INTERVIEW
Publié le
25 avril 2023
"Une maison avec plein de fenêtres par lesquelles tout le monde peut rentrer". C’est ainsi que Line Papin dépeint son sixième roman : Après l’amour, à paraître demain aux éditions Stock. A 27 ans, l’auteure livre un véritable manuel de survie après une rupture amoureuse, soigneusement illustré par l’artiste Inès Longevial. Parsemée de fragments d’histoires, d’anecdotes et de poèmes, cette œuvre, écrite sur un an, étudie avec précision le cheminement vers le désamour, entre sentiments encore présents, élans salvateurs, et réinvention de soi. Une thérapie littéraire, ponctuée d’humour et de second degré, dont elle nous parle avec toute l’élégance qui la caractérise.
Le rendez-vous est pris dans l’antre de la passion amoureuse, à l’Hôtel Grand Amour, rue de la Fidélité (Paris Xe) la semaine dernière, aux alentours de 15h. Dans le patio fleuri et agréable, Line est disponible et lumineuse, prête à revenir sur une année d’écriture, à décortiquer la structure même de son récit et à analyser les sentiments cycliques et déroutants engendrés par une rupture amoureuse.
Vous publiez votre sixième roman : Après l’amour, une véritable thérapie littéraire contre le chagrin d’amour. Peut-on plutôt parler d’un manuel de survie après une rupture ?
Oui je pense. C’est comme cela que je l’ai écrit. Après une rupture, je me suis achetée un petit carnet rose. J’ai écrit tous les jours dedans. J’adore cet objet. Les pages sont bleues et fines. J’aimais bien me mettre dans ce carnet, comme si je me mettais dans un lit, dans une chambre, ou dans une pièce. Tous les jours, j’écrivais à l’encre des poèmes, des mots, je faisais des petits dessins. C’est vraiment devenu quelque chose qui relevait de la survie. J’ai rempli tout le carnet. A la fin, j’ai vu que ça racontait l’histoire des jours après l’amour : comment on se reconstruit après une rupture, qu’est-ce que cette étape que l’on vit tous dans nos vies et qui est si violente, ravageuse et riche… Il se passe plein de choses à ce moment-là. Je trouvais que dans la littérature, on ne rentrait pas dans le vif de ce sujet comparé à tout ce qu’on nous raconte sur les histoires d’amour et cette envie de tomber amoureux. L’autre versant de la médaille n’est pas facile [Rires]. Ici, l’idée était de faire un talisman. C’est pour cela qu’on a choisi de faire un petit livre physiquement. J’ai dit à la maison d’édition que j’aimerais que les gens puissent le mettre dans leur poche, l’avoir sur eux. L’idée, c’était d’avoir quelque chose qui nous accompagne dans ce moment de rupture.
L’amour et la rupture amoureuse sont des sujets intenses et universels. Était-ce compliqué de traiter ces thématiques avec un souffle neuf lors de l’écriture du livre ?
Non car c’est tellement personnel que la question ne se pose pas. Je ne me suis pas dit que j’aimerais écrire là-dessus mais plutôt que j’écrivais ce que je ressentais et à la fin, j’ai vu que ça pouvait être un livre publié. Ça s’est fait très naturellement. Je pense qu’en général, que ce soit dans l’art, le cinéma ou la littérature, toutes les histoires ont été racontées. Ce qui est intéressant, c’est la façon dont on les raconte, dont on les filme. C’est cela qui doit être neuf.
"J’ai voulu étudier la puissance de l’amour et du chagrin d’amour."
Dans votre précédente publication : Une Vie Possible, vous abordiez le deuil à la suite d’une interruption de grossesse ; dans celui-ci, le deuil amoureux... Écrire est votre façon de tourner la page ?
