INTERVIEW
Publié le
15 septembre 2024
Happé par le travail docu-photographique de Gordon Parks, Diane Arbus ou Irving Penn, il se rêvait reporter de guerre. L’artiste Kenny Germé n’a pourtant pas dévié tant que ça de sa trajectoire. Ce compteur d’histoires, qui a grandi en banlieue, a su tirer toutes les influences et les inspirations de l’enfance pour exhumer une œuvre riche de références, de passion et de dépassement de soi. De la couverture du Time avec Assa Traoré, aux magazines de mode pointus Paper, CR Fashion Book, Highsnobiety, en passant par des campagnes prestigieuses comme Dior, Burberry ou Adidas, le story-teller de 33 ans crée avec ressenti, curiosité et goût, porté par des valeurs universelles, un style singulier, mais aussi une imagerie forte et engagée.
Kenny, si vous deviez vous présenter en quelques mots…
Je m’appelle Kenny Germé, j’ai 33 ans, je vis à Paris, je suis photographe de métier mais je me considèrerais plus comme storyteller ou un compteur d’histoires. Dans ma photographie, je fais quasiment toujours la direction artistique donc ce n’est pas que la capture d’images mais aussi la narration visuelle. Je fais un peu de vidéo aussi.
D’où est venu cet attrait pour la photographie ?
A la base, je voulais devenir reporter de guerre, je n’ai jamais voulu être photographe de mode, ça n’a jamais été dans mes plans. Pourquoi cela ? Parce qu’étant petit et ado, ma mère avait toujours des Paris Match, Life ou Time sur la table. Il faut savoir que je suis né en banlieue, à Drancy (93), et j’ai fait une partie de mon enfance à Neuilly-sur-Marne. Comme beaucoup de jeunes nés en banlieue, et étant afro-descendant antillais, quand je suis arrivé à Paris, à l’âge de 7 ans avec ma mère, je voyais dans les médias que les jeunes de banlieue étaient vraiment dépeints comme des sauvages, sans manière, sans éducation, sans avenir… Ça a nourri en moi le désir de raconter la vérité. En banlieue, il y a toujours eu toutes sortes de génies, toutes sortes de créatifs, il y a de tout. J’ai l’impression que ce désir de vouloir être reporter de guerre, c’est d’aller dans des lieux comme on dit "boueux" ou délaissés ou désapprouvés pour raconter une réalité. Dans chaque coin du monde, il peut y avoir de la beauté ou quelque chose d’assez poétique à raconter. Je me souviens de couvertures du Paris Match ou du Time très catastrophiques de zones de guerre, mais réalisées d’une manière très poétique et très légère. Je me suis dit que tout était bon à être raconté. Je fabrique des bijoux, par exemple, et il faut savoir que tout ce qui est minerai précieux se trouve dans des zones peu attrayantes. L’idée, c’est que dans la boue, peuvent se trouver des pépites d’or !
"Avec le portrait d’Assa Traoré, je voulais montrer une personne structurée, droite et qui rayonne car elle a une véritable aura."
Quel déclic vous a finalement amené à la photographie de mode ?
