INTERVIEW
Publié le
8 juin 2023
Remarquée sur Youtube pour ses sketchs vidéo à l’humour décalé et original, Adèle Castillon débute sa carrière avec le groupe Videoclub en 2016. Une expérience qui encourage la chanteuse de 21 ans à se produire seule sur scène. A travers des sonorités pop et dansantes, elle aborde les thématiques de l’amour et de la nostalgie dans ses deux premiers titres "Impala" et "Rêve". Rencontre avec une artiste sensible et prometteuse.
Rendez-vous à l’espace presse du festival We Love Green. Des petits canapés abrités à l’ombre permettent aux artistes et aux journalistes d’échanger dans un cadre éloigné de l’effervescence du festival. Adèle Castillon et son équipe rejoignent l’espace. La chanteuse arbore un sourire timide et une tenue décontractée, après s’être produite sur scène quelques heures auparavant. Avec beaucoup de gentillesse et de bonne humeur, elle accueille les premières questions de l’interview.
Bonjour Adèle, une grosse partie de notre génération vous a connu sur YouTube où vous faisiez des vidéos humoristiques, puis vous avez connu un second succès avec le titre "Amour Plastique" propulsé par les réseaux sociaux et notamment TikTok. Aujourd’hui vous vous produisez seule sur scène, dans un festival, qu’est-ce que ça vous fait ?
Déjà, être à We Love Green c’est hyper impressionnant et il y a une espèce "d’achievement" d’être à côté d’artistes que je kiffe et que j’écoute, c’est assez incroyable. Je suis hyper contente d’être en solo, Videoclub a été énorme et c’était vraiment une parenthèse qui m’a fait comprendre que ce que je voulais faire, c’était de la musique. C’est vrai qu’aujourd’hui être en solo me permet de prendre mes propres décisions et d’assumer vraiment mes ambitions artistiques. C’est super cool d’être à la tête de mon projet, avec une équipe géniale et d’affirmer mon indépendance.
"J’aime écouter des artistes qui montrent leurs failles et c’est ce que j’essaie de faire aussi."
La différence entre la vidéo et la scène, c’est qu’aujourd’hui vous êtes plus proche du public. Avez-vous une sensation de proximité plus réelle ?
Oui bien sûr, la scène me permet d’avoir cette proximité avec le public qui est hyper agréable. C’est stressant aussi [Rires]. J’étais tétanisée avant de monter sur scène. A chaque fois, j’ai trop peur de décevoir mon public. J’ai la grande force de monter sur scène et de me montrer devant tout le monde et, à la fois, je me sens hyper fragile, c’est ce que je souhaite montrer aux gens. J’aime écouter des artistes qui montrent leurs failles et c’est ce que j’essaie de faire aussi.
Votre style de musique se caractérise beaucoup par des sons synthés des années 1980-1990. C’est très nostalgique à chaque fois, on a l’impression d’écouter une époque révolue. Pourquoi ce style ?
Ça s’est fait assez naturellement quand j’ai rencontré Matthieu et que nous avons créé Videoclub, nous étions tous les deux très fans des années 1980-1990 et de leurs artistes. D’ailleurs dans le titre "SMS", on entend un message vocal que je lui avais fait au tout début de notre relation, où je lui disais que j’aimerais trop faire de la musique avec des voix à la France Gall. C’était déjà présent dans ma tête. Et puis, toute l’esthétique autour de ces années, les couleurs pastel, une espèce de naïveté aussi, des sentiments et des textes qu’il y avait à l’époque. Tout ça me parlait beaucoup. Je crois que je suis quelqu’un d’assez mélancolique, ce n’est pas toujours agréable, car la mélancolie c’est quand même un sacré sentiment... Aujourd’hui, pour mes projets, j’essaie d’être un peu plus orientée vers le futur.
"J’aime aussi prendre le temps de raconter des histoires autour de certains titres. Pour moi, la scène c’est vraiment très enrichissant."
Depuis votre séparation avec Matthieu, comment abordez-vous le processus de création de vos chansons ? Comment vous vous organisez aujourd’hui ?
C’est Matthieu qui était plus dans la composition, il m’envoyait des accords, des débuts de production puis j’écrivais les textes et je les mettais en chanson. Je trouvais les mélodies et lui, parfois, écrivait aussi sur les textes. C’était un vrai travail de duo. Et donc pour cet album j’ai travaillé et fait la rencontre de Surkin qui est DJ et qui a un projet qui s’appelle "Generation". Forcément, c’est trop cool, moi qui voulais des sons plus club j’étais avec la personne idéale pour faire ça. Nous avons passé beaucoup de temps au studio, nous avons tout composé ensemble et j’ai écrit tous les textes de l’album.
Vous êtes passée tout à l’heure sur scène, qu’est-ce qui vous plaît le plus avec le public ? Quel genre de connexion avez-vous ?
J’étais hyper heureuse de retrouver le public parce que ça faisait très longtemps que je n’étais pas montée sur scène. La dernière fois, c’était début décembre pour les premières parties d’Angèle, donc ce n’était pas forcément mon public. Il y avait le gros challenge qui était celui de chanter des chansons que les gens ne connaissaient pas forcément. Et j’ai adoré la connexion qu’il y a eu, j’ai réussi à faire chanter un grand nombre de personnes. J’aime aussi prendre le temps de raconter des histoires autour de certains titres. Pour moi, la scène c’est vraiment très enrichissant. Ça m’a aussi permis de voir les nombreuses réactions à mes nouveaux titres.
J’imagine que vous avez de futurs projets, vous voulez nous en parler ?
Bien sûr, je vais sortir un nouveau single pour l’été, le 16 juin, qui s’appelle "Alabama" et mon album en fin d’année.