ARTS
Publié le
29 juillet 2024
A l’occasion des Jeux olympiques 2024 à Paris, le musée d’Orsay présente l’exposition "Autour des Jeux Olympiques de 1900 : sport et idéal" jusqu’au 22 septembre prochain. En entrant dans la salle 69 A du musée, le visiteur fait un bond dans le temps et découvre le sport du siècle dernier. Cet accrochage célèbre l’histoire du sportif à travers des œuvres modernes et étonnantes dévoilant l’idéal élitiste originel de ces Jeux.
La Gare d’Orsay, avant de devenir un musée en 1986, fut construite à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900, afin d’accueillir 50 millions de visiteurs. La même année, elle reçoit les premiers Jeux olympiques organisés à Paris, entre le 14 mai et le 28 octobre pour Les Jeux de la IIe olympiade. L’exposition "Autour des Jeux Olympiques de 1900 : sport et idéal" rend hommage à cet héritage et témoigne de l’émergence de la culture du sport dans la seconde moitié du XIXe siècle.
A cette époque, la culture du sport, entamée en Angleterre, s’invite en France avec certains objectifs moraux, comme "un esprit sain dans un corps sain". En 1894, Pierre de Coubertin commence son projet de créer des "Jeux modernes" en rénovant les Jeux olympiques de l’Antiquité. En 1900, se tiennent alors les Jeux olympiques à Paris lors desquels une vingtaine de nations prend part.
Historiquement, cette culture du sport concernait exclusivement les hommes. Il faudra attendre les Jeux de 1900 pour que les premières femmes athlètes participent aux compétitions. Parmi elles figurent Mme Brohy et Mlle Ohnier, joueuses de croquet de l’équipe de France. La toile monumentale de Maurice Denis, Jeu de volant, datant de 1900 démontre que certains sports ne sont pas encore accessibles pour les femmes comme le badminton malgré l’engouement féminin autour de ces Jeux.
Selon Pierre de Coubertin, les Français doivent se tourner vers un idéal de pureté morale et physique à la façon des Grecs à l’Antiquité. Ce corps athlétique coïncide avec ce qui est considéré en Europe comme "beau et idéal" dans l’Art. Véritable modèle, il est présent notamment dans les représentations d’Hercule, archétype de la force physique. L’huile sur toile de George Desvallières, Hercule au jardin des Hespérides de 1913, reprend les caractéristiques du physique masculin athlétique en représentant Hercule lors de sa onzième épreuve.
Les progrès scientifiques de l’époque permettent de mieux comprendre les mouvements du corps humain en les décomposant à travers la photographie. Eadweard Muybridge utilise un "zoopraxiscope" pour réaliser la photogravure Saut d’obstacle, cheval noir, découpant le mouvement d’un cheval au saut d’obstacle. Un siècle plus tard, Paris célèbre de nouveau les Jeux olympiques dans une stricte parité homme-femme pour les 14 500 sportifs présents.
"Autour des Jeux olympiques de 1900 : sport et idéal" au musée d’Orsay (Paris VII) jusqu’au 22 septembre prochain.