INTERVIEW

Jade Pedri : “J’adore pouvoir faire un milliard de choses, pouvoir vivre mille vies.”

Publié le

23 juin 2024

Révélée par son rôle dans la série “Supersex” — retraçant le parcours de Rocco Siffredi — sur Netflix, Jade Pedri partagera l’affiche du film “Le Larbin” avec Isabelle Carré, Clovis Cornillac et Kad Merad, le 17 juillet prochain. Revenue de Marseille pour la fashion week et accompagnée de son fidèle compagnon, un petit spitz d’un an, l’actrice originaire du sud de la France a rencontré S-quive au cœur du IVème arrondissement de Paris.

Jade Pedri ©Penelope Caillet

Vous jouez dans le film "Le Larbin" qui sort en salles, le 17 juillet prochain. Pouvez-vous nous pitcher le film ?

J’ai toujours du mal à pitcher ce film [Rires]... C’est l’histoire de Louis, un garçon trop gâté qui saccage les hôtels de son père en y organisant des soirées. Au début du film, il détruit la suite de trop et son père lui pose un ultimatum, sans trop de conséquences. Puis un jour, venu sur le tournage d’une publicité pour un de ses hôtels, le père parle au réalisateur de son idée de transporter son fils dans une autre époque. Un soir, ils l’endorment et Louis se réveille dans un village médiéval dans lequel il est valet de pisse et chute de classe sociale.

Vos partenaires sont Isabelle Carré, Clovis Cornillac, Kad Merad… Comment se sent-on lorsqu'on partage une affiche avec de grands noms populaires du cinéma français ?

Quand je suis arrivée sur le plateau le premier jour de tournage, c’était assez impressionnant ! Ce sont des personnes qu'on a vues au cinéma et à la télé, qui nous ont fait rire et pleurer. Ce sont aussi ceux qui m’ont donné envie de faire ce métier. C’est assez déstabilisant sur le moment puis après c’est très sympathique, on apprend beaucoup en les regardant travailler, d’autant plus que je n’avais jamais fait de comédie. Ce tournage n’était que du plaisir, tout le monde était adorable, content d’être là, et je pense que ça se sent dans le film ! Il y avait une entente entre tous les corps de métier et c’était assez beau à voir.

Dans le film, vous faites une mise en abyme de votre métier. Comment avez-vous vécu cet exercice ?

Je ne trouve pas que la mise en abyme ait été la chose la plus compliquée à faire. Personnellement, j’étais davantage sur le plateau où les comédiens étaient en costume d’époque avec seulement une équipe de tournage et pas deux. Je n’ai eu qu’une journée dans cet envers du décor, et c’était très drôle de voir le barnum, les foodtrucks, et d’être à la cantine en train de discuter et de jouer des scènes de notre quotidien d’acteur, en se disant : “Je n’ai pas été bon sur cette scène, mais là si !”...

"Je me suis retrouvée à serrer la main du vrai Rocco Siffredi. Il était très élégant, il m’a présenté sa femme, son fils, et m’a dit : ‘Mais tu es beaucoup plus belle que ma première copine !’" [Rires]

Auparavant, on vous a véritablement découverte dans la série “Supersex”, qui retrace le parcours de Rocco Siffredi, sortie sur Netflix en mars dernier. Quelle a été votre réaction quand vous avez appris que vous feriez partie de cette grosse production ?

Quand j’ai reçu l’appel de mon agent j'étais chez mes parents, et dès que je l’ai su, je suis sortie dans le jardin et j’ai sauté partout comme une enfant à qui on annonçait une sortie à Disneyland ! J’étais très heureuse, j’ai pleuré, j’ai ri. Puis plus tard, j’ai appris que les tournages de "Supersex" et "Le Larbin" se chevauchaient sur une journée et mon agent m’a dit : “Ça peut ne pas être toi.”. En fin de compte, tout s’est bien coordonné et j’ai pu jouer dans les deux.

Avez-vous hésité avant d’accepter le rôle de Sylvie ? Aviez-vous une appréhension à la vue de l’itinéraire sulfureux de l’acteur ?

Je n’ai pas hésité une seule seconde, dès le premier casting je savais que je voulais jouer ce rôle. On m’a donné une liste explicite d’actes sexuels à simuler et j’étais d’accord avec tout ce que je devrais faire. Je savais d’avance que le personnage que je jouais allait être amené à vivre ce genre de scènes donc je n'étais pas surprise. D’autant plus que Sylvie dans la série, n’est pas une actrice de pornographie, ses scènes étaient plus soft. Le premier jour où j’ai rencontré Saul Nanni, on a directement travaillé les scènes avec Francesca Mazzoleni, l’une des réalisatrices. On a commencé à répéter la première relation de Rocco Siffredi. C’était bien de vraiment se rencontrer, d’en parler, et surtout de coordonner tout ce qui allait se passer car c’était mes premières scènes intimes. Toutes les scènes de sexe étaient préparées et répétées plusieurs fois en amont, comme une chorégraphie. On savait exactement où l’on devait poser nos mains, nous tourner pour que tout soit parfait le jour du tournage. Puis juste après, on est allés manger un poke bowl ensemble, puis on s’est racontés nos vies, et je trouve ça assez drôle.

