ARTS
Publié le
18 septembre 2022
Entre libre interprétation du sujet et danse de l’esprit devant les modèles sublimés en peinture, la première exposition personnelle du jeune artiste intitulée “Acte I: Vaciller”, se dévoile à la galerie Kamel Mennour jusqu’au 8 octobre prochain.
Un reflet particulier du satin, la tension imperceptible d’un muscle sous la peau, l’angle d’un doigt, la limite émouvante d’une ombre... À la galerie Kamel Mennour de Saint-Germain-des-Prés, le temps semble figé. Il en aura fallu des séances de contorsions éprouvantes pour figer avec brio ces moments de silence capturés par Dhewadi Hadjab. Après avoir habité l’impressionnante Église Saint-Eustache, le jeune artiste déploie ses toiles monumentales dans “Acte I : Vaciller”, sa première exposition personnelle présentée jusqu’au 8 octobre dans le cadre spacieux, lumineux et épuré du 6 rue du Pont de Lodi.
Avec un sens du détail on ne peut plus raffiné et un contraste maîtrisé dans le choix des couleurs qu’il utilise, Hadjab marque par son réalisme presque photographique. Ses modèles, des danseuses et danseurs aux postures inconfortables, transmettent une émotion contradictoire, tiraillés entre l’ivresse artistique de la danse et la souffrance muette due aux positions douloureuses qu’ils adoptent. Ses peintures, toutes “sans titre”, provoquent béatitude et libre interprétation du sujet, invitant subtilement à un voyage spirituel.
Fraichement diplômé des Beaux-Arts de Paris et déjà récompensé par l’École supérieure des Beaux-Arts d’Alger, Dhewadi Hadjab s’écarte rarement du champ de la danse, s’inspirant notamment de l’iconique Pina Bausch. “Dans la danse, c’est ce moment d’échec qui m’intéresse, l’instant où la pose se défait, où la posture est cassée, où le corps tremble en cherchant le bon geste. Je trouve que c’est le mouvement le plus sincère”, explique l’artiste-chorégraphe. Les jeunes corps vacillent, leurs certitudes aussi.
“Acte I : Vaciller”, Dhewadi Hadjab, Galerie Kamel Mennour, 6 Rue du Pont de Lodi, 75006 Paris.