PHOTOGRAPHIE
Pour ses dix ans, le festival de photographie L’Œil Urbain parcourt les formes de l’engagement grâce au travail de photographes emblématiques tel William Klein, pionnier de la photographie de rue mais aussi réalisateur, peintre, plasticien et graphiste. Ses clichés cultes sont à découvrir jusqu'au 22 mai prochain, en format XXL sur les façades du centre de ville de Corbeil-Essonnes.
De la halle du marché aux berges de la Seine en passant par l’Hôtel de ville et les Moulins Soufflet : à Corbeil-Essonnes, les photos de William Klein s'exposent partout où la vie bat son plein. Pour ses dix ans, le festival de photographie L'Œil Urbain s'offre les clichés en très grand format du plus francophile des artistes américains. Etabli en France depuis 1948, l'homme de 93 ans est célèbre dans le monde entier depuis son livre d'images étourdissantes et granuleuses sur New York, en 1956, qui inaugure un style percutant, avec la ville moderne pour terrain de jeu. Dans la rue, le virtuose saisit un tourbillon de visages qui s’échappent du cadre, filant la perspective sur un personnage central, dont le regard finit souvent par se plonger dans le nôtre.
Virulent et incontrôlable, il dénonce en vrac le libéralisme, l'individualisme, l'impérialisme et le puritanisme américain. Il consacre des documentaires sur la guerre du Vietnam ou au Black Panther Eldridge Cleaver. A vingt ans, il abandonne la Grosse Pomme pour poursuivre ses études de sociologie à la Sorbonne, au côté de Fernand Léger. Après son mariage avec Jeanne Florin, il décide de rester en France et de continuer à vivre et travailler à Paris. Il commence à réaliser des courts-métrages et travaille avec Louis Malle sur Zazie dans le métro. En parallèle, il continue de marquer la photographie, d'"une photo urbaine, à la fois funky et juive, portée par Weegee, Robert Frank, Arbus ou Davidson, qui sont tous des immigrés juifs, mal dans leur peau et mal dans la ville qu'ils photographient, et (qui), de ce fait, en montrent la dimension multiculturelle".
Aux cours des années suivantes, Klein publie trois nouveaux livres de conception débridée et cinématographique : ROME (1956), MOSCOU (1961), TOKYO (1962). Après dix années passées chez Vogue comme photographe, il se paie le monde de la mode dans Qui êtes-vous Polly Maggoo ? (1966), film satirique pour lequel il obtient le Prix Jean-Vigo. Dans les années 1980, il renoue avec la photographie, expose dans le monde entier et publie CLOSE UP (1989), TORINO 90 (1990), MODE IN & OUT (1994), de nombreux catalogues et monographies.
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