INTERVIEW
Publié le
5 juin 2024
Après l'expérience californienne Coachella et tout juste de retour d’un concert à Barcelone, L’Impératrice se prépare à performer dans la ville qui a vu naître le groupe : Paris. Le sextuor s'apprête à sortir son troisième album Pulsar, le 7 juin prochain. Un savant mélange de disco-funk dansant. Pour l’occasion, S-quive a retrouvé le groupe quelques heures avant son show au festival We Love Green.
Votre show est à 19h30, comment se sent-on avant de performer sur scène en festival ?
Le groupe : On est à Paris, un peu comme à la maison, alors on ressent surtout l’envie de bien faire devant nos familles et nos amis qui viennent pour nous écouter. C'est d’autant plus important pour nous car les conséquences d’un concert à Paris sont plus grandes qu’ailleurs. Souvent, le stress monte deux heures avant le show, mais c’est du bon stress. Globalement on a hâte, on est contents et surtout excités de performer !
“‘Pulsar’, c’est l’étape d’après ‘Tako Tsubo’, on a pris conscience de nos failles et maintenant, on les porte comme nos forces.”
Votre nouvel album sort le 7 juin, de quoi va-t-il parler ?
Flore : Au niveau des textes, c’est un projet qui incarne la suite de Tako Tsubo, qui était un album à propos de failles, de ruptures. Pulsar, c’est l’étape d’après, on a pris conscience de nos failles et maintenant, on les porte comme nos forces. L’album parle d’empowerment, de la puissance du collectif, il traite de la communication des émotions, du fait d’assumer ce que l’on ressent. C’est plus un album de renaissance que de rupture. Après le cœur brisé, on retrouve un cœur réparé.
Charles : “C’est très démocratique, chacun a des idées, puis on se penche dessus et on élabore ensemble.”
En tant que groupe, comment travaillez-vous ? N’est-ce pas compliqué de composer à six ?
Charles : Tom (le batteur) arrive tous les matins et nous dit : “J'ai une idée” [Rires]. Puis on l’écoute et on exécute ! C’est très démocratique, chacun a des idées, puis on se penche dessus et on élabore ensemble. Généralement, ça commence par la création de l’instrumental et une fois qu’on l’a, on l’envoie à Flore qui crée ses mélodies et écrit les paroles en dernier. Tout le monde participe mais il y a quand même une dynamique directrice. Si la majorité trouve qu’une idée est bonne, on lui fera confiance.
Hagni : On a tous confiance en la vision de Charles, (le créateur du groupe), et tout cela fonctionne car nous avons tous accepté de la suivre.
Flore : “On est encore très loin d’une égalité des genres dans la musique et il faut que ce soit une prise de conscience générale.”
Flore, vous êtes la chanteuse mais aussi la seule femme du groupe. Voyez-vous une évolution de la place de la femme dans l’industrie musicale ?
Flore : Il y a une évolution, c’est sûr. De plus en plus de femmes composent les différents corps de métier du monde de la musique, mais ça reste encore très peu. Selon les derniers chiffres du CNM (Centre National de la Musique), nous sommes surtout présentes au niveau du chant à hauteur de 20%. C’est encore très peu, trop peu... Le fait d’être en infériorité numérique suppose d’être moins bien traitées, on peut être victimes d’agressions, de sexisme. Avant de faire partie de L’Impératrice, j’ai travaillé avec des gens assez toxiques, mais entre femmes on se serre les coudes et on crée des réseaux de paroles pour se prévenir les unes et les autres. On est encore très loin d’une égalité des genres dans la musique et il faut que ce soit une prise de conscience générale.
Tom : Je suis assez d’accord avec Flore, je soutiendrai toujours le fait qu’il devrait y avoir beaucoup plus de femmes dans ce milieu-là.
Charles : On s’en rend compte, L’Impératrice en est l’exemple parfait : un groupe de 5 hommes et une chanteuse. Même dans l’équipe technique il y a une majorité d’hommes. On parle souvent de déconstruction masculine, c’est surtout ça qui prend du temps. La question du militantisme se pose souvent lors de la création de nos chansons mais on marche souvent sur des œufs, c’est un équilibre difficile à trouver.
Hagni : Il y a aussi un effet générationnel, on remarque que l’évolution se fait par à-coups. Nous devons éduquer la prochaine génération, le problème réside dans le fait que ça n’évolue jamais à un rythme constant.
Qu’esquivez-vous dans la musique ?
Tom : On fait une musique qui nous plaît alors je pense qu’on esquive tous le fait d’être faux vis-à-vis du public et de jouer quelque chose qui ne nous plaît pas.
Charles : On esquive totalement le fait de correspondre à une tendance. On essaye de rester fidèles à ce qu’on aime et à ce qu’on a envie de faire.
"Pulsar" de L’Impératrice sortira le 7 juin prochain.
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