FASHION WEEK
Publié le
28 février 2024
Étude de la symétrie et de la sensualité, la collection automne-hiver 2024-2025 bouleverse les paradigmes du Courrèges de Nicolas Di Felice. À la fois instinctive et méthodique, son épure progressive puise sa force dans l’infini potentiel des formes primaires. Portée par une approche ludique de la fonctionnalité, la collection explore des combinaisons hybrides qui révèlent la singularité du corps. Les détails clés des styles classiques — le revers cranté d’un manteau, les bretelles côtelées d’un débardeur, la ceinture rivetée d’un pantalon de motard — se reflètent sur les ourlets et les poignets comme des ornements siamois. Le sac Holy, nouvellement agrandi et décliné dans les imprimés et les cuirs saisonniers, se fait le complice des escapades confidentielles… La respiration apaisante d’une femme se déploie dans l’espace comme le battement d’un cœur. "Take it, take it slow’", scande-t-elle à mesure que les silhouettes se libèrent de leurs couches protectrices. Peu à peu, la quête d’émotions paroxystiques de Nicolas Di Felice communique son frisson à la scène alentour. Dans une réaction en chaîne surréaliste, le runway recouvert de Lycra se gonfle comme une poitrine. Imaginée par Nicolas Di Felice, l’artiste Rémy Brière et le collectif Matière Noire, cette scénographie vivante, vibrante, est chargée d’une énergie viscérale qui s’emballe jusqu’à son zénith. Porté par une bande sonore ascendante — composée par Sene, Sophie Koella et Nicolas Di Felice lui-même — le spectacle se clôt sur la mélodie spectrale d’une Nocturne de Chopin, alors que la dernière silhouette, gainée de soie noire, glisse en apesanteur sous les yeux du public.