LIFESTYLE
Publié le
8 juillet 2021
Brigitte Bardot, Naomi Campbell, Jane Birkin… Les icônes sont des sources d’inspiration infinies à travers les décennies. Et cela se voit. Emplie d’une certaine nostalgie, l’écrivaine Claudia Clark a consacré tout son compte Instagram (@itsclaudiaclark) à leur gloire d’antan et exprime l’importance de romancer sa vie tout comme elle partage la sienne dans son propre blog.
Vous adorez les seventies. Pourquoi et que signifie cette époque pour vous ?
J’aime la manière dont elle narrée au cinéma et dans les livres d’histoire. Les années 1960 ont été une décennie de progrès épique et révolutionnaire, de droits civiques, de guerre et d’innovation même au sein de la mode, de la technologie, de l’automobile etc. Par la suite, un sentiment de calme régnait dans le pays où l’on commençait doucement à sortir des sentiers battus pour avancer dans une nouvelle direction. Dans ce contexte de capitalisme exponentiel, les gens accumulaient des produits, dont la majorité était conçue pour être "cool", sans réelle utilité. Par exemple, c’était cool de manger des céréales, rien que pour la manière dont l’emballage était fait. Il y avait de gros budgets pour tout, et à cause de cela, il suffisait d’employer n’importe qu’elle personne créative pour rendre désirable le moindre petit produit : des boîtes de céréales à l’architecture. Cependant, tout cela ne pouvait pas être vrai et se résumait à une évasion — moi rêvant d’une autre époque plus simple et agréable.
“Quand tu sors de ta zone de confort, tu te sens presque autorisé à devenir quelqu’un d’autre.”
Romancer sa vie et en être le protagoniste est un devenu tendance ces derniers temps sur les réseaux. Mais pourquoi et comment faites-vous cela ? Comment cela a-t-il changé votre vie ?
C’est assez drôle, je pense que c’est une tendance qui a émergé dans les années 1960 et 1970 mais elle n’a été rendue visible que par de grosses agences de publicité. Maintenant, c’est beaucoup plus frontal avec les influences et les Youtubers : les barrières tombent. Les séances de photo ou les publicités illustrées laissent la place au do it yourself. Honnêtement, je préfère ainsi, c’est inspirant, ça montre que le monde change : les gens normaux peuvent désormais avoir une voix et influencer l’autre avec des intentions pures. C’est inédit. Quant à moi, j’ai grandi en regardant des films qui stimulaient mon héros intérieur, des films de braquage comme ceux de Guy Ritchie ou moins récents : Molly’s Game, Thomas Crown Affair, Fisher King…
Ça donne envie de se sentir plus vivant ou juste vivant (rires). Ces héros m’inspirent une vie meilleure. Il suffit de faire comme eux ! Si tu n’aimes pas ton job, ou que tu détestes la vie dans la ville où tu vis, dis-toi que si tu étais dans un film, tu oserais partir. Sans ça, tu serais résigné. On veut voir du changement et des solutions, c’est ce qui est inspirant, ces gens qui suivent leur instinct et agissent avec leurs tripes. En tant que spectatrice, je veux voir des personnages se soucier de leur bien-être et ne pas seulement s'adapter à leur environnement. C’est tout ce que l’on veut pour nous mais c’est dur de faire le premier pas. Le mien a été de partir de ma ville natale et de voir ce que j’appréciais réellement sans l’influence de mes amis d’enfance ou de ma famille. M’habiller d’une manière que jamais je n’aurais osé avant. Quand tu sors de ta zone de confort, tu te sens presque autorisé à devenir quelqu’un d’autre.
Vous écrivez, et vous avez même votre propre magazine où vous occupez tous les postes. Comment en êtes-vous venue jusque-là ?
Ça m’amuse d’occuper tous les postes. Je ne dirais pas que je suis une experte ou même designer, mais cela fait maintenant quelques années que je créé des petits magazines ou des newsletters. Je l’ai surtout fait pour un petit groupe d’amis à une période où j’étais en couple et la situation était très stressante. Je pouvais écrire une newsletter entière pour évacuer tout ce stress et me sentir mieux après. Mon audience s’est finalement agrandie lorsque j’ai commencé à écrire des sujets plus commerciaux. J’ai étudié le design après le lycée mais j’ai préféré focaliser mon attention sur l’écriture.
