INTERVIEW
La chanteuse sénégalaise Yemi Alade sortira son 10ème album le 26 juillet prochain. Intitulé Rebel Queen, il honore les racines de l’artiste. A travers 16 chansons, le phénomène mondial de l'afro-pop propose un partage culturel unique, symbole d’introspection pour celle que l'on appelle "La Beyoncé du continent africain". S-quive l’a rencontrée dans l’ambiance tamisée de l'hôtel Madame Rêve (Paris Ier) où elle nous a dévoilé sa personnalité pétillante !
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m'appelle Yemi Alade, je suis musicienne et je viens du Nigeria. Je suis une amatrice de l’afrobeats, du high-life et du R’n’B. Ce que je dirais de ma musique, c’est qu’elle est très africaine et si vous aimez danser vous êtes au bon endroit !
Votre nouvel album sort le 26 juillet prochain. Il s’appelle Rebel Queen, c’est comme ça que vous vous considérez, comme "une Rebel Queen" ?
Honnêtement, oui ! Je me considère comme une reine rebelle ! J'ai l'impression que c'est mon mode de vie ; les choix que j’ai faits jusqu’à présent, en tant que musicienne et en tant que personne, ne font pas partis des choix populaires. J’ai toujours eu l’impression de me rebeller contre les normes et les attentes des gens.
Pouvez-vous nous expliquer le sens du choix de la photo de la couverture de votre nouvel album ?
La pochette de mon nouvel album est inspirée de moi ! Je voulais une photo qui montre de la force, de la résilience, de l'originalité, de l'authenticité et surtout une photo qui me montre telle que je suis en ce moment ! Je pense que la couverture de mon album le capture vraiment ! On peut même y retrouver certaines de mes racines si on observe bien le choix du tissu, les accessoires de cou et mes cheveux ! Ma coiffure sur cette photo donne l’impression qu’il y a toute une histoire qui se déroule. En ce qui concerne l’ensemble de la mise en scène, je voulais qu’il montre la royauté, en réalité.
Vous jouez de l'afro-pop. Comment décririez-vous ce genre musical ?
C'est une grande question ! Ma musique est une fusion de high-life et de R’n’B, mais en même temps, il se passe beaucoup de choses à l’intérieur ! Il y a aussi un peu de jazz, et si vous écoutez bien, vous entendrez l'afro-pop dans toute son entièreté !
"J'ai toujours eu une histoire d'amour avec la France, puisque mon premier concert solo mondial a eu lieu à Paris au Trianon."
Que ce soit à travers les danses, les tenues ou la musique, on retrouve toujours une trace de vos racines au sein de votre musique, est-ce important pour vous ?
C'est très important que dans ma musique et mon esthétique que l’on puisse toujours retrouver mon "africanité", parce que c'est ce que je suis ! Et honnêtement, je suis juste moi-même, vous pouvez appeler cela africain, panafricain ou nigérian, vous pouvez l'appeler comme vous voulez ! Il devrait y avoir un genre appelé Yemi Alade car je suis juste moi, et c'est tout !
Vous allez faire votre première représentation en France le 21 septembre prochain au Zénith de Paris, à quoi peut-on s'attendre ?
Honnêtement, je suis très excitée car ce sera la première représentation de l'album Rebel Queen en France. J'ai toujours eu une histoire d'amour avec la France, puisque mon premier concert solo mondial a eu lieu à Paris au Trianon. Récemment, j’ai fait l’Olympia, et maintenant qu’on est là pour le zénith, c’est vraiment énorme ! Je suis juste reconnaissante qu'à chaque fois, j’arrive à proposer quelque chose de mieux. Je me sens excitée et j’ai hâte ! Le 21 septembre approche déjà et vous pouvez toujours acheter des billets, mais prenez-les tant que vous le pouvez !
Quel est l’artiste qui vous a inspiré pour devenir ce que vous êtes aujourd’hui ?
Tant d’artistes m’ont inspiré tout au long de mon parcours et m’inspirent encore ! J'ai grandi en écoutant King Sunny, Usher, Beyoncé, Brandi et B2K, une très longue liste de personnes. Mais à l’heure actuelle, je sais que ce sont les femmes qui m’ont énormément inspirée comme Angélique Kidjo et Beyoncé.
On vous appelle "la Beyoncé du continent africain". D’ailleurs, on vous retrouve sur le morceau "My Power" avec elle… Comment s’est passée cette collaboration ?
