INTERVIEW
Publié le
15 juin 2023
Propulsés par les réseaux sociaux, les titres "Romantic Homicide" et "Here With Me" de l’artiste d4vd ont connu un succès mondial. La semaine dernière sur la scène du festival We Love Green, il présentait son premier EP Petals to Thorns, un aperçu de l'univers sentimental et nostalgique de l'artiste d’à peine 18 ans.
L'interview se déroule près de la loge de d4vd au village des artistes, peu avant sa performance sur la scène du festival. Plutôt chill, d4vd répond posément aux questions avant d'accepter une rapide séance photo. Il revient sur sa passion pour le jeu vidéo Fortnite, le succès de ses musiques à travers les réseaux sociaux et sur ses inspirations dans la création d’histoires visuelles marquantes.
Ce soir, vous serez sur la scène de We Love Green. Comment vous sentez-vous ?
Je suis très excité à l'idée de jouer. C'est la première fois que je joue dans un festival à Paris. Donc, participer à mon premier festival français, ça va être fou !
Vous n'avez que 18 ans, vous faites de la musique depuis peu mais toutes vos chansons sont des succès comme "Here With Me" et "You and I". Comment vivez-vous cette ferveur ?
"You and I" a connu le succès grâce aux jeux vidéo sur Twitter et Youtube avec des compilations Fortnite et Call of Duty. Le single a été dans le top 50 Indie sur SoundCloud pendant un petit moment avant d'exploser sur TikTok. Puis "Here With Me" a implosé sur TikTok après que "Romantic Homicide" ait eu un peu de succès. C'était cool parce que c'était comme une histoire en deux parties avec "Here With Me" qui était la chanson d'amour et "Romantic Homicide" qui était celle du chagrin d'amour. Je pense que les gens ont été attirés par cette chanson après avoir entendu "Romantic Homicide", ce qui a eu un effet domino sur mon succès.
Vous avez commencé à faire de la musique pour faire des montages sur Fortnite et vous êtes toujours proche de la communauté autour de ce jeu vidéo. Que représente-t-il pour vous ?
Il représente tout pour moi. J’ai été scolarisé à la maison pendant cinq ans et j’ai pu trouver des personnes partageant les mêmes idées que moi sur ce jeu vidéo. Ma mère me disait toujours : "Ne parle pas aux étrangers dans ce jeu", mais on ne peut pas jouer à ce jeu sans communiquer avec les autres. Le fait de ne pas avoir d'amis dans la vie réelle m'a permis de trouver des personnes qui me ressemblaient en ligne ou dans d’autres pays. Ça m'a beaucoup aidé de faire l'expérience d'un sens de la communauté en dehors de l'école.
"J'essaie de rendre ma musique aussi visuelle que possible. Lorsque tu l’écoutes, tu crées en quelque sorte le clip toi-même."
Votre clip "Romantic Homicide" s'inspire des animés et des films noirs. Pouvez-vous m'en dire plus sur le processus de création de ce clip ?
Avant la sortie de "Romantic Homicide", je n'avais pas du tout l'intention de réaliser des clips, encore moins d’en être le personnage principal. Mais lorsque cette chanson a bien fonctionné, je me suis dit : "Ok, il faut un visuel". J'essaie de rendre ma musique aussi visuelle que possible, lorsque tu l’écoutes, tu crées en quelque sorte le clip toi-même. Je voulais montrer clairement ce que la chanson signifiait pour moi, donc je voulais que le moment et les inspirations pour le clip soient bien choisis. J'ai donc commencé par le personnage d'ITAMI le bandeau de sang car l'amour rend aveugle. Il a été inspiré par Tokyo Ghoul, un animé japonais, et par les nouveaux films d'art. "Romantic Homicide" symbolise le fait de ne pas faire le deuil de la personne que l'on a perdue. Il était donc important pour moi de commencer comme une œuvre cinématographique, un film presque, et non pas comme un simple clip où je chante... et ça rend super bien !
Quelles sont vos sources d'inspiration pour votre musique ?
Je trouve l'inspiration partout et à n'importe quel moment. Je fais toute ma musique sur mon téléphone, donc c'est super facile d'enregistrer peu importe où je suis. La plupart de mes inspirations viennent des films et de la télévision, surtout en 2022, quand je commençais à faire de la musique. Je n'ai pas encore vécu beaucoup de choses parce que j'ai été scolarisé à la maison, donc le fait de pouvoir lire des livres et d'apprendre le point de vue d'autres personnes sur la vie m'a beaucoup aidé à ouvrir les yeux sur ce que les autres pensaient du monde.
"On ne peut jamais vraiment essayer de prédire ce qui va se passer."
Est-ce que vous arrivez à planifier votre carrière dans le futur ou c’est plus au jour le jour ?
C'est vraiment au jour le jour. J'essaie de planifier aussi loin que possible, mais je ne planifie jamais des années à l’avance. On ne peut jamais vraiment essayer de prédire ce qui va se passer. Je pensais que j'allais devenir un joueur professionnel sur Fortnite à un moment donné, donc maintenant je laisse juste les choses se faire.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ?
De ne pas trop réfléchir. Je crois que c’est ce qu’on appelle l'effet papillon : les décisions qu’on prend peuvent avoir un impact sur beaucoup de choses différentes. J’avais terminé "Romantic Homicide" et j’ai gardé cette chanson pendant une semaine sans la sortir. Je détestais tellement cette musique que je n'avais pas envie de la publier, mais je n'avais pas d'autres chansons à sortir alors j'ai dû le faire, et elle a tout emporté sur son passage. Si je n'avais pas sorti cette chanson, je n'aurais jamais pu être à We Love Green aujourd’hui.
Un artiste que vous avez hâte de voir sur scène pendant le festival ?
Je pense que Yves Tumor sera le "moment". J'ai entendu parler de lui et de sa musique, et je pense que le voir en live pour la première fois va être fou.
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