PHOTOGRAPHIE

Les Rencontres d’Arles 2024 : S-quive pose le curseur sur 5 artistes

Publié le

13 mai 2024

Du 1er juillet au 29 septembre prochain, Arles accueille l’édition 2024 des rencontres de la photographie. Emergents ou confirmés, artistes et commissaires présentent leurs regards singuliers au cours de ce festival qui soutient l’image sous toutes ses formes. Cristina De Middel, Uraguchi Kusukazu, Vasantha Yogananthan, François Bellabas et Marilou Poncin : la sélection S-quive réunit 5 photographes à ne pas manquer.

Cristina De Middel, Revenir à nouveau [Volver Volver], série Voyage au centre, 2021

Cristina De Middel – Voyage au Centre

Avec sa série "Voyage au Centre", inspirée du livre Voyage au centre de la Terre de Jules Verne, Cristina De Middel documente la traversée migratoire du Mexique vers les Etats-Unis. Présenté comme une expédition héroïque et digne d’une fiction, l’itinéraire débute à Tapachula, à la frontière sud du Mexique avec le Guatemala, avec pour destination finale la ville de Felicity en Californie, devenue "le Centre du monde". Brouillant les frontières entre photographie contemporaine, dystopie et univers fictif, la photographe dénonce l’imagerie de la migration donnée dans les médias et propose une lecture différente de l’expédition d’une vie.

Uraguchi Kusukazu, Au large, 1974

Uraguchi Kusukazu - Ama

Le photographe japonais, Uraguchi Kusukazu a dédié sa série photographique aux ama de sa région. "Femmes de la mer" japonaises, les ama bordent les rivages de l’archipel et plongent en apnée à la recherche d’algues et d’ormeaux. Véritables muses pour les poètes et les artistes dans les années 1970 et 1980, elles détiennent une place importante dans l’imaginaire nippon. Avec sa série "Ama", le photographe documente la vie de ces femmes sous plusieurs aspects ; les récoltes, les plongées en eaux profondes, leurs portraits, des scènes collectives sur la plage ou encore leur lien avec la spiritualité et la féminité. Avec des visuels à la fois délicats et audacieux, portés par un contraste en noir et blanc, Uraguchi Kusukazu donne une réelle dimension historique et culturelle à son œuvre photographique.

Vasantha Yogananthan, Sans titre, série Le Passé Composé, 2020-2022

Vasantha Yogananthan – Le Passé Composé

Avec "Le Passé Composé", premier volet de son projet "Images Imaginaires", le photographe français Vasantha Yogananthan explore les paysages et les personnages qui habitent la Province. Avec des clichés à l’argentique empreints de douceur et de délicatesse, il illustre la paisible vie en Province tout en questionnant le lien entre les lieux et les personnes. Un livre ouvert, une parure de lit florale ou une fenêtre ouverte sur la nature, les objets deviennent bien plus que de simples détails. Vasantha Yogananthan interroge la notion du temps avec des photographies qui figent le présent – ou le passé composé.

François Bellabas. MOTORSTUDIES_DTB, 2016

François Bellabas – An Electronic Legacy

"An Electronic Legacy" interroge la place des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle dans la photographie, devenue une simple donnée parmi d’autres. François Bellabas présente une distorsion du réel avec des images soumises aux dérives de la technologie. Le feu devient alors un élément central à sa série de clichés ; la couleur rouge est omniprésente dans le ciel tourmenté de la Californie ou dans les flammes de feux de forêts récurrents. L’artiste illustre un monde où la dystopie n’est qu’à quelques pas de l’actualité.

Marilou Poncin, Liquid Love Is Full of Ghosts, installation vidéo, comédien Frédéric Radepont

Marilou Poncin – Liquid Love is Full of Ghosts

A quoi ressembleront les relations de demain ? Une question abordée par Marilou Poncin dans sa série photographique "Liquid Love is Full of Ghosts" qui interroge l’impact des nouvelles technologies sur nos désirs, notre vision de l’amour et du charnel. Dans ses mises en scène dignes du cinéma, les différents personnages explorent leur intimité avec des outils technologiques dernier cri. Le contraste entre la chaleur de la peau humaine et la froideur du reste de la scène met en exergue la solitude des protagonistes, dans un futur proche - pas si loin de l’époque actuelle.

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