"Insaisissables 3" : un tour de magie qui manque de poudre

Le film regorge de potentiel, mais ce potentiel semble avoir été dilué dans une volonté de modernisation un peu trop forcée. En plus des quatre Cavaliers emblématiques, un nouveau trio plus jeune fait son apparition. L’idée d’un “choc des générations” aurait pu être intéressante… si elle avait été mieux exploitée. Pourquoi vouloir à tout prix attribuer la sagesse et la réflexion aux anciens, et la prise de risque à la jeunesse ? Ce schéma est non seulement simpliste, mais il sonne faux. Le conflit générationnel, censé être moteur, finit par s’effacer sans réelle tension ni résolution marquante.

Et puis soyons honnêtes : quand on regarde Insaisissables, c’est pour les Cavaliers. Leur alchimie, leur style, leurs tours. Or ici, malgré quelques bonnes idées, la magie manque de peps. Les plans sont moins brillants, les illusions moins spectaculaires, et l’effet “wow” s’estompe. On sent une volonté de rajeunir la franchise, de la rendre plus “tendance” — pourquoi pas. Mais pourquoi modifier ce qui fonctionne déjà, au lieu de créer une nouvelle franchise, avec ses propres codes, ses propres héros ? C’est un peu le même débat que celui de féminiser des rôles existants au lieu de créer de nouveaux rôles féminins forts. Ce n’est pas une question de représentativité, mais de créativité. Et ici, la créativité semble avoir été bridée par une volonté de cocher des cases. Si vous regardez ce film avec l’envie de retrouver l’émotion, la surprise et l’élégance des deux premiers, vous risquez d’être déçu. Ce n’est pas un mauvais film, mais ce n’est pas Insaisissables tel qu’on l’a aimé. Et tant qu’on y est : les traductions de titres mériteraient un peu plus d’audace. "Now You See Me, Now You Don’t" aurait eu bien plus de panache, non ?

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"Insaisissables 3", dans les salles.