CINÉMA
Publié le
7 octobre 2022
Muse de Claude Pinoteau dans les années Boom, James Bond Girl sauvage au côté de Pierce Brosnan — Le monde ne suffit pas, 1999 — ou héroïne sur mesure des comédies populaires ou de films plus intimistes, Sophie Marceau est une des actrices françaises les plus appréciées du public. Rare et charismatique, celle qui fut consacrée Marianne en 2012 se mue dans la peau d’une femme mariée, meurtrie par la découverte du visage sombre de celui qui vit à ses côtés, dans le nouveau film du réalisateur Jean Paul Civeyrac, Une femme de notre temps, sorti le 5 octobre dernier. A cette occasion, la Cinémathèque rend un vif hommage à sa carrière, jusqu’au 13 octobre prochain.
"Mais, je n’ai rien à me mettre !". Telle est la fameuse réplique, reprise par tant de memes sur les réseaux sociaux, que l’adolescente romantique et insoumise Vic Beretton — campée par Sophie Marceau — lance à son amie Pénélope dans le film La Boom (1980) réalisé par Claude Pinoteau, lorsqu'elle apprend qu'elle est invitée à la "boom" d'un des garçons populaires du collège. Film dont on connaît le succès planétaire puisque la jeune actrice, à l’époque, parcourt le monde pour en faire la promotion. S’en suivra La Boom 2 avec des comédiens tout aussi effervescents et une Sophie Marceau, devenue star. Loin de ne se résumer qu’à ce rôle dont les nostalgiques des années 1980 se réfèrent souvent, l’actrice française a ouvert le champ des possibles depuis. Quarante années de carrière, aujourd’hui, que célèbre la Cinémathèque avec une rétrospective dédiée à sa filmographie, jusqu’au 13 octobre prochain.
"Je ne sais pas par quoi commencer. Il y a tellement de choses… Nous sommes ici dans une des plus grandes bases de données sur le 7 art du monde. C’est impressionnant. Je suis même un peu surprise qu’on ne m’ait pas demandé d’accepter des cookies en rentrant ! […] J’ai grandi avec le cinéma, j’ai fait des voyages incroyables, j’ai traversé des destins, des vies, j’ai vu le monde par tous les côtés…" , déclarait avec émotion Sophie Marceau après plusieurs minutes d’applaudissements lors de l’avant-première de son nouveau film : Une femme de notre temps, diffusé à la Cinémathèque le 29 septembre dernier. Un parterre d’invités du monde du cinéma dont Brigitte Fossey — qui interprète le rôle de sa mère, Françoise, dans le film La Boom — s’étaient réunis dans les premiers rangs. Avec son élégance habituelle, l’actrice césarisée, Meilleure Jeune Espoir Féminin en 1983 pour son rôle dans La Boom 2, a tenu à citer les réalisateurs avec lesquels sa carrière s’est ancrée : Andrzej Zulawski dont elle devient la muse et compagne, avec qui elle fera quatre films, de L’Amour braque (1985) à La Fidélité (2000) ; mais aussi Maurice Pialat et Police (1985), Philippe de Broca dans Chouans ! (1988) ou Bertrand Tavernier avec La fille de d’Artagnan (1994). Un voyage est imaginé outre-Atlantique avec la production : Braveheart réalisé et interprété par Mel Gibson qui lui apporte une reconnaissance internationale, avant de devenir la James Bond Girl incendiaire dans Le monde ne suffit pas (1999) où elle fait très aisément tourner la tête de Pierce Brosnan.
Passée derrière la caméra avec les films : Parlez-moi d’amour, salué au festival de Montréal en 2002, La disparue de Deauville et Mme Mills, une voisine si parfaite, l’actrice fait un retour en force en 2009 avec le film LOL de Lisa Azuelos dans lequel elle devient, à son tour, la mère d’une adolescente en crise interprétée par Christa Theret. Dépassée par l’envie d’émancipation de sa fille, elle est la candidate idéale pour illustrer, cette fois-ci, cette femme ancrée dans son époque, à l’ère des mobiles et loin des téléphones à fil qui encombraient les parents dans le couloir de l’entrée… !
Bouleversante dans le film Tout s’est bien passé (2021) de François Ozon et cette dernière œuvre Une femme de notre temps (2022), le ton est plus grave mais tout aussi juste. Sophie Marceau se démarque avec une filmographie éclectique aussi dynamique que constante. L’actrice de 55 ans a reçu, avec une certaine émotion, sa plaque à apposer sur le dos d'un fauteuil du lieu emblématique des mains du journaliste et directeur de la Cinémathèque française, Frédéric Bonnaud, avec qui des dialogues ont été réalisés durant le début de cette rétrospective. D’autres séances seront présentées prochainement par Sophie Marceau : Par-delà les nuages le dimanche 9 octobre prochain à 17h, Firelight le lundi 10 octobre prochain à 18h et Anna Karénine, le même jour, à 20h30.
La rétrospective de Sophie Marceau à la Cinémathèque française est à découvrir jusqu’au 13 octobre prochain.
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