FASHION WEEK
La silhouette aussi peut être modelée, manipulée à travers les vêtements, voire transformée. Le designer belge Pieter Mulier explore la notion du temps pour la collection hiver-printemps 2024. Sur un pont parisien, qui relia la maison Alaïa à son présent, les mannequins traversent un éternel en mouvement. Leur marche s’associe au tic-tac éternel de la grande horloge humaine. Le son du temps, qui est aussi le rythme de la vie. Les coutures suivent la forme du corps et donnent aussi vie à ces vêtements, en racontant les évolutions et les perfectionnements, en dévoilant tous les procédés derrière leur création. Les boutons, étrangement, sont aussi la marque du temps et de ses procédés : le rituel d’une robe, qui s’attache et se noue d’un seul et même tissu, et annonce sa propre évolution dans le temps, celui d’une révélation future lorsqu’on la détachera. Les inventions sont tactiles, sensuelles, faites de laine, de flanelle, de coton, de lin, de maille transparente et laquée, de cuir, de latex. Chaque matière joue à être une autre, et demande le temps d’un examen minutieux.