RIVE GAUCHE

Le printemps des poètes célèbre l’urgence de vivre avec Golshifteh Farahani

Publié le

11 mars 2022

Du 12 au 28 mars prochain, le 24e printemps des poètes, parrainé par l'actrice et chanteuse Golshifteh Farahani, se déroule sous le signe de l'Ephémère.

affiche printemps des poètes 2022
L'Éphémère - Pina Bausch © Laurent Philippe

Tu ne peux rien tenir dans la main et te persuader que tu l’as pour toujours. Cela fuira inévitablement, s’évaporera, coulera.Tu ouvres ta main et tu n’y trouves rien, rien. À quatorze ans, j’ai compris ça. Depuis ce moment-là, je veux être comme cette chose dans la main, insaisissable, volatile et n’appartenant à personne.” C’est en relisant ces mots de Golshifteh Farahani, suscités par Nahal Tajadod dans le roman qu’elle lui consacra il y a tout juste dix ans, que Sophie Nauleau, directrice artistique du printemps des poètes, pense à l’actrice incandescente pour incarner l’éphémère, thématique de cette 24e édition qui se tient du 12 au 28 mars prochain.

Contre-champ au chaos et au désastre, résistance à la violence avec passion, la poésie occupe une grande partie de la vie de cet esprit libre en exil. Qui d’autre pour mieux connaître la forme d’urgence que donne la conscience de l'éphémère et dont le prénom signifie, en persan, “éprise de la fleur” ? Être la fille d’un acteur et metteur en scène de théâtre, Behzad Farahani, et d’une comédienne et peintre, Fahimeh Rahimnia, ouvre certainement en grand la voie vers cet art. Mais c’est par la musique et le cinéma que l’enfant prodige fait ses gammes dans le milieu artistique. Celle qui s’affiche à l’écran dès 14 ans, âge où l’insouciance est censée triompher, “en sait plus long que nous sur la destinée, les années de guerre, l’acide que l’on jette sur la beauté des jeunes filles en république islamique, la fougue des cheveux que l’on rase ou dissimule, la mort, le succès international, l’exil, les amours contrariées…”, reprend la directrice artistique du festival poétique.

Depuis son exil forcé d'Iran en 2008, elle dévore le vaste monde à travers ses choix artistiques. Outre les films de Ridley Scott, Hiner Saleem, Roland Joffé, Asghar Farhadi, Rachid Bouchareb, Marjane Satrapi ou encore Mia Hansen-Løve, on la retrouve dans le New Jersey pour Paterson de Jim Jarmush au côté d’Adam Driver — qui n’est autre dans le film qu’un chauffeur de bus écrivant des poèmes inspirés de son quotidien, en hommage aux œuvres de William Carlos Williams. Mais aussi à Paris dans Les deux amis de Louis Garrel ; à Tunis dans Un Divan à Tunis de Manele Labidi… Elle tourne également dans les pays et territoires réels d'une planète sans frontières, qu'elle n’a de cesse de découvrir et d’éprouver.  

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