INTERVIEW
Publié le
16 décembre 2024
Alton Mason, Yseult, Jules Koundé… A 26 ans, Jocelyn Hamel a déjà tiré les portraits de nombreuses personnalités adulées des Millenials et de la Gen Z. A coup de polaroïds shootés sur le vif, le photographe impose son style retro-vintage qui plaît tant sur la Toile et les magazines de mode pointus. Des images argentiques, des vidéos VHS ou Super 8 et des polas par centaine, s’accumulent dans son téléphone. Et pour cause, l’artiste authentique et passionné prépare la sortie d’un beau livre pour 2025. Rencontre.
Jocelyn, si vous deviez vous présenter en quelques mots…
Je dirais que je suis quelqu’un de simple et d’authentique.
Qu’est-ce qui vous a conduit à la photographie ?
Inconsciemment, c’est ma famille car mon père et mon grand-père étaient photographes. Plus jeune, je détestais la photo à cause de mon père parce que j’étais tout le temps dedans : il y avait les tests avec les mannequins, il faisait des photos en vacances… Quand j’ai su que mon grand-père avait été photographe, je m’y suis plus intéressé et effet boule de neige, j’ai appris en autodidacte.
Les polaroïds sont devenus votre signature. Pourquoi avoir choisi ce format ?
Je me cherchais un peu dans la photo. Je cherchais un format ou une retouche forte pour que, quand on le voit, on se dise, c’est Jocelyn Hamel ! C’est le cas pour Gabriel Moses, par exemple, car il a vraiment sa patte. Il y en a d’autres bien sûr. J’ai longtemps shooté avec l’appareil de mon grand-père mais je garde secret l’appareil avec lequel je shoote aujourd’hui ! C’est la magie !
"L’idée, c’est quatre close up avec des attitudes très décontractées, fun, mais aussi intimes."
Il y a un rituel à chaque fois : 4 polas et une dédicace de l’artiste. Pensez-vous que vous exposerez un jour tous ces moments ?
Oui, c’est le but. Avec des amis, nous travaillons sur la création d’un beau livre d’art. Sur les réseaux, je ne poste que les meilleurs polas ou les grosses têtes. J’ai plus de 200 polas shootés jusqu’à maintenant. J’aimerais bien le sortir entre juin et septembre 2025.
Les polas ont cette caractéristique très rétro, vintage et hype. Les magazines de mode en raffolent. On pense souvent à Andy Warhol ou Ezra Petronio pour ce genre photographique. Quelles sont vos inspirations ?
La photographie, c’est ma passion mais je ne suis pas plongé que dans cet univers. A la base, je suis plutôt un petit geek ! Je m’intéresse plus aux photographes de notre génération comme Gabriel Moses, Gunner Stahl, Jack Garland ou Theo Liu qui a fait toute la dernière campagne de Balmain. Ce sont des univers photographiques très différents, très bruts mais qui se rapprochent de ce que je fais en dehors des polaroïds.
Le casting réunit un parterre de stars du sport, de la musique, du cinéma, de la mode. De quelle manière s’organisent les shootings ?
Il y a plusieurs façons, si j’en croise sur un défilé de fashion week ou lorsque je shoote une campagne, j’en profite en faisant quelques polas. On me démarche de plus en plus aussi. J’envoie aussi des messages et souvent ça se fait assez facilement. L’idée, c’est quatre close up avec des attitudes très décontractées, fun, mais aussi intimes.
Pouvez-vous nous raconter ces moments avec Alton Mason…
C’était sur le défilé Casablanca où j’ai shooté les backstages. Il était là et je lui ai proposé de faire des polas et ça s’est super bien passé, très naturellement. En général, quand les personnalités voient un exemple de ce que je fais, ça leur plaît beaucoup. C’était vraiment sur le vif.
"Immortaliser Yseult durant la cérémonie de clôture des JO restera un grand souvenir."
Yseult…
Avec Yseult, on a fait plusieurs polas. Une première fois en studio pendant l’enregistrement de son album Mental, et une seconde fois lors de la cérémonie de clôture des JO de Paris 2024 où elle m’avait contacté pour la suivre dans les backstages. C’était super à immortaliser pour les souvenirs et l’Histoire.
Jules Koundé…
C’était sur une campagne pour Adidas. Je n’étais pas le photographe mais je m’occupais des petites interviews à faire pour les réseaux sociaux. Sur le set up, j’ai proposé ces polas et ça s’est fait.
Aya Nakamura…
Son styliste m’avait démarché pour faire des backstages et je l’ai suivi toute une journée. On a fait des photos argentiques, une vidéo VHS et ensuite des polas. Deux ou trois jours avant, il y avait eu un très bad buzz sur X et ce pola a vraiment bien marché, elle a reçu beaucoup de compliments.
Et Central Cee…
Je connais son équipe depuis un moment. Je l’ai fait à l’occasion de son Zénith. C’est le troisième pola que j’ai fait dans ce format, je crois.
Vous avez aussi fait des images Backstages lors des fashion week et suivi des stars de la mode actuelle. Je pense à Amina Muaddi, Vittoria Ceretti ou Ashley Graham… Vous leur avez proposé ce format vintage ?
J’ai un ami photographe qui avait un peu le même univers que moi et qui m’a proposé de faire ces jobs avec Amina car il était aux États-Unis. Dans la mode, c’est après le shoot avec elle que ça a un peu tout lancé. Vittoria est une amie d’Amina donc c’est via elle que ça s’est concrétisé. Pour Ashley, je connaissais sa styliste et j’étais à Milan pour la fashion week. Je leur ai proposé un pola et ça a bien matché. On s’est recontactés quand ils sont venus à Paris pour la suite de la FW. On a travaillé toute une semaine ensemble.
Quelle est votre meilleure anecdote avec un artiste lors d’un shooting ?
J’ai été content de faire un shoot avec Ice Spice aux Ardentes parce que je suis le seul à avoir eu un portrait. J’ai aussi adoré l’expérience de shooter au Palais Bulles avec Pierre Cardin.
Y a-t-il un artiste que vous rêveriez de photographier ?
Actuellement, Charli XCX.
Que faut-il esquiver dans la photographie selon vous ?
C’est un classique mais je dirais les mauvaises personnes, qui te donnent de l’importance si tu as un peu de buzz.
Êtes-vous sur la préparation d’un projet ?
Il y a bien sûr le livre et, cette année, j’aimerais bien faire des grosses réalisations, des gros éditos avec de belles DA. J’adorerais faire des projets avec Interview Magazine, i-D, Dazed ou Vogue France.
Que peut-on vous souhaiter ?
Continuer à kiffer ce que je fais et que mon livre sorte en 2025.