DECRYPTAGE
A mi-chemin entre le tennis et le squash, le padel connaît un développement plus qu'impressionnant depuis ces trois dernières années en France. Explosion du nombre de joueurs et de constructions de terrains, l’essor de ce sport de raquette reste à nuancer comparativement à d'autres pays européens.
Si ce sport est tant en vogue ces derniers temps, cela s'explique par le fait qu'il se joue obligatoirement à 2 contre 2. Un esprit plus convivial s'en dégage comparativement aux autres sports de raquettes. L'implication de la Fédération Française de Tennis (FFT) qui s'est chargée de professionnaliser et de structurer le padel en France y joue pour beaucoup. Son objectif étant de vulgariser la pratique qui comptait seulement 15 000 joueurs en 2017 contre plus de 500 000 aujourd'hui.
L'organisation de tournois, à portée internationale, tels que le Paris Padel Major organisé à Roland Garros ou l'Open de Toulouse du World Padel Tour permettent également de mettre en lumière ce sport qui mérite à être connu. De plus, les ambassadeurs français jouent souvent très bien leur rôle de mise en avant de ce sport à travers leurs différentes plateformes. On peut compter sur des personnalités comme le joueur de la NBA, Tony Parker, ou le footballeur Zinedine Zidane pour faire parler du padel et inciter les sportifs et moins sportifs à le pratiquer. Ces derniers ont bien compris que le padel étaient le sport d'aujourd'hui et surtout, de demain, en investissant dans la discipline en tant qu’actionnaires ou patron de club. Canal+ et beIN Sport se sont octroyés les droits TV des plus grands tournois internationaux, ce qui permet aux Français de suivre les meilleurs joueurs mondiaux et de créer un réel engouement autour de la discipline.
Le padel rend addict si vite qu'il crée de nouveaux joueurs réguliers bien trop rapidement, en comparaison avec la construction de nouveaux centres et terrains de padel. Bien que le chiffre soit passé de 390 terrains en 2017 à 1680 en 2023, c'est bien trop peu pour le demi-million de pratiquants. Alors si la FFT et les acteurs du privé constatent un boom, pourquoi le nombre de terrains n'augmentent pas en conséquence ?
En France, le prix du foncier est trop élevé. Il faut une surface d'au moins 1000m2 pour construire un club de padel rentable et avec assez de terrains. Malheureusement, le prix du foncier se répercute sur celui de la partie de padel… Comptez généralement 20€ pour 1H30 en heures pleines +6€ pour la location de la raquette et 6.50€ pour les balles (prix par personne). Le coût de construction étant élevé, il n'existe pas encore de court de padel en libre accès, comme c'est le cas pour les city stades de foot. En Italie, on peut aller dans la rue et jouer au padel sans payer ! Cette réticence à investir dans des terrains publics freine son développement auprès de l'ensemble des classes sociales. Le dernier problème du padel en France, c'est qu'il n’est pas encore diffusé en clair à la télévision. C'est un des objectifs à moyen terme d'Arnaud Di Pasquale, directeur de la mission padel à la FFT. Selon Bartoloméo, coach de padel à Casa Padel : "Ce qu’il manque au padel, c’est qu’il soit intégré à l’école et que des terrains municipaux soient mis à disposition de la population. Si on y arrive dans 4-5 ans, le padel sera l’un des sports les plus pratiqués en France. J’y crois et la FFT peut le faire." Le message est passé.
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