INTERVIEW
Publié le
17 juillet 2021
Naomi Campbell, Bono, David Bailey… Durant ses huit années à vendre des livres phénoménaux élaborés avec finesse par la maison allemande d’édition de luxe et à gérer la galerie Taschen à Londres, Nolan Browne a rencontré la plupart des artistes et personnalités les plus célèbres. Le directeur de galerie confie à S-quive sur ce qu’il a appris de son métier et de ses fabuleuses rencontres.
“Taschen et moi, c’est un match extraordinaire ! Taschen m’a permis d’être qui je voulais.”
Vous travaillez pour Taschen depuis maintenant 8 ans, que pouvez-vous nous dire de cette expérience jusque là ?
C’est une expérience extraordinaire. Depuis le début, c’était magique. Je travaillais à la White Cube Gallery jusqu’à ce que je démissionne. Puis un jour, alors que j’étais sur Facebook, quelque chose est apparu sur mon mur: “A pourvoir : poste de manager au magasin Taschen à Chelsea”. Donc je suis allé à l’entretien et j’ai décroché le job. Nous avons près de quatorze boutiques à travers le monde et j’ai pris la tête du numéro un. Des choses extraordinaires se sont produites : une fois, un type est venu et a acheté tout ce qu’il y avait dans le magasin, j’ai fait des affaires énormes mais ce qu’il y a de plus important aussi, c’est ce parfait accord entre moi et la maison. Les livres Taschen sont extraordinaires. Ils se vendent presque tout seuls mais on avait besoin de quelqu’un de simplement très passionné. J’ai été invité à rencontrer Benedikt Taschen à Cologne, où notre siège se trouve, et on m’a demandé de présenter une idée lors du dîner alors j’ai dit : “Je pense qu’on devrait ouvrir dans le quartier de Mayfair” et il a répondu “Okay”. Six mois plus tard, je reçois un coup de fil et on inaugure une nouvelle boutique à côté de l’hôtel Claridge’s où Benedikt Taschen loge. Cela nous fait donc quatre ans à Chelsea et maintenant je suis le directeur de la galerie Taschen à Mayfair, notre second magasin à Londres. Ça a été incroyable, sensationnel. J’ai été photographié par David Bailey, on a un peu parlé de moi dans la presse, j’ai reçu une lettre de la Reine. Selon ce que m’a déjà dit un éditeur, Taschen et moi, c’est un match extraordinaire ! Ça me permet de rester dans le monde de l’art sans être dans le monde de l’art. Il y a une véritable stigmatisation autour de certaines personnes qui travaillent dans la vente et qui gèrent des magasins. Mais je peux fièrement dire que j’ai retourné la tendance. On apprend tellement mais aussi, pour la bonne personne, ça enrichit tellement et ça fait ressortir tellement d’aspects de soi. On doit penser rapidement, être méticuleux et ne pas avoir peur de se salir. Taschen m’a permis d’être qui je voulais.
“Je verrouille la porte, j’éteins la musique et je leur dis ‘Je vais vous vendre quelque chose de totalement différent que vous n’auriez jamais imaginé’ et quand j’y parviens, c’est incroyable.”
A quoi cela ressemble d’être le directeur de la galerie Taschen ? Que vous permet de faire votre métier comparé à d’autres ?
Il y a un vrai esprit entrepreneurial à Taschen. Et même si nous sommes une maison très iconique, très célèbre, ce que Taschen nous permet de faire en tant que vendeur c’est de nous exprimer librement, ce qui s’accorde à la perfection avec les titres que l’on publie. Nous avons toujours été fiers de publier ce qu’on voulait. La variété de ce que l’on publie attire une variété de gens. Et dans ce métier, tout ce qui compte, ce sont les personnes que l’on rencontre. J’ai traîné avec Bruce Springsteen, avec des milliardaires du monde entier, avec les personnes les plus intéressantes de tout niveau et c’est ce qu’il y a de beau chez Taschen. Nous avons un attrait si grand et incroyable que c’est quasiment le spectacle tous les jours. Bien sûr je dois vendre et gérer la galerie, m’assurer du niveau des stocks, etc, mais le plus important c’est de vendre et de promouvoir nos livres et les sujets, les artistes que l’on publie. Quelque chose que j’adore lorsqu’un client rentre, et c’est le plaisir de mon métier, et me demande : “Bonjour, je cherche un livre sur le vin pour quelqu’un qui a déjà tout” ou “Vous avez un livre sur ceci et cela ?” et je leur réponds : “Non, non”. Je verrouille la porte, j’éteins la musique et je leur dis : “Je vais vous vendre quelque chose de totalement différent que vous n’auriez jamais imaginé” et quand je parviens à les convaincre et qu’ils s’en vont avec quelque chose d’inattendu, c’est incroyable.