Avez-vous une anecdote du tournage avec votre partenaire Saul Nanni ?

Un des derniers jours de tournage je vois énormément de gens sur le set, mais surtout des personnes extérieures qui regardent. Je vais au maquillage comme tous les jours, puis Saul Nanni arrive et me dit : “On vous a présentés ? Il faut absolument que tu rencontres Rocco !”. Je me suis donc retrouvée à serrer la main du vrai Rocco Siffredi. Il était très élégant, il m’a présenté sa femme, son fils, et m’a dit : “Mais tu es beaucoup plus belle que ma première copine !”. [Rires]

“J’adore pouvoir faire un milliard de choses, pouvoir vivre mille vies.”

Vous semblez être multi-casquettes, une série en italien se présente et vous parlez italien ; vous savez jouer l’horreur ; jouer dans de la science-fiction, préférez-vous un style ou justement vous former à tous les genres est important pour vous ?

J’adore pouvoir faire un milliard de choses, pouvoir vivre mille vies. Tous les genres sont très intéressants, j’ai envie de faire des films d’action, des drames, tout me passionne, tout m'intéresse et si les projets sont beaux et les personnes qui les portent aussi, je suis partante pour tout. Je suis très heureuse d’avoir déjà fait beaucoup de projets différents, c’est une réelle richesse et un vrai plaisir. J’espère pouvoir continuer de m’amuser autant dans d’autres genres.

Jade Pedri ©Penelope Caillet

Vous êtes montée à Paris pour faire les cours Florent, mais avant, comment avez-vous su que jouer était fait pour vous ? Avez-vous eu un déclic ?

J’ai commencé en étant modèle photo, puis modèle pour des publicités alors j’avais une petite expérience des plateaux. J'ai continué à passer des castings, j’en cherchais quatre heures par jour, j'envoyais des mails pour passer plein d’essais et je jouais dans des séries dans le sud. Même si je faisais des études dans le but d’être vétérinaire, d’un autre côté, j’espérais que mon parcours d’actrice prenne, que je puisse continuer à jouer. J'espérais qu’on me dise que c’était bon, et puisque j'arrivais à avoir des petits rôles, je me disais qu’il y avait sûrement quelque chose à faire dans ce milieu-là. Je pense qu’il n’y a pas vraiment eu de déclic, j’adorais les films et je voulais vivre ce que les acteurs vivaient, pouvoir partager plein d’émotions. J’avais toujours eu ce côté créatif à vouloir jouer constamment. En cours de dessin, personne ne voulait s’asseoir à côté de moi car je racontais toujours des histoires et je créais des personnages. J'avais d’ailleurs une trousse avec écrit : “Je serai artiste quand je serai plus grande”, alors que dans le magasin, il y avait aussi la trousse : “Je serai vétérinaire”, j’ai pourtant acheté la première. À ce moment-là, il y avait déjà quelque chose. Lorsque j’ai dit à mes parents que je voulais être comédienne, ils m’ont encouragée à aller à Paris, faire le cours Florent et vivre mon expérience.

Que ressentez-vous quand vous jouez ?

Quand je joue, je me sens au bon endroit au bon moment, je ne me pose pas de questions, je suis bien, je profite et je m’amuse. D’un autre côté, c’est un quotidien très intense avec de longues journées où l’on traverse mille émotions. Tout ça ne m’empêche pas d’aimer le rapport au texte, de me plonger dans une ambiance, un décor… J’aime le travail avec les autres, le travail d’une équipe de tournage, des comédiens, de voir tous ces corps de métiers qui sont ensemble, je trouve ça merveilleux ! Jouer, c’est l’une des choses que j’aime le plus au monde.

Petite, de quoi rêviez-vous ?

Dans mon rêve, il y avait forcément des animaux. Je rêvais de pouvoir les aider, les soigner. Je rêvais aussi d’être à Poudlard. [Rires] Je pense que je voulais déjà jouer dans des films. Je me revois petite devant les films à me dire : “C’est tellement bien ce qu’ils font”. J’adorais me donner en spectacle devant ma famille, je voulais changer les idées des gens, les faire sourire.

"J’esquive les mauvaises personnes, les situations que je ne sens pas."

Tout semble s'enchaîner pour vous en ce moment, avez-vous d’autres projets pour la suite ?

On verra, pour le moment j’apprends à me laisser porter, du moins j’essaie. C’est un métier qu’il faut aimer de tout son cœur et il faut apprendre à vivre avec des périodes plus calmes.

Jade Pedri ©Penelope Caillet

Est-ce que d’autres choses que le cinéma vous font envie ? Des passions ?

Faire de l’humanitaire me tient beaucoup à cœur. Il y a plein de causes que j’aimerais soutenir. Pouvoir aider les femmes, les enfants, les animaux, l’environnement. Je me dis que si j’ai la chance d’être actrice, c’est pour pouvoir utiliser ma voix pour être utile. Je ne me vois pas ne pas aider les autres dans ma vie.

Dans le monde du cinéma, qu’esquivez-vous ?

J’esquive les mauvaises personnes, les situations que je ne sens pas.

Jade Pedri sera à l’affiche du film "Le larbin", le 17 juillet prochain.

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