INTERVIEW
Publié le
15 mars 2025
Le 25 avril prochain sort Withered, le tout premier album de d4vd, un artiste aux passions éclectiques qui n’hésite pas à toucher à tout. À seulement 17 ans, David Burke a vu sa carrière décoller après que ses titres "Romantic Homicide" et "Here With Me", soient devenus viraux sur la plateforme TikTok en 2022. En juin de l’année suivante, S-quive l’avait rencontré au festival We Love Green. Nous le retrouvons grandi, deux ans plus tard, dans les locaux d’Universal, jamais loin de sa manette de jeu.
Vous allez performer à Coachella en avril prochain, comment se sent-on lorsqu’on sait que l’on va jouer sa musique pour l'un des festivals les plus célèbres au monde ?
C’est un sentiment incroyable ! Je suis allé pour la première fois à Coachella l’année dernière en tant que spectateur et j’ai été très surpris par la taille du festival, c’était fou, il y avait tellement de scènes… J’ai très hâte d’en faire partie cette année !
Vous êtes si jeune et vous avez déjà travaillé sur énormément de projets, comment gérez-vous tout ça ?
Pour relativiser et garder les pieds sur terre, je prie beaucoup, Dieu fait partie intégrante de ma vie. Je reste aussi très proche des membres de ma famille. Les deux années qui ont suivi mes débuts dans la musique, ils m’accompagnaient à chaque événement, chaque meeting, à toutes mes tournées et tous mes concerts. Le Tour Bus était essentiellement composé de ma famille et moi.
"Découvrir les backstages de la création d’Arcane est une des choses les plus cools que j’ai pu faire."
Vous avez travaillé sur la bande-son de la saison 2 d'Arcane, une série inspirée du le jeu vidéo League Of Legends. Vôtre titre "Remember Me" a fait le tour du monde, pensez-vous avoir bouclé la boucle ? Vous avez commencé en tant que joueur et maintenant vous créez des chansons pour les fans de jeux vidéo.
J’ai adoré faire partie de ce projet ! Ce que je préfère avant tout, c’est jouer aux jeux vidéos, alors être de cette aventure et découvrir les backstages de la création d’Arcane est une des choses les plus cools que j’ai pu faire. J’en suis très fier. J’avais déjà travaillé pour ce genre de format. À la base, j’étais en contact avec le scénariste d’Invincible, une série animée, ils m’avaient montré les premières images de Mark et Amber, deux personnages de la série avant qu’elle ne soit animée, puis il fallait que j’écrive à partir des informations que j’avais. Pour Arcane, c’était presque la même chose. J’ai d’abord dû composer une mélodie qui coulait avec la scène pour le show et en seconde partie m’atteler à créer la chanson. En premier, il y avait toute la partie production, la composition, les accords et ensuite j’y ai ajouté les paroles.
Vous avez commencé la musique un peu par hasard, est-ce quelque chose que vous vous voyez faire pour le reste de votre vie ?
Absolument, c’est de ces choses que l’on commence comme ça, puis on ne s’arrête plus. C’est vraiment une passion qui s’est révélée à moi et j’aimerais continuer à en faire pour le reste de ma vie, je ne me vois pas arrêter la musique. Jouer aux jeux vidéos et créer des sons, c’est ce que je fais sans arrêt, je suis dans mon lit, je compose et je joue à Fortnite. [Rires]
"Mon plus grand défi a été de faire en sorte que tout ait un sens."
Votre premier album Withered sort en avril, et c'est votre premier album studio. Qu'est-ce qui diffère du travail sur des EPs ou des singles ?
Travailler sur un album a été très différent que de travailler sur des singles ou des EPs car on doit trouver une ligne directrice, une esthétique, un style et un but. D’habitude, je peux me permettre de sortir un single sans me poser de questions mais dans le cadre d’un album, tous les morceaux doivent avoir du sens, le tout doit se tenir et pour cela, je suis passé par différents processus créatifs. J’aime raconter des histoires visuellement, musicalement et créer des choses connectées les unes aux autres. La grande question de cet album a été : "Comment je pars de 0 pour arriver jusqu’à 1 et comment je fais en sorte que tout aille ensemble ?". Mon plus grand défi a probablement été de faire en sorte que tout ait un sens.
