FASHION WEEK

Du bureau à la chambre noire, Ludovic de Saint Sernin au summum de la transgression

Publié le

8 mars 2025

Des garçons et des filles en sueur traversent un hall aux parois de verre, maquillés la veille (enfin, techniquement ce matin), directement de la piste de danse à leur dernière interview à 10h30. Ils font des figures austères en se précipitant dans des costumes aux épaules audacieuses et des par-dessus en mélange de cachemire. Les œillets des micro-robes composées de bandes de cuir entrelacées scintillent sous les bandes de lumière halogènes ; les mollets gainés de caoutchouc dépassent des ourlets de trenchs en gabardine enroulés à la hâte. Pour l’automne-hiver 2025-2026, Ludovic de Saint Sernin ne plaisante pas : il entre dans la salle de réunion tout en gardant une conscience de soi sans compromis. Les looks passent du bureau à la chambre noire, puis inversement. Clin d’œil aux photographies immortalisées d’Helmut Newton, les jupes crayon et les robes moulantes en laine à fines rayures, en plaid Glen et en latex poli présentent des fermetures à lacets sur le devant – leur sévérité convient aussi bien à une dominatrice vivant dans un donjon qu’à la directrice du conseil d’administration. Les chemises en laine à col modeste se révèlent être des hauts sans manches. Développées avec le soutien de LVMH Métiers d’Art, les silhouettes emblématiques de LdSS : la brassière décolletée et une robe spa à bretelles ghetti. Ailleurs, l’engagement exigeant de la marque pour l’artisanat – fièrement exposé dans la récente collection haute couture pour Jean Paul Gaultier – est attesté par des robes du soir en dentelle sans couture avec une construction de buste en maille métallique. Cet esprit de précision imprègne les costumes aux épaules perpendiculaires et aux coutures princesse, ancrés par des mules à bout pointu et des bottes généreusement sponsorisées par ZARA.

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