Nathalie Rigal continue d’écrire l’histoire de l’art au féminin

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“L’histoire de l’art était une histoire d’hommes, grâce au travail d’AWARE et de sa fondatrice Camille Morineau, elle tend à devenir également celle des femmes et c’est une réelle satisfaction pour moi d’y contribuer.”, se réjouit Nathalie Rigal, désignée en mars dernier présidente de l’association Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, qui œuvre pour la visibilité des artistes femmes des XIX et XXe siècles. Fidèle de la première heure – elle co-fonde AWARE en 2014 – la nouvelle élue continuera d’accompagner Camille Morineau, directrice scientifique de l’association, sur les décisions stratégiques, financières et juridiques. Elle succède à Henri Moyen, magistrat qui avait assuré l’intérim en mars 2021 et pendant un an, après le bref mandat de Muriel Pénicaud. L’ancienne ministre du Travail avait dû précipiter la fin de son mandat à la suite d’une pétition concernant son lien avec des projets de loi controversés. Nathalie Rigal occupera donc ce poste jusqu’en 2024, date à laquelle l’association fêtera ses dix ans.

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Replacer les artistes femmes au même plan que leurs homologues masculins et faire connaître leurs œuvres, telle est la mission d’AWARE. Pour ce faire, l’association produit et met en ligne sur son site Internet du contenu gratuit et entièrement bilingue français/anglais, formant une base de données d’artistes nées en 1790 et 1972, sans limite de médiums ni de pays, grâce aux partenariats tissés en France et à l’international avec des musées, universités, historiens et historiennes de l’art. Aujourd’hui, 800 biographies ont été publiées et le site, actualisé chaque semaine et visité par plus de 75 000 utilisateurs à travers le monde. L’emménagement de l’association fin 2021 à la Villa Vassilieff, ancien atelier de l’artiste Marie Vassilieff, permet aujourd’hui à AWARE d'agir comme un veritable laboratoire de recherche ouvert au plus grand nombre, proposant un espace de médiation, des événements et un centre de documentation relative aux artistes femmes et à l’art féministe.

Pour couronner les artistes contemporaines insuffisamment célébrées, l’association remet chaque année un prix à un duo d’artistes. En mars dernier, Myriam Mihindou, 58 ans, a reçu le prix Nouveau Regard (pour une artiste “en milieu de carrière”) et Laura Lamiel, 74 ans, le prix d’honneur (en reconnaissance d'un parcours confirmé). Cette dernière compose depuis une trentaine d'années une œuvre de mémoire intime mêlant installations en abymes et empreintes de corps, vue récemment à la galerie Marcelle Alix ou dans une exposition au CRAC de Sète. Myriam Mihindou (représentée par Maïa Muller),explore elle aussi d'une autre manière la mémoire des corps dans des œuvres-empreintes et des performances à forte dimension politique. Elle bénéficie dès cette année d’une résidence à la Villa Albertine à New York avec un accompagnement par la A.I.R. Gallery, de l’acquisition d’une œuvre parle Cnap et d’une aide à la production pour une exposition dans un centre d’art ou un Frac.

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