Lecture d’été : sur la table de chevet de Sophie Rosemont

Journaliste, autrice et réalisatrice passionnée dont le travail a marqué des publications prestigieuses telles que Rolling Stone, Vogue et Les Inrocks, Sophie Rosemont est devenue une plume incontournable de la scène culturelle française. Chroniqueuse sur France Culture, elle a également écrit deux ouvrages acclamés : Girls Rock et Black Power, l’avènement de la pop culture noire américaine. À l'approche de la diffusion de son tout premier documentaire de 52 minutes sur Arte, consacré à l'histoire captivante du groupe Fleetwood Mac, Sophie Rosemont partage avec nous ses lectures préférées.

Quel livre lisez-vous actuellement et pourquoi l'avez-vous choisi ?

Aujourd’hui, je suis en vacances et je lis : Récits de certains faits (qui mêle l’intime au judiciaire) de Yasmina Reza à paraître fin août - je continue de prendre de l’avance sur la rentrée littéraire, que je couvre chaque année.

Pouvez-vous nous recommander un livre que vous considérez comme un incontournable ?

Trop me viennent en tête ! N’importe quel livre de Marguerite Duras. Écrire, peut-être, qui nous connecte à la génétique de ses textes. Hors territoire français : ce serait dommage de passer à côté de Mishima, Kafka, Joyce Carol Oates ou encore Philip Roth…

Quel est le livre qui vous rappelle votre enfance ?

La petite enfance : Les malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur. Après, je suis passée du côté des adultes !

Quel est le livre qui vous fait du bien ?

Le Garde du cœur de Françoise Sagan. Quand j’ai un coup de blues, je le re-re-re-lis, son humour acide me fait rire à chaque fois. Elle s’en donne à cœur joie dans l’histoire de cette scénariste hollywoodienne sur le déclin dont tombe amoureux un jeune voyou paumé.

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"Toute l'œuvre de Christine Angot me bouleverse, mais 'Le voyage dans l'Est'... J’ai mis un peu de temps à me remettre de ce retour aux sources du mal."

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Quel livre vous a particulièrement bouleversé ces dernières années et pourquoi ?

Le Voyage dans l’Est de Christine Angot. Toute son œuvre me bouleverse, mais celui-ci... J’ai mis un peu de temps à me remettre de ce retour aux sources du mal. J’ai aussi beaucoup aimé Les Éclats de Bret Easton Ellis, condensé de toutes ses obsessions avec en sus des confessions d’un enfant de la fin des années 1970 à L.A. Moins récemment : The Underground Railroad de Colson Whitehead, entre fantastique et historique. Merveilleuse héroïne qu’est Cora, qu’on suit du sud esclavagiste vers la liberté du nord des États-Unis.

Avez-vous un genre littéraire de prédilection pour vos lectures estivales et pourquoi ?

Non, je lis aussi bien des essais que des romans ou de l’auto fiction, et aussi de la poésie (plutôt du XIXe siècle, française ou anglo-saxonne !)

Quel est le livre que vous aimez offrir ?

Un des livres autobiographiques de Déborah Levy, à la fois faciles à lire et multi-référentiels : Le coût de la vie, Ce que je ne veux pas savoir, État des lieux. Ou encore La Position de la cuillère.

Quel personnage de roman vous a le plus inspiré ?

Ce n’est pas un personnage de roman (cela aurait pu !) mais l’autrice d’un journal intime que j’ai lu au début de l’adolescence : l’artiste Marie Bashkirtseff.

Le livre que vous avez acheté, mais que nous n’avez pas encore lu ?

Je lis tout, tout de suite !

Pouvez-vous partager une anecdote ou un souvenir lié à un livre qui a eu un impact significatif sur votre vie ou votre carrière ?

La Nuit d’Elie Wiesel. Lu très tôt, et qui a ouvert le début d’une longue étude autour des récits concentrationnaires, achevée durant mes études de lettres et sémiotique à la Sorbonne.