LA BEAUTÉ DE 

Babette Keller Liechti : "Mon objectif, c’est que ce gant écoresponsable touche 2 milliards de personnes sur la planète."

Publié le

21 juillet 2024

Des plus grandes maisons horlogères aux spas Dior, Babette Keller Liechti, entrepreneure et fondatrice des gants démaquillants Babette Switzerland, évolue dans l’industrie du luxe depuis 40 ans. Après avoir pris soin des garde-temps de prestige, c’est de la beauté et la santé de la peau que la Suisse a développé un savoir-faire d’exception axé sur la microfibre. Sans autre produit que ce gant, né en 2017, et de l’eau, la peau est nettoyée et débarrassée de la pollution, la poussière, l’excès de sébum ou de la crème solaire ! Une signature reconnue et partagée lors des rituels de soin de la maison Dior avec qui la femme engagée collabore pour sublimer l’épiderme autour de valeurs performantes, innovantes et écoresponsables.

Babette Keller Liechti

Babette, si vous deviez vous présenter en quelques mots…

Tout le monde dit de moi que je suis atypique, mais en réalité, je pense que c’est moi qui suis normale ! [Rires] Depuis toujours, je mets de l’amour dans tout ce que je fais et tout ce que je touche : dans mon développement, dans mon relationnel, dans ma cuisine et dans mes fibres. Je pense que nous avons tous une mission et la mienne, c’est de laisser à mes petits-enfants un monde plus propre et plus respectueux.

Pendant quatre décennies, vous avez fourni des gants, mêlant élégance et technologie, à de grandes maisons horlogères et joaillières. Racontez-nous la genèse de Babette Switzerland.

J’étais la plus jeune d’une fratrie et, selon mon père, j’étais la plus bête pour faire des études. Mon père travaillait dans l’horlogerie, et à son contact, je me suis tout de même découverte une passion pour l’horlogerie et la couture. Tout d’abord, j’ai fait un apprentissage de vendeuse en chaussures, ce qui ne m’a pas plu... A 17 ans, j’ai voyagé, j’ai pris le transsibérien jusqu’en Asie. Je suis rentrée et je me suis mariée. Mon père m’a alors demandé de confectionner des étuis, ce que j’ai fait pour Keller Trading, qui existe toujours. De fil en aiguille, j’ai fait ma première offre à Breitling. La deuxième année, j’ai eu une commande de 2000 pièces et de 5000 pièces, la troisième année. Je cousais la nuit sur une vieille machine à coudre avant d’en avoir une neuve, je vous épargne toutes les barrières entrepreneuriales difficiles pour avancer. Il y a 40 ans, il n’existait aucune fibre, si ce n’est le coton, pour prendre soin des métaux précieux. Je devais nettoyer ma machine à coudre qui s’encrassait, ce qui m’a donné l’idée de trouver un nouveau produit pour prendre soin des métaux précieux. C’est comme cela que j’ai découvert la microfibre qui n’existait pas dans le secteur horloger et joaillier. Celle que l’on trouvait à l’international, c’était plutôt pour la lunetterie. J’ai trouvé une microfibre différente, qui n’était pas chinoise, mais coréenne ; pas tissée, mais tricotée. J’ai fait tester ma découverte à Metalor, fabricant des boîtes or pour la maison Rolex. Le retour s’est fait dans les 24h, les gens trouvaient cela révolutionnaire ! J’ai alors acheté le bottin horloger, j’ai contacté les 200 plus grandes marques du monde. Je leur ai écrit en glissant une serviette et un petit mot manuscrit : "Touchez-moi, essayez-moi, appelez-moi" avec ma signature "Babette". J’ai eu 200 commandes… C’est fou comme communication ! [Rires] Si je n’ai pas de cursus universitaire, j’ai laissé parler mon inspiration et ce que j’ai en moi. Je voulais toucher un maximum de gens le plus rapidement possible.

"Un matin, je me suis dit que je desservais 4000 clients dans l’horlogerie mondiale et que je devais développer un produit capable de me démaquiller avec de l’eau."

Comment est venu cette idée de créer des gants de beauté ?

Mon apprentissage, c’est mon cursus de vie. J’ai quatre enfants et j’ai servi l’horlogerie avec toujours beaucoup de passion, de cœur et d’amour jusqu’en 2009. Cette année a été un tournant pour moi car j’ai reçu le Prix Veuve Clicquot de la femme d’affaire suisse. Sans passé académique, j’ai fait un retour en arrière sur ma carrière et ma philosophie entrepreneuriale, comme le fait de n'engager que des femmes, des femmes divorcées avec des enfants, de permettre le téléphone au travail, d’instaurer des massages dans la société. J’ai construit ma société autour du respect que j’avais pour l’Humain. Je me suis demandée ce que je pouvais apporter à travers ce Prix. 2009, c’était aussi l’année d’Obama, des changements de l’autre côté de la planète ; c’était aussi l’envie de poursuivre mon engagement auprès des enfants. J’ai voulu ne développer que des projets écoresponsables. Je pense être entrepreneure, bâtisseuse mais aussi visionnaire. Cette année-là a aussi marqué l’apparition de ma maladie extrêmement invalidante puisque je souffre d’une maladie orpheline, appelée Cluster Headache qui attaque la moitié gauche de ma tête. Cela me fait souffrir atrocement, puisque les médecins considèrent une crise comme un arrachement de membre sans anesthésie. C’est très violent. J’étais arrivée avec cinq crises par nuit et un œil hyper sensible, je n’arrivais plus à me démaquiller avec des produits standards. Un matin, je me suis dit que je desservais 4000 clients dans l’horlogerie mondiale et que je devais développer un produit capable de me démaquiller avec de l’eau.

