FASHION WEEK
"J’ai passé des mois à étudier les grands chapitres des grands couturiers de différentes décennies : Madame Grès, Charles Frederick Worth, Paul Poiret, Yves Saint Laurent et Azzedine Alaïa. Je ne voulais pas copier leur travail, mais apprendre d’eux", explique Daniel Roseberry qui a présenté la collection Schiaparelli haute couture à Paris, ce matin. Le directeur artistique a mis son accent anglais sur les rubans avec un stock des années 1920 et 1930 récupéré chez un antiquaire et leurs tonalités : des beurres, des safrans, des verts paon délavés et des bruns safranés brûlés. Des trouvailles singulières qui lui ont donné envie d’étudier les chapitres des grands couturiers. Les vestes Schiaparelli d’avant-guerre sont allongées, avec des épaules sévères, associées à des jupes colonnes longues comme le sol, coupées en biais, en double satin, dans le style des années 1990. Le deuxième âge d’or de la haute couture, celui des années 1950, se traduit par des silhouettes rigoureuses qui ont été reproportionnées. Une robe baby doll de ligne A est tombée sur les hanches, qui ont été rembourrées pour faire écho à la ligne du buste. Le tout est réalisé dans un satin cuir épais et lustré, orné des codes de la maison (le Trou de la serrure, la Colombe, l’Anatomie) en point de satin matelassé, composé de milliers de gouttelettes de quartz fumé tremblantes. Il y a même un hommage à certaines des robes les plus raffinées d’Elsa, comme un dos nu plissé en tulle polyamide couleur sable, qui lui confère une intégrité, un poids et une modernité impossibles à obtenir avec de la soie. "C’est ma joie, mais aussi ma responsabilité, de continuer à améliorer notre travail. La haute couture aspire à atteindre de grands sommets ; c’est une promesse d’évasion face à la complexité de notre réalité. Elle nous rappelle aussi que la perfection a un prix. Jusqu’où pouvons-nous aller, nous les couturiers ? Aussi haut que le soleil et les Dieux nous le permettent", conclut-il.
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