“Les vieux films aux histoires immorales sont ceux qui me stimulent le plus, ça me fait un sujet de conversation pour le diner.”
Vous écrivez sur votre propre expérience, à la manière de Carrie Bradshaw. Pourquoi ?
Grandir avec Sex and the City m’a considérablement influencée. Lorsque j’écris, je pense qu’il est important de mentionner le fait que je ne suis sûre de rien, et que j’essaie toujours d’apprendre sur moi au fil des années. Je suis attentive à mes expériences et j’essaie de vivre aussi tranquillement que possible, sans trop dépenser, en essayant de sourire plutôt que d'être grincheuse. C’est important de faire attention à ces petites choses et de prendre le temps de s’asseoir pour apprécier le temps qui passe. Carrie Bradshaw le fait parfaitement, elle expérimente beaucoup de choses et s’assure de découvrir ce qu’elle veut pour être bien ave celle-même, même si elle n’est pas toujours sûre de ce qu’elle veut. Je m’identifie beaucoup à elle et je ne pense pas être la seule.
Quels sont vos grandes muses et inspirations ?
Le cinéma, indéniablement. En grandissant, j’ai appris à apprécier les œuvres aux scénarios décalés. Cependant, plus le travail est raffiné, plus j’ai de respect. C’est le cas de films comme Croupier (de Mike Hodges, ndlr) ou de Baby Driver (d’Edgar Wright, ndlr). J’aime les bons films romantiques qui cochent toutes les cases comme Fisher King ou Meet Joe Black. Les vieux films aux histoires immorales sont ceux qui me stimulent le plus, ça me fait un sujet de conversation pour le diner. Généralement, la bande-son qui accompagne ces films (et que j’écoute toute la journée), se compose de B-Sides, de Jazz et de Samba. Je préfère ce qui est agréable à regarder. Si la musique qui accompagne en ce moment est bonne, c’est la garantie d’une ambiance parfaite.
En ce qui concerne les bons écrivains, j’ai lu Joan Didion et Henry Miller. Bien que ce dernier ait reçu beaucoup de critiques au début de sa carrière, le mysticisme qui l’accompagne m’a vraiment changé. Désormais je remets la plupart des choses en question pour voir le bon côté des choses.
Selon vous, qu’est-ce qu’une icône ? Qu’ont en commun toutes ces femmes que vous postez sur Instagram ?
Selon moi, une icône est quelqu’un de différent et mémorable. Une personne qui marque les esprits par sa manière de défier les autres. Naomi Campbell est un remarquable exemple. Elle est passionnante d’une manière qui peut paraître non conventionnelle tout en restant toujours impeccablement belle et élégante, ce à quoi nous aspirons tous. Si vous avez juste de la beauté ou juste de l'élégance, mais que vous restez dans les clous, alors on entendra plus parler de vous demain
“Il y a tellement de personnes 'à suivre', ça détruit le charme et plus rien ne semble spécial, tout est dépourvu de substance.”
Votre compte Instagram est rempli de la nostalgie des icônes des années 1960, 1970, 1980 et 1990 qui répondent à certains standards de beauté qui ne sont plus la norme désormais. L’ère des icônes est-elle révolue ? Comment voyez-vous l’évolution des icônes dans notre société aujourd’hui ?
Je pense vraiment que c’est la fin des icônes, mais je pourrais me tromper. Les icônes d’aujourd’hui sont appréciées parce qu’elles sont passées de mode. Aujourd’hui, la plupart des gens font des choses pour un petit gain rapide : de l’argent, des likes, des abonnés, ils n’ont pas vraiment d’ambition. Cela conduit à beaucoup d’exploitation et de saturation. Il y a tellement de personnes “à suivre”, ça détruit le charme et plus rien ne semble spécial, tout est dépourvu de substance.
Que représente la mode pour vous ?
Je considère la mode comme une romance accessible que tout le monde peut vivre. La mode améliore votre allure, la manière dont vous appelez un taxi, dont vous commandez un café et bien plus encore. C’est une forme d’art qui ne mourra jamais.
Sur votre site, vous annoncez un roman à venir. Pouvez-vous nous en dire plus?
C’est gentil de demander ! Je travaille sur un premier roman basé sur ma vie dans le Wisconsin au début de ma vingtaine et de mes expériences à New York et en France. C’est un véritable travail d’introspection. J’ai eu du mal à l’écrire mais je l’ai bientôt terminé.