PHOTOGRAPHIE
Publié le
4 avril 2025
Du 5 avril au 1er juin prochain, la jeune photographie européenne est mise à l’honneur au Centquatre, lieu emblématique de la culture à Paris XIXe. 23 artistes émergents venus de toute l’Europe sont exposés le temps du festival Circulation(s). 5 photographes ont marqué S-quive lors du vernissage de la 15ème édition de l’exposition.
Amétis Emeline construit cette série de photographies autour d’un album de famille, véritable point de départ pour son œuvre. Sur les traces de sa mère, elle documente son archipel natal et questionne l’héritage des familles antillaises. Les médiums se rencontrent dans son installation composée de textiles, vidéos, mosaïques et poésie. "J’ai évolué de la photographie documentaire à l’envie de donner une forme à la photo et de m’en servir comme expression personnelle", confie la photographe. "peyi manman" reflète sa volonté de témoigner de l’identité caribéenne et de la mémoire collective ancrée dans les corps.
"J'ai commencé à développer Roots [Racines] au début de l’invasion. Le malheur commun a réveillé quelque chose chez les Ukrainiens et les Ukrainiennes". Humilevskyi Artem symbolise la créativité et la résilience en temps de guerre. Avec son univers frôlant le psychédélique et le merveilleux, l’artiste ukrainien aborde les questions de transmission intergénérationnelle et de construction de l’identité lorsque la maison brûle et que notre sécurité personnelle est menacée par la guerre. Il propose d’autres façons d’exprimer son identité qu’à travers l’appartenance à une nation.
Avec sa série “Ashes of the Arabian’s Pearl", le photographe français documente le coût humain du développement en péninsule arabique. Face à l’amenuisement des ressources pétrolifères et gazières, le besoin de diversification économique devient urgent. Valette Valentin porte son regard sur les travailleurs, en première ligne, et leurs employeurs. Pour donner une autre dimension palpable à son œuvre, ses photographies sont accompagnées d’objets qui reflètent cette réalité : casques de chantiers, contrats de travail, passeport, billets d’avions ou encore photos d’identité pour mettre un visage sur les ouvriers et leur quotidien.
Jouant avec la notion de "cache-cache" et de l’enfance, la photographe chinoise dissimule les corps sous des vêtements dans sa série en noir et blanc. Visage enfantin fracturé, disposition aléatoire des photos sur le mur, Wang Tianyu propose une réflexion sur la violence et l’oppression invisibles des femmes dans les environnements familiaux. Avec des formes amorphes et des postures corporelles, l’artiste "réimagine les expériences traumatisantes imprimées sur [son] corps en utilisant l’aspect personnel comme une lentille politique".
L’artiste lituanienne, soutenue par WhiteWall, leader mondial de l'impression et de l'encadrement de photo haut de gamme, explore le lien entre l’image et l’intelligence artificielle. "Cette année encore, nous avons le plaisir de produire les oeuvres des artistes lituaniens et de soutenir le festival Circulation(s) en apportant notre savoir-faire et notre expertise dans la production des tirages et des encadrements du focus", explique Anne Claire Deveaud, Responsable Marketing & Partenariats France. Un engagement renouvelé pour la quatrième année en soutien à la scène artistique émergente qui explore la photographie d'aujourd'hui et demain. Franchissant les limites de l’IA avec le noir et blanc et l’utilisant comme support à la créativité, Gintalaité Agnė crée des œuvres dérangeantes où les motifs et les textures se confondent. Des créatures imaginaires prennent vie devant nos yeux, mélangeant les corps humains et animaux, les formes et les perceptions. Ces clichés deviennent des trompe-l’œil qui confrontent notre notion de l’art avec l’usage des nouvelles technologiques.
Festival Circulation(s), du 5 avril au 1er juin prochain