L’histoire va vraiment être assez longue mais je vais essayer ! Au lycée Molière (Paris XVIe), j’ai fait une voie littéraire parce que je voulais devenir journaliste pour être reporter de guerre. N’ayant aucun journaliste autour de moi ou dans ma famille, je ne savais pas vraiment comment m’y prendre. Je me suis dit que j’aurai un pied dans tout ce qui est écriture et rédaction avec un Bac L. En parallèle de mes études et depuis très jeune, je fais du skateboard et mon premier rapport avec la photographie, c’est grâce à un pote de skate qui nous filmait moi et mon crew, Benjamin Calméjane, qui était d’une famille un peu plus aisée et qui était un peu plus âgé. Il avait toujours des caméras, des Polaroids… Un jour, il a fait une soirée appart, je suis allé chez ses parents et quand je suis arrivé, il y avait plein de gadgets, des appareils photos argentiques. Je tombe sur un, je pense que c’est un Canon AE1 ! Je suis tombé amoureux de l’objet au début. Il m’a dit : "Il y a une pellicule dedans. Prends-le, amuse-toi !". Donc j’ai pris des photos durant la soirée. Deux semaines plus tard, il me dit : "Viens à la maison, on se fait un goûter et tu regardes les photos". Là, je tombe sur mes photos argentiques, ce n’était vraiment pas terrible, mais je vois qu’il y a un grain, une colorimétrie, il y a quelque chose qui se dégage. J’adore ! Je veux avoir cet objet, plus que le résultat au début. Venant d’une famille très modeste, à la limite de la pauvreté, je me disais que jamais je n’aurai les sous pour m’acheter un canon digital à 1500 euros… Il me dit : "Attends, plus personne ne shoote à l’argentique. Va sur eBay, tu peux te trouver un appareil à 10 balles !". Le soir même, chez moi, je crée mon compte et mon premier achat, c’est un appareil argentique. Ce n’était pas une marque, c’était juste un jouet qui prenait des photos. C’était le début de la photographie. Alors il faut savoir que je shootais deux pellicules par an, ça fait 72 photos ! Quand on voit qu’avec un iPhone, on peut prendre ça en une journée, ça fait très peu, mais j’avais sens d’avoir l’objet et de prendre des photos. En parallèle, je finis mon lycée et je dois faire des études. Je n’ai pas les sous pour être dans une école privée, je me demande quel est le chemin pour être journaliste ?
Je vois que la Sorbonne Nouvelle faisait un parcours Lettres Modernes Appliquées, je me suis dit que ça pouvait être bien pour avoir un pied dans le journalisme parce que j'allais étudier des grands auteurs, décrypter et décortiquer l’art d’écrire. Je valide tout ça et, en parallèle, je rencontre un de mes meilleurs amis qui est devenu une sorte de mentor, Lounès. Il est passionné de mode et d’esthétisme, que ce soit d’architecture ou de design d’intérieur. J’ai eu mon tout premier crush amical ! C'était quelqu’un de tellement cool, avec une aura si puissante que tu te dis : "Il faut que je devienne pote avec ce gars-là !". Et comme les gens qui veulent se faire repérer par leur crush, je préparais mes looks, je m’asseyais à côté de lui...! J’avais l’air d’avoir un air cool ! Et on est devenus potes ! Il avait un petit carnet Moleskine dans lequel il notait des chiffres alors qu’on était en licence de lettres. Un jour, je lui dis : "Tu n’écris que des chiffres ?". Il me répond : "Je suis en train de calculer le budget qu’il me faut pour lancer mon business". C’était vraiment un ovni ! A l’époque, en 2009, il était en basket Rick Owens, un style époque Hedi Slimane… Personne n’était comme ça à la fac, c’était précurseur ! Je lui dis : "T’as un style trop cool. Comment est-ce que je peux faire pour avoir ce style ?" Il me dit : "Écoute, c’est simple, moi j’achète des choses sur eBay et je les revends, c’est comme ça que je me fais des sous parce que je n’ai pas de tune !". Il me met dans la revente, je me fais des sous, je me mets des premières pièces, et je m’exprime créativement pour la première fois ! Implicitement, je commence à agrandir un goût prononcé pour l’esthétisme raffiné, architectural, mode… Un jour, Lounès me dit : "J’en ai marre d’acheter que des archives. J’ai envie d’avoir des pièces de dernière collection et de faire des sous avec ça. Je vais lancer une boutique de mode en ligne avec les designers que j’aime, comme ça on n’a pas besoin d’avoir un local. Est-ce que tu rejoindras la DA ?" En parallèle de ma licence, je l’aide.
