CINÉMA
Publié le
3 novembre 2021
Si le festival initié par la Scam ne compte pas changer le monde, il propose des films marquants qui résistent au temps comme aux classifications. Trente regards qui sont autant de points de vue singuliers portés sur des situations particulières, qu’elles soient collectives ou individuelles. Voici une sélection poétique et nécessaire, à voir du 5 au 7 novembre au Forum desImages, à Paris
Haut-Karabakh : deux enfants dans la guerre
Tourné entre janvier et novembre 2020, le reportage suit la vie de deux petits garçons de Talish, un village de montagne situé dans le Haut-Karabakh qui tente, dans l’ombre d’un conflit oublié, de reprendre vie. Mais Talish se situe à quelques kilomètres de la frontière avec l’Azerbaïdjan. La guerre éclate fin septembre, le village est occupé. Dans les pas des deux copains de classe et dans ceux de leurs parents se dessine la trajectoire décès vies bouleversées en l’espace de quelques mois. Samvel et Avo commencent leur jeune vie avec le poids de cet héritage et des espoirs broyés.
Le Monde est un théâtre
Thierry Dupont est acteur dans une troupe de théâtre professionnelle composée de personnes en situation de handicap : la Compagnie de l’Oiseau-Mouche, à Roubaix. Il nous raconte sa perception du monde et du théâtre à travers ce film dont il est le narrateur. La troupe prépare une nouvelle création dans laquelle il tient un rôle important. Thierry ne sait ni lire ni écrire mais il apprend ses textes grâce à des petits dessins. Un film poétique qui rend hommage à la créativité et au génie de ces comédiens hors du commun.
L’Argent ne fait pas le bonheur des pauvres.
Enfilade d’enseignes aux rideaux baissés dans la grand-rue et gare désaffectée : Bessèges, une bourgade des Cévennes, ressemble à une friche en attente d’une improbable reconversion. La mine a fermé en 1960, les aciéries deux décennies plus tard. Dans les marges de cette cité en déshérence, il y a Alec, chanteur des rues franco-italien autant que bricoleur inspiré de fontaines, « l’âme d’une ville », et sa tribu de laissés-pour-compte, naufragés qui s’inventent un quotidien entre misère et poésie, survie et fantaisie.
Celui qui danse
Soane a 18 ans, il vit à la campagne avec ses parents ouvriers. Mauvais élève en terminale, il se découvre une passion pour la danse à 17 ans, ce qui provoque l’incompréhension de son entourage. Il intègre le Conservatoire de Bordeaux en danse contemporaine et devient très vite l’un des meilleurs. Il faudra impérativement qu’il ait son bac s’il veut continuer à danser et devenir professionnel. C’est l’histoire d’un changement de trajectoire sociale et culturelle, d’un garçon déterminé, d’une passion et d’un rêve.
Péril sur la ville
Marseille, l’été. Les jets d’eau fusent et les cris des minots résonnent dans les ruelles du troisième arrondissement.Ici, dans l’un des quartiers les plus pauvres de France, on ne trouve plus de commerces. « On nous a abandonnés », peste madame Tabet, surnommée la shérif par les jeunes. Malgré la misère, certains se prennent à rêver. Cet été-là, les habitants s’inquiètent de l’ouverture, votée par la mairie, d’une voie à double sens pour désengorger la butte. Ils redoutent l’enlaidissement de leur quartier et la disparition de son âme.
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