Nude Mini
Détails Fluffy Mini

C’est avec un savoir-faire et de l’amour, comme vous le précisez, que vous avez confectionné ces gants. Quels sont leurs spécificités ?

Quand je développe un nouveau produit, il doit respecter des critères bien précis : le produit ne doit pas déjà exister ! Je dois venir avec quelque chose d’innovant. C’était facile avec le gant démaquillant car j’étais en souffrance, c’est grâce à ma maladie que je me suis surpassée. C’est toujours grâce aux épreuves que l’on est créatif. Je mets aussi l’accent sur la durabilité. Le produit devait être performant : me démaquiller (mascara…) mais aussi nettoyer ma peau (acné…). Il devait aussi être parfaitement hygiénique. C’est ce que j’ai appris dans l’horlogerie où nous travaillons dans des chambres blanches. Je ne connais aucun gant démaquillant sur le marché international qui peut être réutilisable sur une période de plus de 2 ans et lavé à plus de 60°.

A qui se destinent-ils ?

A toutes, à tous, pas de genres, pas d’âges, pas de sexes. Il n’y a que des peaux différentes. Cela faisait aussi partie de mon développement. Il y a différents gants car on ne peut pas faire un gant universel pour tout le monde. Il y a des peaux sensibles, fragiles, très matures, masculines, d’enfants…

"Mon objectif, c’est que ce gant écoresponsable touche 2 milliards de personnes sur la planète."

En quoi révolutionnent-ils la routine Beauté des femmes ?

Il y a deux choses prépondérantes dans l’utilisation du gant. On peut se démaquiller exclusivement avec de l’eau lors d’un voyage, une séance de sport, un impératif médical… Mais c'est aussi un gagne-temps ! Avec mes gants, on se nettoie la peau en moins d’une minute et on s’offre un câlin ! J’enlève le côté rébarbatif, ça devient un moment de plaisir et de bien-être.

Fluffy Mini

Ils ont une dimension écoresponsable puisque choisir un gant Babette Switzerland, c’est renoncer à 3000 rondelles de coton en Europe…

Oui c’est correct, et mon objectif, c’est de toucher 2 milliards de femmes sur la planète…Et d’hommes, d’enfants et de seniors… J’aimerais révolutionner cela. Vous voyez, dans ma boîte, je n’ai que 15 gants depuis plus de 6 ans. On est loin des 3000 rondelles…car la fibre va faire tout le travail. Mon produit se recycle à domicile. Il peut se retourner recto verso et il n’y a pas de couture, cela va allonger sa durée de vie. C’est un nouveau partenaire propreté pour la femme et pour la planète.

Aujourd’hui, vous êtes partenaire des spas Dior pour accompagner les rituels de soin. Comment a débuté cette collaboration ?

Je connais bien la maison Dior à travers l’horlogerie et la joaillerie. Chaque maison a un ADN propre. Ce que j’apprécie chez Dior, c’est l’éthique, la passion, le savoir-faire et l’aura internationale. Au niveau de la cosmétique, je souhaitais me diriger vers la maison Dior qui a une résonance forte dans le cœur des jeunes femmes. Je l'ai contactée et la collaboration a commencé. La maison Dior, et le produit bourré d'amour a parlé de lui-même.

Dior Spa Plaza Empty Spaces ©Matthieu Salvaing
Dior Spa Plaza Empty Spaces ©Matthieu Salvaing

Quels sont les gestes Beauté à réaliser avec ces gants ?

Il ne faut pas l’oublier et en avoir toujours un dans son sac ! [Rires] C’est important pour se nettoyer la peau en voyage, je m’en suis déjà servie pour me brosser les dents (sans dentifrice) avant d’aller à un dîner ! Les microfilaments sont capables d’aller entre vos dents. Il fonctionne aussi avec de l’eau pétillante ! Certains demandent même quelle est la marque de l’eau car ils pensent que c’est elle qui démaquille ! [Rires]

Que faut-il esquiver dans la beauté selon vous ?

Il faut esquiver le mensonge. Les réseaux sociaux mentent beaucoup au détriment de la santé. Il faut être perspicace !

Que peut-on vous souhaiter ?

Pour moi, la santé pour atteindre l’objectif de pouvoir changer, à l’international, le rituel du soin de chacun. J’ai besoin de vivre pour y arriver.

Toutes les informations à retrouver ici.

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