MUSIQUE
Publié le
10 janvier 2022
Apparu au début des années 1970 dans les ghettos américains du Bronx, le hip-hop s'inscrit comme un mode de vie et de pensée. Origines, grandes figures et réinventions : ARTE explore en freestyle ce mouvement culturel de premier plan à travers des films, des documentaires, des podcasts et son premier rendez-vous TikTok à découvrir à partir du 17 janvier prochain. Retour sur un courant artistique revendicatif.
Né d’un mouvement contestataire de la jeunesse noire new-yorkaise dans les années 1970, le hip-hop s’est ancré comme un véritable moyen d’expression à travers différentes disciplines. Depuis la rentrée, la chaîne européenne ARTE retrace l’histoire de ce courant multidisciplinaire depuis ses débuts : valeurs, capacité à rassembler, à transmettre et à se renouveler. A cette occasion, elle lance la nouvelle saison de la série Viens on danse consacrée au twerk sur TikTok à partir du 17 janvier prochain.
Pour découvrir la genèse du hip-hop et en comprendre la philosophie, rien de mieux que de se tourner vers l’étymologie même du terme. Le "Hip", vieil argot, fait référence à la débrouillardise intelligente et le "Hop" encourage à aller de l’avant. Une façon simple d’inciter la jeunesse ghettoïsée, victime de la ségrégation raciale des années 1960, à évoluer sur le plan social de façon pertinente et positive. Négligés par l’État, les jeunes Afro-américains sont livrés à eux-mêmes et au contact du banditisme urbain, des gangs, du trafic de drogue et de l’instabilité sociale. En parallèle des mouvements politiques pacifistes, comme "Black Power" dirigé par Martin Luther-King, la revendication de la communauté des ghettos américains se fait à travers l’art. La soul et la funk permettent dorénavant d’exprimer les frustrations et les doléances.
Deux épisodes inédits racontent les grandes et petites histoires des figures cultes de cette musique en se penchant sur les New Yorkais : Run-DMC et le trio alternatif délirant, The Beastie Boys. Venu du Queens et classé parmi les artistes les plus influents, Run-DMC est le premier groupe hip-hop à obtenir un album de platine et double platine mais aussi à jouer un rôle clé dans la popularité croissante du mouvement pendant les années 1980. The Beastie Boys, eux, ont été les premiers, avec Run-DMC, à réunir deux mondes en apparence irréconciliables : le rock et le hip-hop. Cette nouvelle scène a façonné leur style musical et a donné jour à la seule formation de rap rock punk du monde.
Outre la musique, le hip-hop englobe d’autres formes d’art comme la danse. Les habitants des ghettos branchent alors leurs postes stéréos dans la rue et se retrouvent pour danser dans des fêtes de quartiers improvisées, c’est ce qu’on appelle l’art du Djing. Le DJ aux platines passe des disques vinyles et fait des breaks entre deux morceaux pour en faire une boucle rythmique. L’histoire de la street dance, qui s’est imposée comme un genre prépondérant, est aussi évoquée dans un documentaire en deux parties sur l’histoire de ce courant ainsi que sa dimension sociale et populaire. Du "Cake Walk" de Joséphine Baker à la breakdance qui deviendra en 2024, lors des Jeux de Paris, une discipline olympique, en passant par le "Moonwalk" de Michael Jackson et le "Shuffle" de James Brown, les danses urbaines ont conquis le monde et les réseaux sociaux aujourd’hui.
Ces différentes disciplines artistiques nées de la culture hip-hop : la breakdance, le MCing —chant composé de paroles riches et imagées—ou encore le graffiti, permettant d’échapper au vice de la rue et portée par le mouvement Zulu Nation, ont permis de faire émerger les talents d’une jeunesse ignorée. Des battles de rap voient le jour, la rue devient un lieu d’exposition du mouvement hip-hop. Si le New Yorkais Kurtis Blow devient le premier rappeur signé chez un Major (Mercury), une Zulu Nation naît en France avec à sa tête le DJ français Dee Nasty. Une épopée pacifiste, ambitieuse, créative et remplie de messages.
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