Les années Palace dans l’œil d’Arnaud Baumann

Les connaisseurs s’en souviennent encore. Les soirées fastes du Palace, club mythique des années 1980, ont marqué à tout jamais les fêtards aguerris. Si le Musée des Arts Décoratifs a, lui aussi, mis à l’honneur une exposition hommage à cette époque riche de créativité, le Studio Harcourt met en abyme un des lieux phares : Le Palace. Jusqu’au 21 janvier 2023, "Fête au Palace" célèbre les belles années de ce QG apprécié des stars et des couche-tard ! Pour l’occasion, le photographe Arnaud Baumann dévoile ses meilleurs clichés réalisés dans l’antre du paradis des noctambules avides de sensations fortes, de pulsations vibrantes et de rencontres inoubliables.

C’est en 1978 que l’homme d’affaires français Fabrice Emaer décide d’ouvrir la boîte la plus grande d’Europe. Situé Faubourg Montmartre, ce club devient un lieu de débauche musical, avec ce qu’il faut de fun, oscillant entre fêtes baroques et costumes somptueux. Cet écrin prestigieux, décoré par le peintre postmodern Gérard Garouste, accueille toutes les tendances : Punk et After-Punk, New Romantism, Cold Wave, Nouveau Thermidorien, Novö, Post-Moderm, After Junk… A cette époque, Arnaud Baumann photographie les habitués du lieu et redéfinit les contours de l’esthétique de la nuit. "À la fin des années 1970, débarqué depuis peu de province à Paris, je me frayais un chemin dans le monde de la photographie. Tout en poursuivant des études d’architecture aux Beaux-Arts, je passais mes nuits au Palace, aussi souvent que possible (...). Je sentais bien qu’il se passait là-bas quelque chose de peu ordinaire auquel il fallait que je porte mon regard fasciné (...). Dans la vie nocturne parisienne, Le Palace était une création unique en son genre où la féerie rivalisait avec la démesure, la beauté avec les excès, où la folie et la liberté transgenre et cosmopolite étaient colorées au laser comme par un arc-en-ciel. Le Palace, le monde entier en a entendu parler. Même celles et ceux, trop jeunes pour y avoir goûté. Tel un Phénix, le mythe des années 1980 se réveille régulièrement", explique-t-il.

L’artiste retranscrit les lignes d’un univers fluide, sensuel et brillant. Il fabrique un monde qui tient à la fois du documentaire d’un univers baroque et de la pure fiction. Une photographie qui scintille, vibre, poudroie, qui est d’abord en recherche de la lumière dans la pénombre, afin de pouvoir écrire, conserver trace en inventant de la forme. Formé aux Beaux-Arts de Paris, section architecture, Arnaud Baumann s’est finalement dirigé vers la photographie. En 1979, il reçoit la bourse de la Fondation nationale de la Photo. Il aborde le numérique en 1992 avec ses "Vidéocaptures" lors du Festival de Cannes, couvert caméra au poing pour Libération. Diffusé par l’agence Sipa, son travail est publié dans la presse internationale. Il expose depuis 40 ans en galeries ou lors de festivals (Agathe Gaillard, Galerie W, Visa pour l’Image, Paris Photo, Rencontres d’Arles...). Pour cette exposition, il livre l’œuvre d’une vie, entre émotions survoltées et nostalgie naturelle.

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L’exposition "Fête au Palace" à découvrir au Studio Harcourt jusqu’au 21 janvier 2023.