Qu’est-ce qui vous a conduit à ce poste ? Avez-vous toujours rêvé de devenir un directeur de galerie ?
J’ai grandi à NewYork où ma mère avait un petit salon d’art à succès et même si j’avais reçu une éducation traditionnelle, elle m’a beaucoup encouragé à aimer l’art et à aller au musée. Être directeur de galerie semble m’aller naturellement comme un gant. Avant de rejoindre Taschen, lorsque je travaillais à White Cube, je rêvais de travailler dans une galerie d’art contemporain majeure. Le fait d’avoir commencé à White Cube pour finir à Taschen est un véritable tremplin dans le monde de l’art contemporain. Ce n’était pas mon rêve mais ce métier est un métier de rêve.
“Gamin, viens au studio demain matin à onze heure, je veux te tirer le portrait”
Vous avez révélé votre routine quotidienne lors d’une interview pour GQ… Réveil à 4h du matin ? Est-ce que c’est possible ? Si oui, pourquoi et comment ?
Maintenant je me réveille davantage à cinq heures tous les matins. Mais comme la plupart des britanniques en janvier après la saison des fêtes, on a tous un mois sans alcool comme une sorte de tradition. J'ai arrêté de boire pendant un mois et mon horloge interne a complètement changé. Je me couchais à 22h et je me réveillais à 4h. C’est véridique et c’est tellement bizarre. J’allais au marché à 4h40 le matin alors que les grossistes venaient juste de se réveiller et je leur lançais des “Salut les gars !”. Ça avait ses petits avantages.
“Je me suis assis sur le tabouret où tout le monde s’assoit, de Bob Dylan à la Reine. A ce moment-là, je ne médite pas, sans doute je devrais, mais tout mon stress a disparu, j’avais oublié tous mes problèmes.”
Vous vous êtes fait photographier par le fameux photographe David Bailey, comment était-ce ? C’est quel genre d’expérience de se faire tirer le portrait sur le même tabouret où son Altesse Royale s’est déjà assise et comment est-ce arrivé ?
Vous pouvez voir le portrait accroché au mur derrière moi de façon très stratégique ! C’est sans doute la meilleure chose qui me soit arrivée. Bailey est une icône dans le monde entier mais ici en Angleterre il est toujours aussi célèbre. Nous avons publié ce livre intitulé le David Bailey Sumo il y a deux ou trois ans. Il venait à la galerie le voir et la famille Taschen m’envoyait livrer des choses à son studio mais je n’étais pas autorisé à aller plus loin que le pas de la porte. Avec le temps, on m’a invité à entrer dans le studio et j’étais complètement exalté. Il s’agit d’un studio historique que Bailey a depuis quarante ans à Clerkenwell, dans Londres. David Bailey venait régulièrement à la boutique le weekend et sa femme m’envoyait un message pour que je vienne les rejoindre. Dans la vente, les weekends sont sacrés. Avoir son samedi de libre c’est comme trouver une pépite d’or. Un samedi, alors que j’étais en repos et que je m’étais rendu à la gym à l’autre bout de la ville, la femme de Bailey m’envoie un message disant qu’ils seraient à la galerie dans quinze minutes :“Tu es là ?” alors j’ai répondu : “Non, je suis en repos mais je serai là, ne vous en faites pas.”. Tout mon programme de la journée tombait en miettes. J’ai lâché les haltères, j’ai pris le vélo et j’ai pédalé comme un taré pour traverser la ville en plein embouteillage et je suis arrivé au moment où ils sont arrivés. J’étais aussi peu fringant que possible. Mais Bailey a tellement apprécié que je fasse un tel effort de le voir alors que j’étais en congé que le jour suivant j’ai reçu un appel du studio disant : “Gamin, viens au studio demain matin à onze heure, je veux te tirer le portrait”. C’était en décembre de l’année dernière et comme on le sait, décembre est une période très mouvementée dans la vente. On s’allonge dans son lit à quatre heure du matin et on se demande : “Est-ce que j’ai livré ci, est-ce que j’ai fait ça ?”, ton boss est