Je commence à me faire des potes dans la mode et à travailler en showroom, avec une marque de lunettes qui s’appelle Louis Esteban, puis Acne. On me considère de plus en plus comme un modeux, ce que je ne pensais pas vraiment être. Fin de licence, je dois faire un Master et je me décide à aller à la Sorbonne pour un double cursus Lettres Modernes Appliquées spécialisation journalisme. J’ai des super profs ! J’avais fait une double interview de Laurent Garnier pour son livre Electrochoc, d’ailleurs. Entre-temps, Lounès décide de lancer une deuxième boutique "Quai des Antiquaires" et de revenir à ses premiers amours : la revente d’archives de designers comme Rick Owens, Comme des garçons, Balenciaga, Chanel, Junya Watanabe… Mais il faut des images à mettre en ligne… Il me propose d’en faire en studio ! J’aime bien les challenges. Je n’avais jamais mis les pieds dans un studio photo et je me retrouve à devoir faire un shooting professionnel en full automatique ! Il y a des mannequins, du make-up, des vêtements et tout se passe bien, je réussis l’exercice mais je veux devenir reporter de guerre. Pour valider mon Master, je dois faire un stage. J’aime bien les raccourcis. Je ne voulais pas faire "la machine à café" ou un stage de pigiste dans un média qui me demande de faire des choses qui ne me plaisaient pas. Je me dis que je vais faire un stage dans le pôle communication (qui n’existait pas !) de la boîte de mon pote Lounès. Il me conseille de ne pas la jouer fainéant ! Je fais des recherches et deux choses me sautent aux yeux : la marque Yohji Yamamoto recherchait un attaché de presse, et je ne savais pas trop ce que c’était… Mais le magazine WAD recherchait aussi un pigiste. J’aimais bien leur approche de la mode et des cultures urbaines, ça me ramenait à ce que j’aimais : le skateboard et le jazz. C’était le iD français, avec des gens noirs, tatoués, roux… Je vais à l’entretien et quand j’explique tout ce que j’ai fait, on me dit que ce serait bien que je fasse de la pige mais que je produise aussi tous les shoots du magazine. Je commence et je rencontre là-bas un styliste qui va devenir mon meilleur pote actuel, Edem Dossou. On était tout le temps au WAD parce que c’était un super beau loft de 600 m², deux étages avec plein d’artistes qui passaient et plein de gens cool.
On était là du lundi au vendredi, de 10h à 23h, même si on n’avait absolument rien à faire. Edem préparait ses looks et me demandait mon avis, il trouvait que j’avais un œil. On va voir Bruno Collin, un des deux co-fondateurs du WAD, qui propose que je finisse mon stage pour assister Edem. C’est ce qui se passe et je découvre le milieu éditorial côté créatif. Il me met sur des jobs et je deviens styliste malgré moi. Edem remarque que j’ai toujours un appareil sur les shoots, comme un Point & Shoot de la marque Ricoh GR II, même appareil photo que le photographe que j’adore Daidō Moriyama, mais version digitale. Il me conseille de faire des éditos. Je ne voulais pas car je m’éloignais de ma vocation de reporter de guerre. Finalement, on shoote un édito en bas de chez moi avec des "pains perdus". C’est un joli nom pour parler des pièces que l’on récupère car ils n’ont pas été shootés. On récupère le pain rassis pour en faire du bon pain ! Je faisais ça deux ou trois fois par an, à côté du stylisme que je détestais faire ! Pour les "pains perdus", on trouvait toujours un moyen de shooter sans budget avec des mannequins alternatifs. On avait tout profil et on était très ouverts. On shoote et arrive le Covid… A cette époque, je shootais avec Dedicate Magazine, le fondateur Olivier Bouche me donne ma chance, et deux marques également. Avec Edem, on shoote le mannequin Cherif Douamba et un enfant, petit frère d’une assistante d’Edem au studio Valmy. Dès le lendemain, c’était le confinement donc on a eu deux mois pour éditer, la photo qui prend du temps et que j’aime.
A quel moment la photographie décolle vraiment ?
