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Grand amoureux d’art et de design, Azzedine Alaïa avait consacré une exposition à Shiro Kuramata, l’un de ses créateurs fétiches, en 2005. Vingt ans plus tard, la Fondation Azzedine Alaïa a de nouveau souhaité célébrer cette admiration avec l’exposition “Alaïa/Kuramata : La légèreté en création”, qui fait fusionner les silhouettes du couturier avec les pièces du designer.
Si Azzedine Alaïa est largement reconnu pour sa collection magistrale de haute couture, il est moins représenté pour son amour pour l’art et le design. Et pourtant, ce virtuose de la coupe a commencé sa carrière par le biais de l’art, et plus particulièrement de la sculpture. Dès ses débuts, il fait du travail en trois dimensions autour du corps sa signature. Afin de rendre hommage à cette passion, la Fondation Azzedine Alaïa présente près de vingt créations haute couture du couturier mises en dialogue avec une sélection de pièces signées Shiro Kuramata, designer particulièrement apprécié par Alaïa. Bien plus que son art aérien et minimaliste, le couturier aimait également la légèreté et l’humour du designer. Un lien d’amitié s’est alors développé entre les deux créateurs, si bien qu’Azzedine Alaïa a commencé à collectionner des pièces de Shiro Kuramata à partir des années 2000. Une collection d’œuvres unique que la Fondation Azzedine Alaïa a souhaité mettre à l’honneur lors de cette exposition en la juxtaposant avec une collection de haute couture tout aussi exceptionnelle.
Quoi de mieux pour illustrer le lien étroit entre Alaïa et Kuramata que de faire fusionner leurs créations respectives ? "Pyramide Furniture" (1968), "Luminous Chair" (1969), "OBA-Q" (1972), "Glass Chair" (1976), "How High is the Moon" (1986) ... Les multiples objets de design et pièces de mobilier conçus par le japonais font alors face à la vingtaine de silhouettes haute couture aux formes poétiques du couturier. Et d’un rien, le tout fusionne et des créations semblent avoir été inspirées de certaines œuvres tellement des similitudes se repèrent. Toute d’une infinie légèreté, les œuvres se répondent les unes aux autres grâce à leurs formes, leurs matières, leurs couleurs et leurs mouvements. La maille lurex d’une robe épurée répond alors au métal tricoté d’une assise. Et l’acrylique transparent d’une étagère dédale résonne dans les mousselines d’un modèle haute couture. Tout comme Alaïa, Kuramata explore les liens entre la légèreté et la gravité, et entre la matière et la non-matière. Plus que les pièces elles-mêmes, ce sont leurs histoires qui importent dans cette exposition, unies par un lien inébranlable entre deux âmes.
“Alaïa/Kuramata : La légèreté en création”, à découvrir jusqu’au 16 février 2025.
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