ITBRAIN

Pauline Hoarau lance Tigoni Paris, un label d’accessoires éco-responsables

Publié le

4 octobre 2021

Si la dernière décennie lorgnait sur les "It-girl", dont les seuls atouts semblaient être belle et cool, S-quive lance #ItBrain, une rubrique consacrée à des mannequins passionnés et entrepreneurs. Habituée des podiums de la fashion week, des shows Victoria’s Secret, des campagnes de mode et des plateaux de cinéma, la pétillante mannequin française Pauline Hoarau dévoile son label d’accessoires éco-responsables baptisé "Tigoni Paris" et lance prochainement une campagne Ulule.

Pauline Hoarau et le sac Tigoni Paris @TicoLab

Pauline, si vous deviez vous présenter en quelques mots…

Je m’appelle Pauline Hoarau, je suis née à la Réunion et je suis mannequin depuis presque dix ans. Avec mon métier, j’ai beaucoup vécu à l’étranger et je suis maintenant de retour en France.

Comment êtes-vous devenue mannequin ?

J’ai participé au concours Elite en 2011 à la Réunion, puis j’ai fait le concours à l’international avec 80 autres jeunes femmes issues d’autres pays. J’ai commencé à plein temps avec cette agence, après l’obtention de mon bac, en faisant ma première fashion week à Paris.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?

J’aime beaucoup voyager, vivre dans d’autres pays comme les États-Unis, ce qui veut dire parler anglais couramment et découvrir d’autres cultures. Ma meilleure amie est serbe, par exemple, et je n’aurais jamais imaginé que ma meilleure amie soit serbe ! Ce qui me plaît, ce sont les rencontres et l’ouverture d’esprit.

Pauline Hoarau et le sac Tigoni Paris @TicoLab

Vous avez participé à de grosses productions cinématographiques, notamment le film Valerian. Vous vous projetez dans le septième art ?

J’aime beaucoup le cinéma et j’ai adoré cette expérience sur le film Valerian et sur Anna, où j’avais un petit rôle. Je suis aussi dans une agence de cinéma et de temps en temps, je fais quelques castings en fonction de ce qui me plaît ou non. Je prends des cours sur l’année pour préparer des castings et j’espère que d’autres opportunités se présenteront.

Vous avez récemment dévoilé votre label d’accessoires éco-responsables sous le nom de "Tigoni Paris". Que signifie-t-il pour vous ?

"Tigoni" signifie "petit sac" en créole. Je me suis inspirée de mes racines à la Réunion et j’ai voulu faire un lien avec cette île qui est toujours dans mon cœur. C’est un petit sac pratique et éthique dont j’ai eu envie quand j’étais à Paris.

Le sac et la pochette Tigoni Paris

Pourquoi vous êtes-vous lancée dans cette aventure entrepreneuriale ?

C’est drôle parce que j’ai toujours voulu entreprendre, créer et développer ma propre marque mais je ne me voyais pas forcément rester dans la mode car on sait que l’industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde. C’est beaucoup de polluants via les teintures mais aussi de gaspillage. Je ne suis pas une grosse consommatrice, je n’achète pas beaucoup de vêtements, je n’ai jamais été trop pour la fast fashion donc je ne me voyais pas trop travailler dans ce milieu. Je me baladais souvent à vélo à Paris pour les castings et je voulais un sac pratique que je puisse emmener partout, pas trop encombrant et où je puisse mettre le nécessaire. J’aimais le modèle de sac avec deux petits cordons que je trouvais pratique, j’ai rajouté une petite pochette et j’ai voulu faire ce projet avec des matières nobles comme le lin. En parallèle de la création de ce projet, j’ai découvert la teinture végétale et j’ai souhaité associer les deux. Le maître-mot de la marque était cet aspect qualitatif et je recherchais une confection française, il fallait aussi trouver de bons fournisseurs, valider les prototypes, ça a été un vrai parcours car je découvrais l’entreprenariat mais ça s’est construit petit à petit.

On peut parler de créations à 100% "Made in France" ?

La confection est 100% "Made in France". La teinture est réalisée à Aix-en-Provence, l’assemblage est fait en Normandie. Certaines matières viennent d’autres pays européens, comme le lin qui vient de Belgique, mais plus particulièrement de France quand même.