Edem a présenté la série au boss de son agence Total, qui l’a montré au magazine Highsnobiety pour une publication en juillet 2020. La story devient virale ! J’ai gagné 1000 followers en une journée avec des profils comme Riccardo Tisci, Naomi Campbell… Je me sentais vraiment photographe amateur mais les gens me complimentent, c’est fou. Au même moment, le boss de Total me dit que je shoote pour Interview Magazine ! A la base, ça devait être une cover avec Naomi Campbell et heureusement que ça ne s’est pas fait car je n’aurais pas eu les épaules pour un tel projet à ce moment-là ! Au final, on fait une série en noir et blanc avec Malick Bodian qui est, lui aussi, photographe. La série est encore virale. On arrive en septembre 2020, le boss de Total veut me rencontrer à l’agence, à Londres. Là, on me propose la cover d’Antidote Magazine pour shooter Assa Traoré. On est post #BlackLivesMatter, je sens un véritable engouement. Beaucoup de grosses marques, gros DA me suivent. Avec tous mes potes afro-descendants, on ressent que c’est notre moment, ce n’est pas qu’une tendance, ça peut nous apporter beaucoup. Les équipes deviennent très colorées. Je pense que la cover d’Antidote ne serait jamais arrivée sans ce mouvement. On s’entend super bien avec Assa. Trois semaines après, elle me dit : "Stella McCartney fait une campagne. Ce sera juste un t-shirt blanc avec une lettre de l’alphabet. Je suis la lettre A pour Assa Traoré car je suis activiste. Est-ce que tu peux me faire un portrait ?". Je la shoote chez elle. Elle me dit que le Time veut écrire un sujet sur elle, je lui réponds que c’est génial !
On referme la parenthèse, je reviens à mes shoots, apparemment plein de marques veulent shooter avec moi et là, ça sent vraiment davantage la photographie ! J’ai un DM d’une personne de Givenchy qui me dit que Riccardo Tisci veut travailler avec moi pour Burberry. C’est une légende. Total me dit que je pars pendant 20 jours pour différents contenus. Je suis à Londres, avec des assistants et Tisci, assis à côté de moi qui regarde les images ! Au même moment, je reçois un mail du directeur photo du Time, qui me demande de faire un portrait d’Assa Traoré la semaine suivante à Paris… J’en parle à l’agence et, à cause du confinement, ce n’est pas possible… J’étais heureux qu’il pense à moi. Il faut savoir que je disais à l’agence, à Londres, que je souhaitais toujours être reporter de guerre ! Le soir-même, une de mes agents me dit que je vais faire la cover du Time… Je ne comprends pas vraiment et le lendemain, je reçois plein de notifications sur mon téléphone… Durant la nuit, Time a acheté des photos non utilisées par Antidote, pour faire la cover. Mon agent m’envoie un message décisif : "Voilà, tu as fait la cover de Time sans être reporter de guerre. Tu es là où tu dois être". Je reviens à Paris, je suis représenté par Total en 2021 et je deviens officiellement photographe de mode.
"Il faut esquiver le ‘People Pleasing’, c’est-à-dire de capter l’image en espérant plaire."
Quel(s) maître(s) de l’image vous ont inspiré ?
Comme je voulais être reporter de guerre, les premiers photographes que j’ai admirés, c’était ceux qui avaient ce côté documentaire comme Gordon Parks, Diane Arbus, Henri Cartier-Bresson, Irving Penn, Steven Meisel aussi pour son story-telling.
Vous avez photographié des campagnes (Dior, Givenchy, Adidas…) mais aussi pour des magazines de mode pointus ou prestigieux comme Numéro, Time, Paper, CR Fashion Book… Comment pensez-vous un projet éditorial ?
