CINÉMA
Dans son dernier film Anti-Squat, le réalisateur Nicolas Silhol s’intéresse au sujet de la protection par l’occupation, un concept qui existe en Hollande depuis des années et encore peu connu en France. Avec l’actrice Louise Bourgoin en tête d’affiche, le film dépeint la réalité complexe du mal-logement et de la précarité.
Si le deuxième long-métrage de Nicolas Silhol traite d’un sujet social, il est avant tout un film d’anticipation immédiate. Fort d’un scénario bien écrit et d’une intrigue à suspens, Anti-Squat se démarque par la complexité de ses personnages.
Inès – interprétée par Louise Bourgoin – est une mère célibataire menacée de se faire expulser de chez elle avec Adam – campé par Samy Belkessa –, son fils de 14 ans. Pour retrouver un logement, elle se doit d’avoir un emploi stable. Elle est alors prise à l’essai chez Anti-Squat, une société qui propose d’héberger des résidents dans des bureaux vides de manière temporaire. Ce qui devait être une solution « anti-squat » est pourtant bien plus complexe que ça, et Inès devra faire des choix difficiles pour parvenir à s’en sortir avec son fils.
Loin de présenter une vision manichéenne des choses, le film explore les zones d’ombres de la morale avec des personnages remplis de contradictions faisant face à des dilemmes. Confrontée à prendre des décisions irréversibles, le personnage d’Inès est prêt à tout par amour pour son fils Adam. Anti-Squat illustre aussi une certaine dimension intergénérationnelle à travers la relation mère-fils d’Inès et Adam. Bien que clivée entre deux mondes, Inès se révèle plus humaine et chaleureuse dans les moments passés avec son fils. Ce dernier parvient à s’émanciper au fur et à mesure de l’intrigue : dans son parcours initiatique, Adam est sensible à la transmission des valeurs et de la colère de sa mère. Finalement, Anti-Squat montre aussi que la rage peut se passer comme un flambeau, de génération en génération.
"Anti-Squat" sortira au cinéma le 6 septembre prochain.