PHOTOGRAPHIE
Publié le
8 juin 2024
C’est au Palais Galliera, mercredi dernier que le Prix Picto 2024 de la photographie de mode a dévoilé ses lauréats. Pour cette 26e édition, le jury, présidé par Alexandre Mattiussi — fondateur de la maison AMI — et de professionnels de la mode, de l’art et de la photographie (Paolo Roversi, Khoa Dodinh, Sylvie Lécallier…) ont célébré quatre talents : Yama Ndiaye, Tamibe Bourdanné, Gabriel Gómez et Silvana Trevale.
Sur la première marche du podium, le jeune Franco-Sénégalaise Yama Ndiaye. Et pour faire son nom au sein de ce prix de la photographie, elle a décidé de présenter une exposition baptisée "Nataal". Issu de la langue africaine "wolof", l’intitulé signifie "Images", à travers lesquelles on découvre à la fois une photographie de mode, mais aussi de terrain. Elle propose un véritable voyage entre le Sénégal et la France avec des photographies mêlant souvenirs et imaginaires. Mais derrière se cachent des thèmes très lourds de sens comme la représentation diasporique, l’identité et la famille.
Le prix Picto se renouvèle et a créé une nouvelle dotation destinée à accompagner un jeune artiste sur le marché. La dotation Le 19M de la photographie des métiers d’art a décidé de mettre en lumière Tamibe Bourdanné. Le jeune photographe tchadien est aujourd’hui basé à Londres. Il n’oublie pas pour autant ses origines et aime les transmettre à travers son travail. On reconnaît sa touche personnelle par sa mise en scène des lieux, des environnements et des personnes. Il a un but : exposer la beauté de l’Afrique au monde entier.
Le troisième est destiné à Gabriel Gómez. Le photographe d’origine vénézuélienne remporte la dotation Filipo Roversi à la suite de sa série remplie de singularités. Ce caractère exceptionnel, on le retrouve dans chacune de ses photos. La photographie, il l’a appris de manière totalement autodidacte. Il explique dans une interview pour Fisheye : "La photographie a eu un impact important sur moi, émotionnellement, à un moment donné, c’était une extension de mon être. J’étais timide à l’époque, alors si vous vouliez vraiment savoir quelque chose sur moi, vous n’aviez qu’à regarder mes photos".
Basé sur le portrait, son travail est une fusion entre le documentaire et la mode. C’est à Caracas, au Venezuela, que Silvana Trevale est née et a grandi. Elle cherche à célébrer la beauté intrinsèque du corps humain, ses racines latino-américaines, sa féminité, sa jeunesse et les réalités des gens qui l’entourent. La photographe retourne au Venezuela chaque année depuis 2017 pour documenter la vie des femmes, des jeunes et des enfants dans un contexte de troubles économiques, sociaux et politiques. Silvana Trevale a collaboré avec sa grand-mère Rosa et sa mère Maria pour créer un hommage sincère aux mères latino-américaines. Elle célèbre ses héroïnes personnelles à travers la série "Eufonía".