sur ton dos, etc. Et je suis arrivé au studio et il a ce tabouret où tout le monde s’assoit de Bob Dylan à la Reine. J’étais très nerveux et lorsque je me suis assis sur le tabouret, c’était comme être assis à l’intérieur d’un œuf. A ce moment-là, je ne médite pas, peut-être que je devrais, mais tout mon stress a disparu, j’avais oublié tous mes problèmes. J’ai failli pleurer qu’il ait vraiment fait ça pour moi. Et j’ai toujours tenu, sachant que je suis un opportuniste, à ne jamais lui demander de le faire, je ne voulais pas en abuser puisque c’est un bon ami de Benedikt, mais le fait que ce soit lui qui me l’ai demandé… Puis je lui ai demandé : “Y aurait un moyen pour que ce soit près d’ici Noël parce que j’aimerais beaucoup en faire cadeau à ma mère” et il m’a dit : “Oh, là t’abuses, mon gars, ça va prendre des mois”. Trois jours plus tard, je reçois un appel du studio : “Vos photos sont prêtes”. C’était génial. Il m’a fait ressembler à Steve Jobs.
“Avec mon travail chez Taschen, je réalise maintenant que j’aime le glamour mais j’aime aussi les petits détails, j’aime l’autre côté du métier”
Quelle est votre relation à l’art ?
Je réagis très bien à l’art. Si je vais dans une galerie, peu importe de quelle œuvre il s’agit, j’aurai toujours un avis dessus. Il n’y a rien de mieux que d’aller à une exposition et de voir des peintures magnifiques. Se tenir devant une œuvre d’art extraordinaire est une sensation incroyable. J’aime l’art, je le collectionne et j’ai une obsession pour Guy Bourdin. J’ai la photo de la femme au maillot de bain rouge sur un mur. J’aime la créativité. Mon seul regret dans la vie c’est que je ne sais ni dessiner ni peindre. J’adore être dans une pièce remplie d'œuvres sensationnelles, c’est tellement palpitant et ça me fait avancer. Et puis je peux en vendre, je peux très bien en vendre, ça doit être quelque chose qui me vient de ma mère. Lorsqu’elle en avait assez de ma sœur et moi, elle nous envoyait au Met pour nous balader dans le musée pendant quelques heures. Le salon d’art de ma mère avait beaucoup de succès et elle nous demandait de lécher des enveloppes et de poster les invitations pour l’aider à organiser ses événements. C’était dans l’Upper East Side, c’était très glamour. Avec mon travail chez Taschen, je réalise maintenant que j’aime le glamour mais j’aime aussi les petits détails, j’aime l’autre côté du métier. L’autre jour, L’autre jour, je faisais le tourde l’hôtel, à la recherche de la poubelle de recyclage. Je suis revenu, couvert de merde, en m’époussetant un peu et Bono est entré ! Et je lui ai sorti : “Oh salut Bono, oui bonjour !” de façon super décontractée, un bout de salade dans le dos. J’aime les deux côtés du métier et c’est ce qui le rend si exaltant.
“J’étais avec Naomi Campbell pendant quatre heures à lui passer ses livres puis le soir j’ai pris le bus pour rentrer chez moi.”
Quel est votre livre préféré de Taschen ?
Je dirais que c’est le Helmut Newton Sumo. L’histoire derrière : une prise de risques énorme à travailler avec un photographe d’envergure au sommet de son art dans les années 1990 et la persistance et la foi de Benedikt. Car bien qu’on n'était pas les premiers éditeurs à faire de gros livres, on était les premiers à faire un livres de cette taille bien particulière sur un présentoire en acier inoxydable signé Philip Stark et avec une femme nue sur la couverture. J’adore ce qu’il représente pour notre maison. Créer la série de livres Sumo nous a fait monter à un autre niveau. Mais c’est aussi le courage que Benedikt a eu avec cette idée. Ça représente la persistance, la classe, le style avec les photos intemporelles de Helmut Newton. L’autre jour, je suis allée dans le penthouse d’un client et il avait le Helmut Newton Sumo dans son entrée. Les poils de mon dos se sont hérissés alors que je portais un autre grand livre.
