INTERVIEW
Publié le
17 avril 2025
Avec une envie certaine de repousser les frontières entre l’art et le design, l’artiste français Richard Orlinski signe une collaboration inédite avec le créateur de mobilier premium Maison XXL. Présentée au Pavillon Presbourg (Paris XVIe) la semaine dernière, cette collection exclusive composée de trois pièces (un buffet, une table et un canapé) souhaite rivaliser d’audace et de singularité. Pour l’occasion, "l’enfant terrible de l’art" ultra bankable, qui a, par le passé, collaboré avec les maisons Lancôme, Hublot ou Puma, s’est confié sur les coulisses du projet et sa vision créative disruptive.
Richard, si vous deviez vous présenter brièvement…
Je dirais artiste multidisciplinaire, empêcheur de tourner en rond, casseur de codes, un enfant terrible de l’art sous toutes ses formes, quelqu’un qui veut explorer plein de domaines et donner de la joie et de l’émotion.
Vous dévoilez une collaboration design de trois pièces avec Maison XXL. Pouvez-vous nous raconter la genèse de ce projet ?
Cela part d’une rencontre comme pour toutes les collaborations, cette fois-ci avec Nacer Nekki. J’ai souvent affaire à des collectionneurs dans la cadre de mon travail mais, dans ce cas, on a constaté que le projet commun apporterait quelque chose au consommateur final. A partir du moment où la collaboration permet de démocratiser et de donner accès à l’art, on y va ! Il y avait vraiment une envie mutuelle de travailler ensemble, c’est comme un mariage finalement !
Comment définiriez-vous cette collection en trois mots ?
Liberté, audace et émotion.
Comment avez-vous réinterprété les codes du design avec votre signature ?
C’est ce que j’avais fait préalablement avec les autres collaborations. Sans manquer d’humilité, si on se replonge 15 ou 20 ans en arrière, ce style néo futuriste, c’est moi qui l’ai lancé quelque part. Aujourd’hui, il a été repris partout (les marques de voitures, etc…), et on ne s’en rend pas vraiment compte. Personnellement, je me suis inspiré du cubisme, de Georges Braque, de Pablo Picasso et de La guerre des étoiles ! Force est de constater que quand on regarde les décors de télé ("Mask Singer", par exemple), il y a cette inspiration avec les angles et les facettes qu’il n’y avait pas il y a 15 ans. L’ADN est présent et réinterprété. Je vais aller encore plus loin mais c’est de même pour le masque très anguleux de la série sud-coréenne Squid Game, qui n’existait pas il y a des années. Je me suis rendu compte de cela avec le temps. Les formes colorées en résine dans les sphères prisées n’existaient pas non plus ; aujourd’hui il y en a partout. Je n’en revendique pas la paternité mais il y a un vrai mouvement... Je ne parle même pas des copies du Kong dans le monde entier.
"Ma ligne de conduite créative a toujours été de rester dans des univers auxquels mes enfants peuvent avoir accès."
Vous avez fait de nombreuses collaborations avec Hublot, Lancôme, Puma… Y en a-t-il que vous esquivez ?
Oui et non car rien n’est impossible à faire. On n’esquive pas les projets sauf s’ils ne sont pas alignés avec nos valeurs. Ma ligne de conduite créative a toujours été de rester dans des univers auxquels mes enfants peuvent avoir accès. J’ai eu des propositions pour travailler sur des collaborations de sextoy et on n’a pas donné suite. Pour l’instant, cela ne rentre pas dans mes codes, tout comme les projets trash ou gore.
Les artistes et designers tiennent souvent à la notion de "LEGACY" (héritage). Quel est celui que vous souhaitez laisser ?
Je suis quelqu’un qui vit dans le présent et ce qui m’intéresse, c’est d’impacter le monde actuel. C’est un peu la différence avec les artistes maudits de l’époque, comme Van Gogh, connus post mortem. Il vaut mieux vivre de ses créations de son vivant !
Mais s’il y a une empreinte à retenir de votre travail ?
Il y a sûrement quelque chose d’un peu révolutionnaire dans ce qu’on a fait. Je ne fais pas l’unanimité, je suis assez disruptif et cette image me va très bien. Pour le travail, on laisse le temps faire.
La collection exclusive Richard Orlinski x Maison XXL à découvrir dès le 25 avril prochain.