Halo : une émanation créative et savoureuse

Il est tout juste 19h, ce vendredi, lorsqu’une averse déferle sur Paris. Juste le temps d’éviter la noyade, à peine rentrées chez Halo. Annoncé pour son restaurant, c’est avant tout un concept-store épuré et riche de bon goût, situé à l’angle de la rue Saint-Sauveur et de la rue Dussoubs (Paris IIe), que l’on découvre. A l’entrée, Victor Goyeneix, co-fondateur du lieu hybride nous présente l’espace, rapidement rejoint par son acolyte Matthieu Nicolaï. Les deux amis d’école, originaires du sud de la France (Marseille et Pays-Basque), et spécialisés en finance d’entreprise et en stratégie, se sont lancés dans l’aventure, et sa concrétisation par une ouverture en janvier dernier. Passionnés de gastronomie, de mode et de design, ils souhaitent mettre en valeur le travail d’une jeune génération créative émergente. "L’idée, c’était de permettre à des artistes et des créateurs de présenter leur création dans un beau lieu contemporain. Nous savons que lorsqu’on est une jeune marque, il est difficile de financer un showroom. Ici, les créatifs peuvent organiser des dîners et partager leur savoir-faire au plus grand nombre", expliquent-ils.

Telle une Factory new-yorkaise à la Warhol en plein Paris, cet espace, fort de son bouillonnement culinaire et artistique, renouvelle ses temps forts tous les trois mois. A travers une décoration minimaliste pensée par Lucie Rosenblatt, le lieu dévoile un premier showroom : les maillots de bain à perles de Dolla dialoguent avec les créations de la maison de mode basque Atxi, et les parfums Notes de Bas de Paje. Des pièces chic et élégantes, liées par l’envie d’une mode responsable, circulaire et moderne, sont bercées dans un halo intimiste.

A gauche, derrière une large porte, le restaurant. Sous la lumière de la verrière pyramidale, des tables en marbre vert, en écho à la façade de la cuisine ouverte, se répondent. Le Chef Victor Blanchet, ex sous-chef d’Alain Passart à L’Arpège, prépare les plats, à la vue de tous, tout au long du dîner. Avec une forte influence végétale et marine, il présente une carte savoureuse entre terre et mer. Conseillées par la sommelière, Irène Jaubert, c’est autour d’un joli rosé et des focaccias légères que nous débutons le repas. Une première mise en bouche avant de poursuivre avec des asperges vertes, viennoise à l’ail des ours, crème à la sarriette, jamón de Bellotta et des poireaux et pommes caramélisées, émulsion herbacée, noisettes torréfiées. Une alliance croquante et mousseuse, riche de sensations pour le palais. Le pain, tant attendu, nous autorise à saucer avec gourmandise. Happées par les convictions durables du Chef, nous optons pour une déclinaison de légumes de saison, trio de cuisson, sauce raison blond acidulé, lait d’amande (hyper instagrammable !) et un rouget maturé et snacké, pomme de terre en texture, sauce rouille, jus de bouillabaisse, aux tonalités de Marseille.

Une ultime note sucrée finalise ce rendez-vous de goût. Un croustillant amande noisette, praliné fleur de sel, chantilly liqueur d’amaretto, glace marron… Une explosion de nuances et de textures raffinées à déguster pour les amateurs gourmets de sucrerie. Dans les premières lueurs feutrées de la nuit, direction l’étage inférieur, pour profiter du bar à cocktails inspirés de la Provence et du Sud-Ouest (notamment avec le kombucha). Dans la continuité, la table d’hôtes Harrera (bon accueil en basque) prête à recevoir des dîners privatifs, mais aussi un véritable lieu d’exposition, consacré à ce jour au designer Axel Chay. Une pépinière de talents pluridisciplinaires.

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Halo

12 rue Saint-Sauveur (Paris IIe)

35 euros au déjeuner/ 70 euros au dîner, vins inclus