PHOTOGRAPHIE

Les Rencontres d’Arles : 5 photographes à ne pas manquer

Publié le

24 juin 2023

Du 3 juillet au 24 septembre prochain, Arles invite professionnels, amateurs et passionnés de l’image à la 54ème édition du festival des Rencontres photographiques. Cette année, cinq thèmes dominent : "Géographies du regard", "Revisiter", "Mises en scène", "Des films en images", ou encore "Réminiscences". Parmi les 105 exposants, S-quive a posé le curseur sur 5 artistes.

©Gregory Crewdson

Gregory Crewdson

Né en 1962, ce passionné du grand écran transforme sa ville natale, Pittsfield dans le Massachusetts, et la présenter comme la parfaite illustration d’une Amérique sans gloire. Il puise dans sa propre vie privée, celle avec sa femme et ses enfants, pour concevoir des scènes de films qui n’existent pas. Rues sombres et désertées, comme coincées dans le temps, reflètent une Amérique au rêve épuisé. Une version noire des œuvres d’Edward Hopper que Gregory Crewdson dépeint depuis 30 ans avec sa collection "Eveningside", présente lors du festival.

©Md Fazla Rabbi Fatiq

Md Fazla Rabbi Fatiq

Le photographe bangladais fait de ses études, en multimédia et technologie créative, un médium pour pratiquer sa passion. Alors que le monde entier doit se confiner pour faire face à un nouveau virus, le familier devient soudainement l’inconnu. Md Fazla Rabbi Fatiq use de ce temps pour expérimenter et développer une série de natures mortes au style surréaliste chez lui, à Comilla, au Bangladesh. Avec sa collection intitulée "Chez Moi", il donne à l’espace domestique une autre dimension emprunte à l’anxiété et à la peur d’être contaminé en évoquant des sensations réservées habituellement au toucher.

©Dolorès Marat

Dolorès Marat

La Française, installée en Provence, ne recadre ni ne retouche ses photos. Elle se précipite pour capturer la nuit et ses différentes lumières, le plus souvent artificielles. Dolorès Marat capture des scènes dignes de l’illusion et du rêve, submergés de solitude : d’un escalator de métro à un clair de lune. Pour obtenir cet effet, sans passer par des corrections, elle utilise un tirage spécial nommé "quadrichromique", qui s’imprègne des couleurs de base (cyan, magenta, jaune, noir) pour reproduire toutes les autres. Elle recourt aussi à l’impression pigmentaire sur papier japonais, réalisée par l’atelier SHL à Arles.

©Saul Leiter

Saul Leiter

Son regard sur New York est unique. Saul Leiter laisse, à sa disparition en 2013, une série de photographies de ce qui attire l’œil, mais qu’on ne voit pas… Des petites trouvailles esthétiques et optiques dans les rues d’une ville en mouvement constant. Pionnier de la photographie couleur, il accorde, pendant une soixantaine d’années, une importance sans failles à l’imperfection et à l’essentiel. "Il me semble que des choses mystérieuses peuvent prendre place dans des lieux familiers", explique-t-il dans le catalogue de l’exposition qui lui a été consacrée à la Fondation Henri Cartier-Bresson en 2008. Cet été, à Arles, l’exposition historique réunit en plus de ses photos, ses peintures et dessins, qui traversent le temps et restent intacts.

©Oleñka Carrasco

Oleñka Carrasco

Que reste-t-il de son pays natal lorsqu’il n’y a plus aucun membre de sa famille ? En juin 2020, alors que son père meurt au Venezuela, Oleñka Carrasco doit construire un deuil loin de ceux qu’elle aime. Elle utilise alors son art en modifiant d’abord des photos d’archives envoyées par son frère via WhatsApp avec un corrosif. Ensuite, elle altère des clichés de sa maison en France avec des milliers de mots à la machine à écrire. La photographe tente par ce moyen de se reconnecter aux lieux de son enfance qui n’existe plus. À travers l’histoire de la perte d’un être aimé, la lauréate du Photo Folio Review 2022 raconte l’effondrement de ce qu’était son pays, sa "Patria".

No items found.
No items found.
No items found.

Plus d'articles