C'était un rêve, qui est devenu réalité, de travailler avec Beyoncé sur le projet "Le Roi Lion" ! Et aussi de la rencontrer en personne et d’avoir deux chansons avec elle, j’avais l’impression que c’était arrivé du jour au lendemain. Je suis juste reconnaissante car je pense qu'elle a sorti cet album comme une ode à l'Afrique, pour honorer ses racines, et je suis heureuse d'avoir fait partie de cette aventure avec elle.
"L’équipe de Beyoncé m’envoyait des mails depuis un moment. La mienne ne savait pas que Parkwood était le nom de son label. Je leur ai dit : ‘On doit répondre à ces gens tout de suite !’."
Il y a eu des rumeurs selon lesquelles elle vous aurait envoyé des messages et vous n'avez pas répondu ?
C'est arrivé, honnêtement ! Son équipe m’envoyait des mails depuis un moment. Mon équipe a vu un e-mail disant qu’un certains « Parkwood » parlait de Beyoncé, et cela n'avait aucun sens pour eux car ils ne savaient pas qui était Parkwood, alors ils ont supposé qu'il s'agissait d'un escroc. Quand ils m'ont parlé de ces mails, j'ai dit : "Vous ne savez pas que Parkwood est la société de Beyoncé ?". Ils ne le savaient pas, car ils ne sont pas fous de Beyoncé comme moi ! C’était comme un coup de poing en pleine figure ! Je leur ai dit : "On doit répondre à ces gens tout de suite !". Le point positif, c'est que j'étais déjà en tournée et que mon prochain voyage était en Floride, donc de là, je suis allé à Las Vegas, où se trouve son bureau et où se trouvaient les studios, et nous avons enregistré toute la musique ! Mais mon équipe se souviendra de cette erreur, croyez-moi !
Vous êtes suivie par plus de 18 millions de personnes sur Instagram, comment vivez-vous cette notoriété ?
Je ne sais pas. C’est eux qui ont décidé de me suivre ! J'ai fait tout ce que j'ai toujours fait selon ce qu’ils souhaitaient, j'ai donc fait du contenu pour essayer d'impliquer tout le monde ! Ce que je peux dire, c’est que quand je les vois en concert, ce n’est pas la même chose que sur les réseaux sociaux ! Quand je suis sur scène, je me sens comme cette petite personne qui va se produire devant cette foule ! Mais les papillons dans mon ventre ne meurent jamais ! Je pourrais me produire dans 3 salles le même jour et le public ne sera plus jamais le même ! Les gens apportent des énergies différentes, et honnêtement, quand je suis sur scène, je me nourris des énergies de la foule, et quand j’ai l’impression de ne pas en avoir assez, je me nourris des miennes. C'est une relation symbiotique ! Nous jouons ensemble !
Vous avez étudié la géographie, vous êtes multilingue, est-ce important pour vous de toucher tout le monde avec votre musique ?
J'ai étudié la géographie à l'Université, et je ne réutilise jamais ce que j’ai appris ! Je suppose que je découvre le côté pratique de mon diplôme en voyageant à travers le monde ! D’un autre côté, je pense qu’il est important que ma musique atteigne les gens qui en ont besoin. J’y ai mis beaucoup de joie et de passion. Il y a toujours un message de guérison à l’intérieur si vous vous laissez être assez vulnérable, et si les personnes qui le reçoivent sont partout dans le monde, alors tant mieux !
Notre média s’appelle S-quive, ce qui pourrait être traduit par "éviter" en anglais. Selon vous, qu’est-ce qu’il faut esquiver dans la musique ?
Personnellement, je pense que la musique est une arme. Cela pourrait être une arme d’amour, il pourrait s'agir aussi d'une arme de destruction massive ou d'autodestruction. Si je pense à des choses qui pourraient être évitées, c’est la haine de soi et la promotion de la haine et des ondes négatives. Mais quand même, la musique est un art, donc c’est très difficile de donner des règles, car il n’y en a pas ! Je ne peux donc pas dire qu’il faut éviter cela. C'est dur !
C'est votre 10ème album, que symbolise-t-il pour vous ?
C'est mon dixième album. Je n'arrive pas à croire que j’en suis là ! Premièrement, pour ce numéro dix, je suis très fière de moi et je suis très heureuse de faire cet album et de le partager avec le monde. J’aime toujours ce que je fais, et c’est très important, comme je fais ça depuis plus d’une décennie maintenant ! Comme je sors mon dixième album, il faudrait que quelqu'un m'achète un jet privé, car je dois fêter ça ! C’est vraiment énorme !
L'album "Rebel Queen" de Yemi Alade sortira le 26 juillet prochain.
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