Cet album parle presque exclusivement d'amour, pourquoi ?
Selon moi, l’amour est l'émotion humaine fondamentale et c'est ce qui nous relie tous. J’ai été scolarisé à la maison pendant la majeure partie de ma vie et le fait d'être propulsé dans le monde de la musique m'a permis de nouer de nouvelles relations, de nouvelles amitiés. Cela m'a aidé à comprendre ce qu'est l'amour pour la première fois et à pouvoir parler de ce sentiment. J'ai donc dû mettre ces émotions dans mes chansons et les rendre aussi vulnérables que possible pour qu'elles soient authentiques et que les fans ressentent ce que j'ai ressenti au cours de ces trois dernières années.
Dans le clip de "One More Dance", vous portez votre propre cadavre pour l’enterrer à la fin, quelle est la signification derrière ce geste ?
Depuis que je tourne des clips, j’ai créé un alter ego, une sorte de jumeau maléfique nommé "It4mi". Dans "One More Dance", je me fais tirer dessus et cet antagoniste prend ma place. Les deux personnages présents dans le clip emmènent et enterrent mon "Bon Moi" en disant que le mal a gagné. Plus tard, je vais étoffer l'histoire et faire en sorte que le bien batte le mal. Je me suis beaucoup inspiré des animés pour créer cet alter, particulièrement par le protagoniste de L'Attaque des Titans : Eren Jäger. Ce personnage se bat contre sa version maléfique qui prend souvent le dessus sur lui et ses bonnes intentions.
"J’aime travailler avec le contraste et subvertir les attentes."
Les jeux vidéos auxquels vous jouez et la musique que vous créez reflètent deux mondes complètement différents, comment l’expliquez-vous ?
Absolument, j’aime travailler avec le contraste et subvertir les attentes, donc si je fais une chanson triste avec des mélodies très douces, je vais produire un clip vidéo fou qui n'a rien à voir avec l’ambiance du morceau, ce qui permet de créer deux mondes différents au sein du même projet artistique. Lorsque les choses coulent de source, on s'y attend davantage et cela devient ennuyeux. Mon cerveau tourne à des millions de kilomètres à l’heure tout le temps, alors je me mets à la place des personnes qui ont une faible capacité d'attention comme moi et j’essaie de les surprendre avec le clip.
Artistiquement, vous vous sentez libre de faire ce que vous voulez, qu’est-ce que cela vous fait ?
C'est fou, c'est génial ! Pouvoir faire n'importe quelle musique et y associer le visuel que je souhaite, c'est le meilleur sentiment au monde. Selon moi, les visuels racontent tout autant une histoire que la chanson en elle-même. Dans tout le processus musical, je trouve qu’il est très important d’avoir de bons clips.
Vous avez un style plutôt hype, quels sont vos goûts mode et vos marques préférées ?
J'aime les vêtements oversize mais aussi les pièces sur mesure. J’aime beaucoup les bijoux et j’adore les imaginer sur moi. Souvent, je me regarde dans le miroir et je me dis : "Je me verrais bien avec cette bague". J'aime jouer avec les couleurs qu’elles soient sombres ou vives, j'aime l'esthétique minimale mais aussi avoir un style excentrique et mettre plusieurs vestes les unes sur les autres. J’ai un style plutôt éclectique. Mes marques préférées sont Acne, Balenciaga, Chrome hearts, et Adidas. Je porte souvent mes chaussures New rocks ou mes Dock Martens. J’ai été invité au défilé Coperni le 9 mars, il y avait des gamers sur le runway, c'était complètement dingue !
Qu'est-ce que vous esquivez dans la vie de tous les jours et dans le monde de la musique ?
J'essaie d'éviter les mauvaises énergies, les mauvaises vibrations, les gens méchants, stupides et surtout ceux qui n'aiment pas les jeux vidéos.
À quel point les jeux vidéos font partie intégrante de votre vie ?
Si je devais classer les choses par ordre d’importance dans ma vie, je placerais Dieu en premier, les jeux vidéos, la musique puis ma famille. [Rires]