FASHION WEEK
Réinvestissant les thèmes fondamentaux de la mémoire vestimentaire, le défilé Dior haute couture printemps-été 2025 imaginé par Maria Grazia Chiuri bouleverse l’ordre du temps dans une dimension entre passé et futur, enfance et âge adulte, rêve et réalité. La directrice artistique étudie l’idée de transformation inhérente à la création ; dans ce paradoxe temporel, elle évolue en totale liberté, comme si les miroirs qui emplissent l’atelier de couture permettaient d’accéder à un autre monde, à l’instar du miroir d’Alice. Inspirées de la ligne "Trapèze" – la toute première collection du jeune Yves Saint Laurent pour Dior, présentée le 30 janvier 1958 –, les pièces évoquent ces robes sous lesquelles le corps disparaît. Au gré des looks se découvre une suite de rencontres et de métamorphoses imprévisibles au pays des merveilles, où l’ici et le maintenant jouent continuellement à cache-cache. La crinoline est un vivier extraordinaire de souvenirs, cédant aux fantaisies et aux motifs les plus excessifs. Cage ébranlée dissimulant sa structure, elle dévoile des fils s’étirant et ondoyant à chaque mouvement et met à l’honneur les chemisiers légers sublimés par des broderies de fleurs. La silhouette "Cigale" – pensée par Monsieur Dior pour la haute couture automne-hiver 1952-1953 – est reproposée dans les tissus moirés originels, adoptant une jupe assortie d’une queue-de-pie ajustée, qui magnifie le contraste des proportions. Une odyssée fascinante où l’essence de la mode est d’exaucer tous les désirs. Le public pourra découvrir l’installation artistique de Rithika Merchant, transformée en œuvres textiles par Karishma Swali, les ateliers Chanakya et la Chanakya School of Craft, à l’issue du show, durant cinq jours – du 28 janvier au 2 février prochain –, lors d’une exposition ouverte à tous.
Plus d'articles