INTERVIEW
Publié le
3 juillet 2024
Le 30 août prochain, Stella Katherine Cole sortira son premier album éponyme. La jeune chanteuse de jazz américaine, bien connue sur TikTok où elle compte plus de 800 000 abonnés, s’est confiée à S-quive sur la création de cet opus.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Stella Cole, une chanteuse des grandes chansons américaines. Je vis maintenant à New York, mais j'ai grandi dans une petite ville du Midwest américain. Je suis musicienne, en tournée, et j’enregistre des chansons. Mon premier album est sur le point de sortir !
En quelques mots, comment décririez-vous votre album ?
C’est mon premier album, je trouve que c’est une façon importante de le décrire. Vous trouverez certaines de mes chansons préférées, certaines que je connais depuis que j’ai trois ans et d’autres que je viens de découvrir ces dernières années. Toutes ces chansons me touchent très personnellement, car beaucoup d’entre elles ont été écrites dans les années 1940 et 1950, et je me connecte tellement à la période et aux mots utilisés que j'ai l'impression qu'elles ont été écrites sur moi ! Finalement, j’ai essayé de faire un album à la fois très classique et intemporel, comme s’il avait pu être des années 1950 mais aussi de 2024.
D’où vous vient cette passion pour le jazz et votre style rétro ?
J'ai grandi avec les anciennes comédies musicales comme Le Magicien d'Oz, La Mélodie du bonheur, Chanter sous la pluie et Mary Poppins ! Je les regardais tout le temps donc je pense que je suis tombée amoureuse de ce genre de musique dès mon plus jeune âge.
Vous incluez des standards musicaux dans votre album. Comment s’est déroulée la sélection des chansons ?
J'aime tellement de chansons et il y a tellement de choix. Mon producteur, Matt Pierson, a été très utile dans ce processus car j’étais très incertaine dans mes choix. J'avais même tout un carnet rempli de listes de différentes options pour la liste des morceaux et de différentes manières de l'intégrer parce que j'avais tellement d'idées pour le thème de l'album. Ce n'était pas un processus facile, mais au final, je me suis dit que j’allais choisir les chansons qui comptent le plus pour moi en ce moment, et sur lesquelles je sens que je peux raconter des histoires sur ma vie actuelle. J'étais triste de devoir enlever certaines chansons, mais ensuite j'ai pensé qu'il y aurait encore beaucoup d'autres albums et beaucoup plus de chansons à venir !
"Je ne veux pas que quiconque possède ma musique. Je veux que ce soit ma musique !"
Vous avez 700 000 abonnés sur Instagram et 800 000 sur TikTok. Vous attendiez-vous à un tel succès sur les réseaux sociaux à vos débuts ?
Je ne pense pas que ce soit quelque chose que j’aurais pu imaginer ! Comme je l’ai dit, j’ai grandi dans une petite ville, donc je ne connaissais pas vraiment de chanteurs, d’acteurs ou de gens du divertissement quand j’étais petite. Je n’ai pas compris que ce que je fais maintenant pouvait être un travail. Je suis toujours surprise d’avoir eu autant de succès. J'ai commencé à publier des vidéos sur les réseaux sociaux pendant le Covid alors que j'étais à la maison avec mes parents car je ne pouvais pas aller à l'université, à cause du confinement. Je m'ennuyais et chanter me manquait, alors j'ai simplement décidé de commencer à enregistrer des vidéos pour m'amuser ! Ensuite, quand les gens ont commencé à voir mes vidéos, j’ai pensé que je pourrais peut-être attirer des abonnés et transmettre ma passion pour cette musique. Mon premier objectif était d’environ 10 000 abonnés, mais je n’aurais jamais imaginé qu’il pourrait dépasser le million !
Quelle est la personne qui vous inspire dans ce métier ?
