ARTS
Publié le
5 décembre 2024
Du 4 au 18 décembre prochain, le centre artistique POUSH, avenue Jean Jaurès, à la périphérie de Paris, présente l’exposition de restitution de résidence internationale "Strange Familiar / Familiar Strange" pour la seconde édition du programme Intermix Residency. Durant trois mois, 5 femmes artistes et une commissaire d’exposition ont exploré, créé et collaboré autour de l’espace, du déplacement, des souvenirs...
270 artistes de plus de 40 nationalités échangent et produisent, entre les murs de POUSH, à Aubervilliers (93). Cette effervescence créatrice existe depuis 4 ans. Centre d’art et atelier d’artiste, défini auparavant comme un espace, il s’est rapidement transformé en véritable "quartier". C’est ici qu’ont été conviées 5 artistes saoudiennes ainsi que Tala Saeed, commissaire d’exposition. Engagée à joindre les cultures et entrechoquer des disciplines que l’on pense, à tort, distinctes, l’exposition qui clôture leur résidence questionne le rapport à l’espace. Le chez-soi ou l’étrange. Ou l’étrange qui devient un chez-soi. C’est le résultat de l’immersion temporaire d’artistes loin de leur pays d’origine, qui n’ont pas lutté contre l’envie d’en invoquer la nostalgie..
Confrontez l’apaisement que représente un espace intime, au tumulte provoqué par l’inconnu et l’étrangeté, puis transposez cette effusion d’émotions dans une création artistique. C’est une prouesse permise par la résidence internationale de 6 femmes qui s’est déroulée dans les 20 000 m² de l’ancienne parfumerie L.T Piver, les locaux du centre d’art depuis 2022. "L’occupation par des artistes d’un site industriel comme celui-ci invite à une nouvelle lecture des espaces qui peut être inspirante", confiait Yvannoé Kruger, le directeur de POUSH à La French Touch. L’espace, le déplacement, les souvenirs sont la genèse de l’exposition. Ajoutez à cela l’échange permanent avec les peintres, danseurs, performeurs et sculpteurs du site. C’est une plongée au cœur de la scène culturelle française.
Madhawi AlGwaiz examine les liens entre la science et la nature humaine. Leen Ajlan se concentre sur la représentation de la culture arabe. Reem Al Nasser, quant à elle, mêle photographie et installations sonores pour capturer la notion de mouvement. Bashaer Hawsawi, artiste et designer, ausculte le concept d’appartenance, Abeer Sultan conjugue poésie et textile pour scruter la relation de l’intime au public. Enfin, Tala Saeed, commissaire de l’exposition, analyse les croisements entre la culture populaire et internet. Toutes temporairement éloignées de leurs repères et habitudes, elles ont transporté des fragments de leur culture d’origine pour voyager vers un nouvel ancrage. Plus sereines. Peu à peu, Aubervilliers leur devient familier. Le titre de l’exposition s’inspire d’une formule anthropologique évocatrice : "Rendre l’étrange familier et le familier étrange". Visages, conversations, voix et architectures composent la douce nostalgie d’un espace anciennement habité, ou temporairement déserté. Ce sont aussi les bases d’un chez soi, en devenir.
Des fondations rassurantes mises en réflexion à Poush, du 4 au 18 décembre prochain, au 153 Avenue Jean Jaurès, à Aubervilliers.