photos comme cela sont appelées "pure" ou "authentique" ou quelques chose dans ce sens et je pense que mes photos peuvent être nommées ainsi aussi.
Parlez-moi de l’esprit de votre prochain livre en collaboration avec la mannequin Hazel Reynolds….
Hazel et moi avons réalisé quelques images au numérique pour un livre que nous préparons ensemble et qui sera publié l’an prochain. Des photos, des collages, des maquettes, des mots mais aussi des screenshots à l’iPhone… J’ai toujours été intéressé par l’idée de faire un livre avec un seul sujet. Je pourrais lister toutes les raisons pour lesquelles Hazel est le sujet que j’attendais mais cela passerait juste pour un mec qui déblatère sur la fille qu’il aime. Je pense qu’il faut un certain type de personne et un moment dans la vie qui doit être capturé et préservé.
C’est votre première publication ?
De photos, oui. Il sera suivi d’une série de photos que j’ai fait il y a quelques années et baptisées "DAYBOOK", que vous pourrez aussi voir en ligne.
Avez-vous choisi un titre ?
"Hazel".
"Je dis aux mannequins que je fais comme si je tournais avec une caméra de cinéma pour qu’elles soient en mouvements. Le gimmick, entre autres, que j’ai, c’est de faire comprendre aux mannequins qu’elles peuvent justement ne pas poser."
Sur votre compte Instagram, nous pouvons admirer de sublimes mannequins aux visages remplis d’émotions. Elles semblent être dans un tel lâcher-prise. Quelle est votre façon de travailler ?
J’imagine, sans surprise, que le processus de travail le plus pure est celui avec Hazel. Elle a une forte personnalité, j’ai simplement pris la caméra autour de la maison à Los Angeles et j’ai capturé les moments où elle buvait du thé, où elle bronzait, lorsqu’elle prenait un bain et j’ai répertorié tous ces moments. Dans un autre contexte ou sur d’autres jobs, je dis aux mannequins que je fais comme si je tournais avec une caméra de cinéma pour qu’elles soient en mouvements. Le gimmick, entre autres, que j’ai, c’est de faire comprendre aux mannequins qu’elles peuvent justement ne pas poser.
Vos photos sont souvent en noir et blanc, c’est plus graphique selon vous ?
Ce n’est pas intentionnel. Je pense que la couleur me déconcentre souvent.
Vous jouez avec la végétation et la minéralité sur vos clichés et vos close-up. L’environnement est un autre acteur important pour vous ?
J’aime juste les fleurs en général et je lis un livre sur l’ikebana en ce moment, c’est pourquoi cela doit être ancré dans mon esprit.
Quel est votre moment préféré lorsque vous shootez ?
Toutes les pauses cafés et cigarettes entre les shoots.
Avez-vous prévu de venir à Paris bientôt pour des projets ?
In Vivo Films, basé à Paris, va produire un de mes prochains films encore en développement. Pendant que je travaille avec eux sur ce projet, je lancerai aussi la série "DAYBOOK" et sûrement quelques éditos.
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