Pourquoi faut-il absolument connaître Area, le label new-yorkais devenu culte ?

Deux jours seulement après le départ du duo à l’origine d’Area, Nicholas Aburn a été nommé comme successeur au poste de directeur artistique. Avec plus de douze ans d’expérience au sein des maisons prestigieuses Balenciaga, Alexander Wang et Tom Ford, le designer américain va devoir assumer la tâche (difficile ?) de perpétuer la renommée du label new-yorkais. Si la marque a connu une ascension fulgurante, sa genèse est pourtant des plus classiques. Tout commence lorsque Piotrek Panszczyk, un polonais élevé aux Pays-Bas issu d’une famille de tailleurs, rencontre Beckett Fogg, une américaine née dans le Kentucky, pendant leurs études de design de mode à la Parsons School of Design de New York. Après avoir respectivement travaillé pour Calvin Klein et Chloé, le duo se lance dans la création de sa propre griffe, Area. Inspiré du nom d’une boîte de nuit new-yorkaise qui connut ses heures de gloire dans les années 1980, Area séduit les stylistes dès sa première collection présentée en septembre 2015. La recette ? Un goût assumé pour le maximalisme, le glamour, le disco et le “too much”, à coups de combinaisons moulantes en lurex, de robes strassées et de silhouettes rétrofuturistes.

Grâce à son avant-gardisme rafraichissant, les créations d’Area ont été portées, à peine un an après son lancement, par des stars comme Kim Kardashian, Bella Hadid, Rihanna ou encore Kendall Jenner. Et comme si cela ne suffisait pas, le label a été nommé finaliste du Prix CFDA/Vogue Fashion Fund en 2016, demi-finaliste du Prix LVMH en 2020 et finaliste du Grand prix de l’ANDAM en 2021. Une pluie de distinctions qui pourrait finalement s’expliquer par une seule et même raison : les créations d’Area possèdent leur propre personnalité. Aux antipodes de la tendance minimaliste qu’on l’on peut retrouver chez Phoebe Philo ou encore Jil Sander, les pièces du label new-yorkais sont directement reconnaissables par leur subtil équilibre entre bon et mauvais goût, teintées de références d’hier ou d’ailleurs. Une esthétique déjà iconique qui s’est construite au fur et à mesure des saisons, s’illustrant par des défilés performance où se succèdent des silhouettes toujours plus électrisantes les unes que les autres.

Nombreuses sont les influences de Piotrek Panszczyk et Beckett Fogg lorsqu’il s’agit d’imaginer une collection. Si pour la collection printemps-été 2019, le duo s’est essayé aux looks sobres et raffinés accessoirisés de parures en référence à l’artiste et créatrice de jouets tchèque Libuše Niklová, il a ensuite puisé dans l’héritage sixties d’André Courrèges pour la saison suivante. Après d’autres collections marquées par l’influence du tailoring de Christian Dior ou de l’excellence de la coupe de Balenciaga, Area s’est véritablement révélée en 2020 avec un défilé sublime présenté au sein de l’Africa Center à Manhattan. Longues franges, cristaux à gogo, robes de party girl, mailles et tissages, bijoux de tête spectaculaires… Area présente, cette fois-ci, ce qui fera sa signature : une silhouette sculpturale, scintillante, ludique et futuriste. Une identité forte qui s’est confirmée avec la toute première collection haute couture du label présentée en mars 2021, qui a formellement ancré Area dans une mode où le trop n’est pas de trop, et où chaque femme peut se retrouver. Smokings revisités, chaînes de cristal, crinoline modernisée, robes “boudins” qui épousent le corps… Area propose des exercices de style tout en relief et pousse la photogénie à son paroxysme grâce à ses silhouettes brillantes et démesurées.

Si Area s’est hissée au rang des marques les plus iconiques de sa génération, c’est certainement parce qu’elle n’hésite jamais à s’affranchir des limites et reste libre de n’en faire qu’à sa tête, en continuant de proposer une mode toujours plus désinvolte et palpitante.