Avec quelle célébrité avez-vous le plus aimé travailler ?
Je n’ai pas travaillé avec eux mais j’ai rencontré tous nos collaborateurs. J’ai eu l’opportunité d’être présent à un événement organisé pour Naomi Campbell, il y a quatre ans lorsqu’on venait de sortir ce livre fantastique sur elle avec les meilleures photos des plus grands photographes qu’on puisse jamais voir. J’ai fait une dédicace avec elle et c’était une soirée parfaite. Je marchais avec elle vers l’hôtel et je me sentais comme une véritable rockstar avec Naomi Campbell, deux gardes du corps et tout le monde qui nous appelait, enfin qui l’appelait elle. J’étais avec Naomi Campbell pendant quatre heures à lui passer ses livres puis le soir j’ai pris le bus pour rentrer chez moi. Et puis ma relation avec Bailey est vraiment touchante et j’en suis très honoré.
Avec qui aimeriez-vous collaborer dans le futur ?
J’adorerais qu’on publie un livre sur Guy Bourdin. Je suis obsédé par son travail depuis que je suis gosse, enfin depuis mes vingt ans. Chez Taschen, rien ne nous surprend plus maintenant, ça devient juste de plus en plus cool peu importe avec qui on travaille. On laisse Benedikt en décider parce qu’on sait que le prochain artiste avec qui on collaborera sera super cool et tendance.
Le photographe de sport spécialisé dans la NBA, Andrew Bernstein, nous a confié qu’il rêverait d’avoir ses photos publiées dans un de vos livres un jour… Son rêve peut-il devenir réalité ?
Malheureusement ça ne dépend pas de moi mais je peux lui montrer la voie à prendre. Ça dépend de l’équipe éditoriale. Mais je pourrais leur proposer lorsqu’on sortira un nouveau livre sur le sport. Même si on a Goat, le livre sur Mohammed Ali, qui est extraordinaire, j’ai toujours pensé qu’un livre sur Michael Jordan serait génial et une évidence surtout si on prend en compte le marché américain qui est notre plus gros marché. Mais ne vous emportez pas trop. Tout dépend de Benedikt et de ses passions.
“Personne n’arrive à la cheville de notre qualité. Cela ne nous dérange pas d’attendre pendant des mois pour avoir un résultat complètement parfait.”
De Monet à Star Wars, y a-t-il un sujet que Taschen ne peut pas traiter ?
La violence, les choses qui ne sont pas légales, etc… On n’irait jamais se frotter aux côtés obscures de la vie. Mais nous sommes aussi très ouverts et c’est ce qui nous rend si intéressant. Une fois, nous avons publié un livre basé sur un photographe qui a filmé des accidents de voiture que nous avons dû enlever des étagères. C'est le seul qui ne s'est pas vendu du tout et qu'on a dû abandonner il y a vingt ans. Nous avons aussi nos livres sur le sexe dont nous sommes vraiment fiers. De par notre nature libérale et notre ouverture d'esprit, nous prenons beaucoup de risques ce qui est plus inclusif. Pour notre Sumo Murals of Tibet, Thomas Laird, un célèbre photographe et journaliste du magazine Times, a réussi à photographier la plupart des monastères tibétains avec des détails incroyables. Il nous a envoyé un mail via le site Web. Personne ne savait qui il était et il a été transféré à Benedikt qui a immédiatement adoré son travail. Thomas avait besoin de lui pour publier le plus gros livre possible et Benedikt était d'accord mais en retour il voulait qu'il fasse signer tous les exemplaires du livre par le Dalaï Lama. Ce qu'il a réussi à faire. Et c'était du génie. Génie de la part de Thomas pour avoir mis au point cette technique de photographier ces peintures murales, génie aussi d'avoir les couilles de nous envoyer un e-mail. Et c'est l'un de nos Sumos les plus célèbres.
“Je ne vais pas prétendre que je connais chaque livre extrêmement bien, mais je les regarde tous. Plus on en sait, plus on vend.”
Qu'est-ce que Taschen a que les autres maisons d'édition de luxe n'ont pas ? Qu'est-ce qui rend Taschen si spécial ?