Si c’est un magazine qui me contacte, je regarde sa vibes pour savoir si je corresponds vraiment et si ça m’inspire. Plus je prends de l’âge, plus je veux faire ce que j’ai envie de faire. J’aime raconter une histoire. Ça peut être un mythe, ou à mi-chemin entre le documentaire et l’édito. C’est mon exercice préféré. Je travaille 95% avec Edem Dossou pour parler hair, make-up, stylisme, set design, lumières, angles… On est vraiment sur tous les fronts. On arrive avec une sorte de scénario. Les inspirations peuvent venir d’une scène que j’ai vu dans la rue, d’un film d’horreur, d’un livre, d’un son, d’un meme… ! J’aime bien mélanger passé et présent. J’ai fait une story pour Interview, avec une Marie-Antoinette revisitée avec une tronçonneuse, une mannequin noire qui tenait une fleur de coton. Pour l’anecdote, il faut savoir que Marie-Antoinette a implicitement relancé l’esclavage puisqu’elle a rendu populaire une robe en coton. La production du coton a été relancée donc la traite négrière et l’esclavage aussi à l'époque. En général, je parle de quelque chose qui me titille.
En 2020, vous avez signé la Une du Time avec the "Guardian of the year", Assa Traoré. Que vouliez-vous véhiculer à travers ce portrait ?
Je voulais la capturer comme je la percevais : une femme forte avec un combat de tous les jours lié à la mort de son frère, contre les violences policières à caractère raciste. C’est une femme qui s’est retrouvée icône, porte-parole et porte-drapeau d’une cause puissante et internationale. Je ne voulais pas la rendre guerrière, ni agressive car c’est quelqu’un de très calme et posée. Elle s’affirme tout simplement. Je voulais montrer une personne structurée, droite et qui rayonne car elle a une véritable aura. J’espère avoir réussi !
Quelle est votre plus belle rencontre artistique ?
Difficile ! Je dirais qu’Assa fait partie du Top 3, Riccardo Tisci aussi. Il sait ce qu’il aime, c’est affirmé. J’aime les gens qui ont une véritable vision et qui la défende. Edem aussi parce que c’est un génie à mes yeux. Aussi, Lewis Hamilton parce que, petit, j’ai regardé beaucoup de Formule 1 et c’est une légende. Il est calme, intéressé et intéressant.
Que faut-il esquiver dans la photographie ?
Le "People Pleasing", c’est-à-dire de capter l’image en espérant plaire. Il faut s’écouter. Il faut esquiver la peur et la crainte. Il y a un côté thérapeutique dans la photographie. J’étais extrêmement timide, petit, et ça m’a permis de la vaincre un peu ! Il faut esquiver les zones de confort qui nous permettent d’échapper à nos peurs, il faut oser et s’affirmer. Il faut esquiver les facilités qui font de nous la mule de quelqu’un au lieu d’être l’étalon. Il faut mener !
Il faut se détacher de tout ce qui est tendance."
Si vous deviez donner des conseils à un jeune qui souhaite se lancer dans la photographie ?
Simple : oser ! Il faut se détacher de tout ce qui est tendance. J’ai connu le magazine en papier print. Pour moi, la photo est un objet qui se regarde et se touche. C’est une lumière, un mood. Il faut fermer les yeux face aux outils de facilité et se retrouver seul face à la photo. Il faut se détacher de toutes influences qui pourraient aliéner notre art.
Quelle est la personnalité que vous rêveriez de photographier ?
Toni Morrison si j’avais pu, Aimé Césaire aussi, je suis martiniquais et c’est une figure aussi pour moi.
Et par exemple, Denzel Washington ?!
Ah si ! Mais si je le shootais, j’aimerais l’interviewer aussi ! Parfois, il y a l’image mais il peut aussi manquer les mots. Mais j’aimerais shooter tout le monde, en fait, parce que j’aime être surpris !
Que souhaiteriez-vous que l’on retienne de votre héritage photographique ?
Mon honnêteté dans ce que j’ai fait et peut-être, sans prétention, un exemple d’oser, et de se créer son chemin. Un rêve suprême : ce serait rentrer dans le panthéon des artistes noirs ou afro-descendants. Quand je dis "artiste noir", c’est parce que je me dis qu’il y a peut-être un jeune et futur artiste noir entravé par sa couleur de peau et sa culture, et qui a aussi désir à la cacher. Au contraire, affirme-la à fond.