INTERVIEW

Rod Paradot : "J’aime beaucoup le cinéma de la vérité."

Publié le

3 octobre 2024

Membre du jury du festival international du court-métrage, Filmoramax, Rod Paradot porte avec passion ce rôle qui lui tient à cœur. Venu défendre le court-métrage Coléoptère de Martin Gouzou, il livre son regard sur le format court et les valeurs humaines qu’il pérennise dans la pratique du 7e art.

Rod Paradot

Comment se déroule votre participation au festival Filmoramax ?

Je suis arrivé hier et je découvre ! Pour l’instant, j’ai vu 5 courts-métrages, dont celui que je défends, qui sont hors compétition. Ça me fait très plaisir d’avoir rencontré les organisateurs du festival, Arnaud et Baptiste. Je pense que ça va démarrer davantage demain puisque j’ai une masterclass et je vais commencer à voir les films en sélection officielle. Je suis très content de voir autant de courts-métrages car moi-même je suis en train d’écrire.

"Je ne sais pas ce que je ferais d’autre aujourd’hui à part le cinéma."

Qu’est-ce qui vous a séduit pour être membre du jury ?

J’ai déjà été jury à Cabourg et à Valenciennes dans le cadre de festivals. Ça m’a toujours plu de voir les films avant leur sortie et de pouvoir en parler. Je ne sais pas ce que je ferais d’autre aujourd’hui à part le cinéma donc je suis hyper content. J’ai soif de voir plein de films et de courts-métrages. C’est aussi très intéressant de pouvoir débattre avec d’autres acteurs et de découvrir leur vision.

Le festival célèbre le court-métrage, quel est votre rapport avec ce format ?

Ce format est très important parce que c’est une belle carte de visite et c’est aussi une façon de montrer l’univers des différents réalisateurs.

Le court-métrage Coléoptère de Martin Gouzou, dans lequel vous jouez au côté d’Isabelle Nanti, entre autres, a été projeté hier. Quelles ont été les réactions ? Pouvez-vous nous pitcher le film ?

Je pense que les gens ont vraiment apprécié le court-métrage, beaucoup sont venus me voir pour me le dire. J’ai un petit rôle mais je suis très content de le défendre. Le film est inspiré du livre La Métamorphose de Franz Kafka. C’est l’histoire d’un homme qui se transforme en coléoptère, une sorte de scarabée géant, quand il ressent des émotions difficiles dans sa vie au quotidien. Il ne faut pas que j’en dise trop non plus ! C’est un très beau film de genre.

"J’aime beaucoup le cinéma de la vérité."

Qu’avez-vous pensé des films que vous avez vu ? Une thématique a retenu votre attention ?

J’ai vraiment aimé le court-métrage d’Anthony Bajon, que j’avais déjà vu d’ailleurs, La grande ourse. Il parle d’une jeune femme qui part vivre dans un camping et qui se fait taper par son mec… Elle est enfermée dans cette histoire. C’est un sujet d’actualité et qui est important. J’ai vécu longtemps avec ma mère et il faut dire que les femmes sont tellement plus fortes que les hommes dans la vie. Ce type d’histoire me touche beaucoup, non pas que j’ai des amies qui aient subies cela dans mon entourage, mais j’aime dénoncer ce genre de chose. J’aime beaucoup le cinéma de la vérité, de la vraie vie, même si j’apprécie aussi la fiction comme Le Coléoptère. Mais les films qui font écho à nos vies, qui nous font réfléchir me touchent beaucoup.

Ce festival est une porte ouverte à la jeunesse. Vous avez-vous-même commencé très jeune dans le film La tête haute qui vous a honoré d’un César du meilleur espoir masculin en 2016. Quel conseil donneriez-vous à un(e) jeune qui souhaite se lancer dans le 7e art ?

Ce n’est pas évident ! J’ai commencé très jeune, j’ai eu des Prix très tôt et j’en suis très content. Mais une carrière, c’est long. Par exemple, je suis entre deux âges, je ne peux pas jouer des rôles très matures, ni ceux de jeunes comme j’ai pu faire. Et je n’en ai plus spécialement envie. Donc en termes de conseils, je pense qu’il faut s’écouter le plus possible et s’entourer de bonnes personnes, écouter celles qui ne veulent pas nous mettre des bâtons dans les roues. Il faut aussi avoir le courage d’écrire aux gens avec qui on a envie de travailler. Auparavant, j’étais très timide et je ne le faisais pas mais aujourd’hui, je n’hésite pas à leur écrire, mais aussi à ceux avec qui j’ai travaillé et avec qui j’aimerais collaborer une nouvelle fois. Je pense qu’il y a de moins en moins de règles dans le cinéma, c’est juste que c’est compliqué. Le plus important, c’est de passer énormément de castings, mais aussi de rencontrer le plus de directrices et directeurs de casting.

"Le cinéma m’a fait grandir, m’ouvrir davantage aux gens."

Je me souviens de votre discours hyper intense, pure et plein d’émotions. Vous remerciiez les personnes qui vous avaient porté pour le film. Aujourd’hui, vous avez l’impression, à votre tour, de transmettre à la nouvelle génération ?

Je trouverais prétentieux de dire cela. Par contre, je pense que j’ai inspiré pas mal de gens de par ma façon d’être. J’ai toujours été très honnête et très franc. C’est un milieu qui n’est pas simple et beaucoup de gens sont là pour vous utiliser. Mais c’est vrai que j’ai pu rencontrer beaucoup de comédiens qui m’ont dit que je les avais transcendés et qu’en me voyant, ils se sont dit qu’ils pouvaient y aller aussi.  

Qu’est-ce que le cinéma vous a apporté ?

Énormément de choses ! Beaucoup de craintes, de peurs mais aussi une forme de stabilité. Ça m’a fait grandir, m’ouvrir davantage aux gens. Et comme, je l’ai dit, je pense que je suis fait pour le cinéma et je ne me vois pas faire autre chose.

Rod Paradot

Que faut-il esquiver dans le cinéma selon vous ?

Il faut écouter son cœur et esquiver les gens qui ne sont pas là pour les bonnes raisons. Esquiver le côté fame aussi. Il faut être le plus soi possible.

Vous préparez un nouveau rôle prochainement ?

Oui dans le film Gibier d’Abel Ferry qui va sortir normalement au début de l’année prochaine. C’est un film de genre avec Olivier Gourmet, Kim Higelin, Mouloud Ayad… Je ne vous en dis pas trop encore sur le sujet mais il peut vraiment faire réfléchir et peut-être faire que les Humains s’écoutent un peu plus.

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