Stéphane Ashpool : "Quand je travaille, ici, avec les Maisons, je me sens à ma place."

Ce matin-là, la presse s’était déplacée pour découvrir en avant-première la carte blanche proposée par le créateur Stéphane Ashpool en collaboration avec les partenaires historiques de la Maison Chanel : la Maison Lesage, Goossens et la Maison Lemarié. Devant ses œuvres, le fondateur du label Pigalle Paris raconte la genèse et le processus créatif de chacune d’entre elles. "J’aime bien provoquer les volumes, le plissé. Le cuir, la soie et l’organza sont souvent installés dans mes créations." "La teinte noire est toujours présente en hommage à ma mère." "Il y a une sorte de réinterprétation du tweed Coco ou Karl avec MTX et un travail dessus dessous de fils brodés…" Dans ce décor installé jusqu’au 16 juin prochain, un terrain de jeu dialogue avec les créations exposées par thématiques. "Il y a quelque chose d’assez ethnique, par ici ; tandis que là-bas, la douceur d’une nuit à l’Opéra ; ou la modernité des couleurs ; l’esprit confortable de la couture du sport… Quand je travaille, ici, avec les Maisons, je me sens à ma place", souligne-t-il.

Avec sa verve franche, le créateur marie technicité et référence pop culture. "Voici une coiffe en feutre de lapin restée dans les archives de la Maison Michel qui se lustre et se coiffe. Là, il est coiffé du soir. Il s’est mis sur son 31 !", dit-il en souriant, avant de nous montrer les logos griffés "Stéphane Ashpool" mais pas du tout "mégalo", relève le créateur avec humour. Pièce presque phare : une casquette oversize qu’il espère sera portée par un petit visage à la Isabelle Adjani. Cette exposition fait écho à deux de ses passions : le sport et la Coutume qui l’animent. Lui, qui, en 2023, a rejoint les équipes du Coq Sportif en tant que directeur artistique pour habiller les athlètes de l’équipe de France Olympique et Paralympique de Paris 2024. "Du moment que je fais la bonne balance avec les équipes de France, sur un sujet technique, made in France, et ici, côté artisanat au plus haut niveau, made in France aussi, je suis comblé !"

Un timing presque parfait pour démontrer l'étendue de son art alors qu’il insiste sur la difficulté de faire sa place lorsqu’on "vient de la rue". Des références qu’il reprend jusqu’aux hommages pour sa mère (avec la tonalité noire) et son père (donnant le nom de ce dernier "Langhofer" à certaines pièces). Lui, qui a toujours été fasciné par les maillots des équipes de la NBA, le basket ou le jazz, a lancé sa première boutique Pigalle en 2008, rue Henry Monnier (Paris IXe). Imprimé sur un vestiaire de sweats, shorts ou casquettes, son style a séduit ASAP Rocky, Rihanna, Drake et des labels tels que Nike ou Missoni avec qui il conçoit des collections capsules. Toujours plus passionné, il transforme même un terrain de basket situé près de son ancienne école : Playground Duperré, inauguré en 2009 en présence du joueur LeBron James. Couronné du Grand Prix de l’ANDAM en 2015, il décroche un mentorat de deux ans par Bruno Pavlovsky, président de Chanel et président du 19M. Il partage alors son temps entre Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, pour le Coq Sportif et les archives des Maisons d’art résidentes du 19M.

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"Figure Libre, Stéphane Ashpool" à la Galerie du 19M jusqu’au 16 juin prochain.