Nous avons commencé il y a 41 ans lorsque Benedikt vendait ses bandes dessinées dans les rues de Cologne. Passer de ça au développement d’une telle ingéniosité et d’une telle innovation qui se dégagent de chaque livre, comme l'édition Ferrari, c’est tout simplement incroyable. Nous considérons chaque livre comme une famille et cela se voit. Personne n’arrive à la cheville de notre qualité. Ça ne nous dérange pas d’attendre pendant des mois pour avoir un résultat complètement parfait. C'est ce qui nous distingue, ça et pleins d’autres facteurs. Au lieu de télécharger l'œuvre à partir d'une bibliothèque d'images, nous rephotographons nous-mêmes les peintures. Par exemple, pour avoir une image parfaite de l'œuvre de Bosch, nous avons fermé un musée et nous avons rephotographié les tableaux afin de n'avoir que les meilleures reproductions à mettre dans notre livre. Et je pense que c'est incroyable. Nous voulons recréer du mieux que nous pouvons le même sentiment que celui que l’on ressent lorsque l’on se tient devant une œuvre d'art dans une galerie. Qualité, qualité, qualité. C'est pour cela que nous sommes connus.
“Et j'adore ça. Les émotions que l'art procure aux gens.”
Lisez-vous tous les livres publiés sans aucune exception?
Oui absolument. J’en regarde certains plus en profondeur bien sûr. Lorsqu’on obtient quatre ou cinq nouveaux titres, mon assistant et moi les parcourons page par page car la façon dont ils sont tous assemblés, la façon dont ils sont organisés est passionnante car nous avons les meilleurs éditeurs du secteur. Nous avons publié notre livre, Japon 1900, avec des pellicules coloriées en noir et blanc. Certaines images sont si fascinantes et si pittoresques qu’on y voit le Japon d’il y a cent ans sous un jour complètement différent. Je ne vais pas prétendre que je connais chaque livre extrêmement bien, mais je les regarde tous. Plus on en sait, plus on vend.
Avoir un livre Sumo Taschen chez soi, c'est comme avoir une œuvre d'art, qu'est-ce qui le rend si spécial ?
C'est tellement unique. En fin de compte, ce qui le rend si spécial, c'est toute l'idée qui se cache derrière. Si vous entrez dans une maison et que vous voyez une table basse, des étagères, une télévision, de beaux meubles, puis un livre dans un coin sur un support montrant des images incroyables, vous ne vous attendriez pas à voir ça et c'est si joliment fait. Ça éclaire tout simplement une pièce. Lorsqu’on ouvre un Sumo, c’est comme si une vague venait vous submerger. Il a l'air spectaculaire et fabuleux. Récemment, j’ai reçu un couple qui venait du Yorkshire. Ils ne pouvaient pas se payer une copie de Hockney comme cadeau de Noël pour eux-mêmes. Je leur ai vendu le livre Hockney Sumo et ils m'ont dit : “C'est comme avoir une exposition de Hockney dans notre salon, nous voyons une nouvelle photo de Hockney tous les jours. Il illumine notre journée.” Et j'adore ça. Les émotions que l'art procure aux gens.
Pour cette interview, nous avons stalké votre compte Instagram où nous sommes tombés sur un exemplaire de Becoming spécialement dédicacé pour vous par Michelle Obama…Pouvons-nous avoir plus de détails à ce sujet ?
Elle séjournait à l’hôtel Claridge’s il y a environ deux ans. Beaucoup de stars utilisent ma galerie car elle est reliée à la salle de bal histoire de pouvoir sortir discrètement. La discrétion est primordiale au Claridge’s. Mais l'endroit regorgeait de gardes du corps, Michelle Obama y donnait des conférences sur son livre et si la porte de ma galerie était ouverte, je pouvais presque la toucher. Elle passait devant le magasin suivie d'une vingtaine de gardes. Un jour, son assistant est arrivé, c'était remarquablement impertinent, remarquablement cool, convaincu que je voulais avoir une photo de Michelle devant le livre Goat sur Mohammed Ali et elle m’a dit : “Pour une raison de discrétion, on ne peut pas laisser Michelle rentrer dans votre galerie mais elle veut bien vous dédicacer quelques livres” et j’avais acheté quelques livres pour qu’elle puisse me les signer pour moi et des clients.
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