PHOTOGRAPHIE
Publié le
1er juillet 2022
Le photographe de mode britannique Rankin dévoile son nouveau livre en édition limitée, An Exploding World, à paraître demain. L’exploration d’une esthétique destructrice, à travers une imagerie qui rappelle une explosion de comètes fleuries, met en exergue l’importance de la créativité pour le bien-être de la santé mentale. L’artiste renommé pour ses portraits de stars et ses campagnes légendaires livre un autre pan de sa personnalité créative avec ces nouvelles images exclusives.
Alors que le créateur du magazine Dazed & Confused nous expliquait, en mars dernier, que la période de confinement s’est transformée en phase d’introspection, le photographe Rankin en a aussi profité pour laisser aller son imagination et parfaire son esprit créatif. "Pour moi, il y a eu une certaine panique au début, suivie d’une période d’introspection. J’étais seul dans ma chambre d’amis en train de photographier des fleurs mourantes. J’avais envie de photographier des fleurs depuis si longtemps, la pandémie m’a donné l’opportunité de le faire, et dans cette période, j’ai trouvé ça très inspirant de travailler par moi-même. Sans le Covid, je ne suis pas sûr que ce soit quelque chose que j’aurais pu faire", expliquait-il. Un processus créatif florissant a vu le jour avec son dernier ouvrage en édition limitée An Exploding World qui associe créativité et santé mentale.
A travers des clichés explosifs, voire apocalyptiques, Rankin livre une expression intimiste capturée durant la période de confinement liée à la pandémie de Covid-19 qui a plongé le monde dans l’isolement et la frustration sociale. Ce projet intense, qui traduit également son bien-être mental bancal durant cette phase de solitude forcée, lui a permis de prendre le temps de créer sans interaction, avec ses collaborateurs, et de se tourner davantage vers la nature. Une aubaine en 30 ans de carrière. En photographiant des pissenlits (symbole de courage, de croissance, d’espoir et de guérison), Rankin a trouvé une parfaite métaphore de ce qu’il ressentait et de ce qu’il percevait du monde qui l’entourait. Ces travaux ne parlent pas que de destruction. "Quand une forêt brûle sous les flammes, cela laisse de l’espace pour qu’une nouvelle végétation émerge. En brûlant des pissenlits, je nettoie mon espace mental et je cherche de nouvelles portes de sortie pour renforcer ma créativité", explique-t-il.
L’artiste d’envergure délaisse les portraits de stars et les clichés provocateurs avec ce nouveau projet qui offre un nouveau regard sur son travail créatif. "Mon travail sur des natures mortes concernent quelques images très pures prises depuis les années 1990… Il existe dans mon univers, fait de portraits et de nus, une vraie fascination pour la beauté et la mort. Ces deux thèmes ont façonné toute ma carrière. Et en vieillissant, ils deviennent de plus en plus unis dans mon imagination", conclut Rankin.