La plugg en France : un style musical de plus en plus branché

Une atmosphère planante, paisible, presque introspective. Le fruit de l'association d'une instrumentale beaucoup plus discrète et mélodieuse couplée au flow posé et overlap (hors-temps) de l’artiste, voici ce qui caractérise la plugg, ce style si particulier. Comme tout bon nouveau mouvement musical, il semble assez incompris en France, peinant à s'attirer une fanbase solide, et fait donc l'objet de nombreuses critiques. Cela n’a pas suffi à décourager un jeune rappeur parisien qui, depuis 2021, enchaîne singles et mixtapes, faisant de la plugg française son domaine de référence. Son nom est Serane. Il est considéré par de nombreux adeptes comme le précurseur du mouvement au sein de l’hexagone.

Aujourd’hui, il n’est plus le seul artiste francophone à performer dans le genre. Kasper, Southlove, Jwles ou encore 8Ruki sont des artistes aboutis dans le genre. Ces derniers ont cependant pour la plupart légèrement dévié du style originel afin de s’orienter vers les sous-genres de la plugg, tels que la Slay, la Sample Drill ou encore l’Hyperpop.

Des inspirations diverses

Le mot "plugg" vient initialement du type d’instrumentales sur lesquelles posent les artistes, mais a rapidement été détourné afin de définir le genre dans son ensemble. Ce dernier a d’abord commencé à émerger aux États-Unis sur la plateforme de streaming SoundCloud, avec des artistes tels que Baby Smoove, A$ap Ant ou encore Slime sito, actuellement une des plus grosses têtes d’affiche du genre outre-Atlantique. Il n’a pas fallu beaucoup de temps aux producteurs avant de commencer à collaborer avec les pointures du rap US telles que Playboi Carti, Kodak Black ou même Rich The Kid. Les trois artistes réaliseront notamment un featuring en 2015 nommé "Plug", qui contribuera grandement à la démocratisation du genre. La plugg franchira finalement nos frontières fin 2020 notamment grâce à Serane, qui endossera le rôle de porte-étendard du genre en France. Ce style puise ses sources au sein de nombreux genres musicaux déjà établis comme que le hip-hop (principalement des années 1990), la Trap, l’Électro ou encore le Dubstep. L’Hyperpop, quant à elle, s’inspire directement des mouvements Eurodance, New Beat et Pop, très populaires au début des années 2000. On retrouve cette diversité solidement ancrée dans les différents univers que partagent les artistes avec leurs auditeurs, au travers de projets de plus en plus aboutis.

La plugg a finalement réussi à se faire une place sur la scène musicale francophone, usant de son originalité pour attirer de nombreux auditeurs, en grande partie, frustrés de ce que propose le rap français depuis ces trois dernières années. Il lui reste tout de même encore pas mal de chemin avant d’être considérée comme un genre abouti. Son style totalement décalé et ses origines, beaucoup trop diverses, demeurant ses principales sources de critiques.