Je dis toujours que ce sont Judy Garland et Barbra Streisand ! C’étaient et ce sont vraiment des chanteuses de jazz ! Elles racontaient à merveille les histoires avec leur musique, et c’est ce que j’admire vraiment chez elles. Je les aime depuis toujours, mais j’ai aussi grandi avec des gens comme Nat King Cole et Ella Fitzgerald et leurs classiques. Aujourd'hui, j'aurais dit Michael Bublé et Samara Joy. Il y a beaucoup de gens qui, au cours des deux dernières décennies, ont remis cette musique au premier plan, donc ils m’ont tous vraiment beaucoup inspiré.
D’où est venue l’idée de créer un fond pour pouvoir produire votre album ?
C’est tellement déroutant pour moi de savoir comment fonctionnent les maisons de disques aujourd’hui. Vous savez, dans les années 1950, les gens faisaient de la musique et les maisons de disques payaient pour tout. Ensuite, le problème est que lorsque vous trouvez une maison de disques pour payer votre album, elle est en quelque sorte propriétaire de votre musique et peut contrôler, à sa sortie, vos décisions créatives. J'ai lu récemment les mémoires de Barbra Streisand, et elle avait écrit dès le début dans son contrat avec Colombia qu'elle acceptait de gagner moins d'argent en échange d'un contrôle créatif sur tout. Elle parle toujours de l’importance de cela, alors je l’ai toujours à l’esprit : je ne veux pas que quiconque possède ma musique. Je veux que ce soit ma musique ! Et l'année dernière, j'ai entendu parler de tant de choses qui arrivaient à tant d'artistes comme Taylor Swift, alors je me suis dit, j'ai du monde qui me suit sur les réseaux sociaux, et je n'ai pas vraiment besoin d'un label majeur pour sortir mon album, alors Matt m'a dit que la meilleure chose à faire était de collecter des fonds ! J’étais tellement nerveuse à l’idée de demander de l’argent aux gens sur Internet et j’avais peur de ne pas gagner d’argent, mais les gens étaient si généreux ! C'était incroyable ! Cela m'a fait pleurer de bonheur le premier jour quand j'ai vu que nous gagnions environ 15 000 dollars, et c'était tout simplement incroyable pour moi et ça l'est toujours !
"Avec mon premier album, j'ai trouvé ma propre voie."
On vous connaît pour vos reprises musicales. Aimeriez-vous écrire vos propres chansons à l’avenir ?
J’écris mes propres chansons depuis un certain temps et j’ai travaillé avec différents producteurs et différents auteurs-compositeurs. Vous l’entendrez certainement un jour, mais je ne sais pas quand ! Je pense que le problème pour moi, c’est que c’est intimidant d'essayer de se comparer avec les chansons parfaites du grand répertoire américain, mais j'y travaille et j'aime vraiment écrire, donc nous verrons !
Y a-t-il des choses à esquiver quand on chante du jazz ?
J'aurais dit que je pense qu'il pourrait y avoir une culture dans le jazz où les gens pensent que seul le genre de musique qu'ils aiment jouer est le bon genre de musique et qu'aucun autre n'est bon ! Nous devrions accepter toutes sortes de musiques et la passion de chacun. Je pense aussi que le monde du jazz peut être composé de beaucoup d'hommes et qu'il n'y a pas assez de femmes, notamment de musiciennes. Et chaque fois que je vois une femme musicienne, je trouve que c’est tellement génial ! Et il y a tellement de grands artistes dans le jazz, et c’est une histoire si longue qu’il peut être très facile d’imiter d’autres artistes surtout au début. Je pense qu’il est important de s’inspirer mais aussi d’avoir sa propre voix ! Quand j'ai commencé mon album, j'avais l'impression que j'allais juste faire toutes les chansons comme Judy Garland l'a fait, mais maintenant j'ai l'impression de ne plus imiter et je trouve, en quelque sorte, ma propre voie.
Envisagez-vous de partir en tournée après cet album ? Peut-être quelques dates en France ?
Je vais aller en France pour cette tournée ! Je serai au Nice Jazz Festival le mercredi 21 août prochain. Et après il y aura le concert de sortie de mon album au Jazz à l'Athénée le 2 décembre.
"Stella Cole", le premier album éponyme de Stella Cole sortira le 30 août prochain.