Les matières et teintures élaborées par Pauline Hoarau et Laëtitia Costechareyre @Elodie Daguin

Vous mettez en avant les teintures végétales et les matières 100% naturelles, c’était votre souhait premier pour la conceptualisation de vos pièces ?

Oui, quand j’ai découvert la peinture végétale, j’ai commencé à faire des tests chez moi avec du curcuma et de l’avocat, qui peut d’ailleurs donner une couleur rose. Je trouvais ça fou et en plus je me suis rendue compte que ça tenait très bien. J’ai trouvé ça hyper intéressant, c’était une très bonne alternative à tous ces polluants et les teintes que l’on pouvait obtenir à partir de la nature étaient incroyables. Ce que j’aime par-dessous tout, ce sont ces couleurs. J’ai toujours adoré les couleurs en général et le fait que chaque pièce est unique. On ne sait pas quelle couleur on va obtenir véritablement en phase de test car cela dépend de ton oignon, de ton avocat… Il y a pleins de paramètres qui font varier ces teintes. Avec de l’oignon, j’ai déjà obtenu de l’orange comme du marron.

Vous vous êtes entourée de très bons artisans pour réaliser vos créations…

Je me suis formée auprès de Michel Garcia qui est un maître teinturier. J’ai adoré ce stage, j’ai beaucoup appris. A la base, je voulais faire mes teintures seule mais il faut énormément de pratique. C’est un vrai travail de recherche et teindre des sacs est un véritable métier ! Il n’y a pas beaucoup d’artisans qui travaillent avec de la teinture végétale en France mais j’ai rencontré Laëtitia Costechareyre qui est à Aix-en-Provence. Nous sommes restées en contact pendant toute l’élaboration de mon projet et au final j’ai fait appel à elle pour les teintures. Nous mettons au point les teintes ensemble.

@Elodie Daguin

Quelles ont été vos inspirations pour les confectionner ?

J’ai demandé conseil à une styliste pour retranscrire ce que j’avais en tête. Je lui ai expliquée l’essence de mon projet. J’avais la forme du sac en tête et je voulais une pochette à l’intérieur. Je savais ce que je voulais, par contre je n’avais pas tous les détails en qui concerne les coutures et les coins par exemple. J’étais très bien entourée pour arriver au résultat final.

Vous pensez que votre sensibilité à la protection de la nature est liée à l’environnement dans lequel vous avez grandi à l’île de la Réunion ?

Oui en grande partie. J’adore la randonnée, la montagne, la plage. La Réunion est vraiment entre mer et montagne, donc on peut partir marcher en journée et se retrouver à la plage le soir. Il y a beaucoup d’espaces, de verdure et je me suis toujours sentie bien, entourée de nature. Je suis très respectueuse de l’environnement et toutes ces causes environnementales aujourd’hui me tiennent beaucoup à cœur. Il y a quelques années, j’avais rejoint une association à propos du réchauffement climatiques et du bleaching des coraux. Les coraux sont en train de mourir avec le réchauffement des eaux et je trouve ça vraiment triste de savoir que nos enfants ne verront peut-être pas ce que nous avons vu, que ce soit la faune ou la flore. C’est un peu une ode à la nature pour moi de mettre en avant des oignons, des pelures d’avocat, ce sont des choses que l’on peut récupérer. D’ailleurs, si on fait des tests de teinture chez soi, autant prendre des plantes en abondance. Ce sont des choix à faire et c’est super de pouvoir explorer à travers la nature mais sans la détruire.

Pauline Hoarau et Laëtitia Costechareyre @Elodie Daguin

Il est possible de précommander vos créations via la plateforme participative Ulule ?

Oui dès le 4 octobre normalement ! La campagne Ulule sera disponible pendant 44 jours.

Que peut-on vous souhaiter ?

Ce serait super que Tigoni continue d’évoluer car j’ai déjà quelques projets en tête et j’espère pouvoir les réaliser l’année prochaine. Il ne s’agirait pas forcément d’accessoires… Et puis aussi d’être heureuse et d’avoir une belle vie !

Toutes les pièces sont à retrouver sur le site de Tigoni Paris.

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