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Publié le
6 juillet 2021
Loin du folklore ou des drames récents, le photographe Sarkis Torossian propose une autre vision de l’Arménie, où les habitants sont attachés à la terre, à travers une série de clichés aux modes d’impressions très particuliers.
S’il possède le même patronyme que le célèbre capitaine ottoman, qui, selon ses propres mémoires, fut la première personne à couler un navire de guerre britannique notamment durant la bataille des Dardanelles, Sarkis Torossian, le jeune photographe, s’éloigne du passé belliqueux et dramatique de l’Arménie pour exposer le pays tel que lui et ses habitants le voient : un pays attaché à la terre, et à son histoire millénaire. “L’Arménie est souvent appelée ‘Kar Astan’, le pays de la terre”, explique-t-il. “En échangeant avec les habitants, les paysans, des nomades et ma famille qui vivent tous de la/leur terre, j’y ai vu un attachement profond et souvent vital à celle-ci. S’est donc posée la question de comment créer de nouveaux symboles représentant ce pays tel que je l’ai vu”.
Avant 2018, Sarkis ne connaissait ce pays du Caucase qu’avec des yeux d’enfants. Il s’est alors rendu à pieds dans ces montagnes percées de failles gigantesques où coulent des rivières irriguant des vallées verdoyantes pour ramener des échantillons de terre et de roche finalement incrustés sur ses clichés. En résulte “քար [k’ar]_2018”, une série de montages réalisée grâce à des médiums d’impressions anciens et actuels, histoire de jouer un peu plus avec les époques. Sarkis est particulièrement passionné par les tirages dits anciens comme la gomme bichromatée ou le cyanotype. Il en découvre le processus dans le laboratoire de Mustapha Azeroual, professeur et photographe plasticien dont est l’assistant avant d’intégrer l’Ecole des Gobelins en 2016. Son travail est aujourd’hui exposé au Promenades photographies de Vendôme, jusqu’au 30 août prochain.
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