"NOCTURNE" : Valentino Cruise 2026 célèbre l'intimité du crépuscule avec Dev Hynes, Anne Imhof, Dakota Johnson...

L'hôtel comme métaphore contemporaine

Alessandro Michele situe sa narration dans un hôtel, espace liminal par excellence où se côtoient intimité et anonymat. "Il y a un moment, juste avant que la nuit tombe, où la conscience se prépare à capituler", explique le directeur artistique. "C'est un temps intermédiaire, où les frontières entre le sommeil et l'éveil deviennent poreuses : les choses s'adoucissent, les mots perdent leur poids, la lumière cesse de juger." Dans cette vision, l'hôtel devient une métaphore de notre condition contemporaine : un lieu de proximité sans contact, où des solitudes parallèles respirent dans le même temps. Chaque chambre se transforme en fragment d'univers, peuplé d'existences singulières qui participent à un rituel commun - celui de relâcher les tensions du jour et d'embrasser le silence comme refuge temporaire.

Une intimité collective au son de Chopin

La "Nocturne en mi bémol" de Chopin traverse la campagne comme une texture sonore donnant voix au temps enfoui de la nuit. Cette pièce musicale accompagne ce que Michele décrit comme "une ruche humaine, où chaque cellule préserve le prélude d'un rêve" - évoquant même Freud et ce seuil où le rêve commence à penser pour nous. Nocturne capture ainsi un sentiment d'attente sans objet, une attente partagée qui renouvelle le lien fragile entre des existences dissonantes mais intensément vitales. C'est le souffle musical d'un monde qui, l'espace d'un instant fugace, s'est permis de dormir ensemble.