Je me suis rendue compte que, pour moi, l’écriture était, de toute manière, une forme de deuil. Quand j’ai écrit mon premier roman L’Éveil sur Hanoï, au Vietnam, c’était déjà une façon de faire le deuil de mon pays natal, dans lequel j’ai vécu dix ans. Je n’avais pas fait le deuil de ce pays et de mon enfance jusqu’à ce livre-là. Effectivement, à chaque livre, je pense qu’il y a un deuil et une envie de coucher quelque chose sur le papier pour le mettre à distance et lui dire au revoir. Depuis mon roman Les os des filles, je m’empare d’une période de failles, pour la comprendre et aller vers la guérison.
Le cœur, que vous baptisez votre "cité fantôme", et sa cicatrisation sont des notions abordées dès les premières pages. Qu’entendez-vous par là ?
Il y a beaucoup de métaphores dans ce livre. Ça se passe sur un an. On commence avec l’hiver, la banquise qui, au fur et à mesure des mois et de l’été qui arrive, se transforme en désert. Je parle d’un "Far West" de l’amour que je traverse à cheval. C’est aussi une réflexion sur l’amour dans nos sociétés où l’on est tous un peu ce cowboy égaré. La "cité fantôme", pour faire référence à Lucky Luke qui arrive, seul, sur un cheval blanc dans le désert [Rires]. Je voulais illustrer cette solitude.
A ce sujet, une étude britannique consacrée au syndrome du "cœur brisé" — découvert au Japon dans les années 1990 — a démontré que de petites cicatrices plus ou moins graves pouvaient rester sur le muscle. Les marques de l’amour sont-elles encore ancrées en vous ?
Oui, ce qui est assez fou, c’est que j’écris beaucoup sur le corps. J’ai toujours été très fascinée par le lien entre le psychique et le corps. J’avais écrit : Les os des filles sur l’anorexie, qui commence avec le mental, et qui a un effet sur le corps, puis mon livre : Une vie possible sur l’interruption de grossesse. Dans le chagrin d’amour, il y a quelque chose de physique. On tombe malade, on meurt d’amour. J’ai voulu étudier la puissance de l’amour et du chagrin d’amour, et de tout ce phénomène qui, pour moi, est aussi mystérieux que la naissance et la mort. La naissance, l’amour et la mort sont trois grands mystères. Nous passons tous par là mais nous ne comprenons pas très bien. On peut faire plein d’études scientifiques, mais c’est quelque chose qui nous dépasse.
Qu’est-ce qui est le plus difficile dans le travail de désamour ?
C’est vraiment l’histoire du livre. C’est un chemin. Comment fait-on pour désaimer ? Quand l’amour s’arrête, où va-t-il ? Dans le livre, j’ai essayé d’y répondre. Musset disait : "Il faut aimer sans cesse, après avoir aimé". Après avoir distribué de l’amour, qu’en fait-on ? Je pense que l’on peut se raccrocher à des petites choses et qu’on peut commencer à aimer la vie ensuite. Quand on ne peut plus aimer quelqu’un, on peut aimer la vie, au moins. [Rires] Le livre répond à cela. Il parle de rupture mais il y a beaucoup de petits moments de joie, de bonheur du quotidien et d’humour, ce qui est très salvateur.
"On dit généralement qu’on est ‘En couple’ mais plus rarement qu’on est ‘En rupture’."
Ce livre fait aussi écho à votre "cœur de petite fille" et à cette difficulté à entendre les autres vous appeler "Madame". Pourquoi ce passage vers l’âge adulte mais aussi votre émancipation en tant que femme sont si difficiles ?
Je pense que je suis restée très enfant dans mon âme. Je n’ai jamais vraiment coupé avec cela. Je ne sais pas si tous les artistes sont comme ça, ou pas, mais il y a quelque chose de très enfantin, et que j’aime. C’est aussi le fait de continuer à être émerveillée, de refuser d’entrer dans un moule et de continuer à inventer, à créer. J’étais une enfant dans la lune et très créative, c’est ce que je suis encore. Mais devenir adulte, c’est devenir responsable de cette créativité et de cet émerveillement. Être joyeux, c’est déjà une responsabilité pour moi, par exemple. On ne fait pas n’importe quoi, mais on n’éteint pas, non plus, la lumière sur l’enfance. Au contraire, on devient responsable de cette lumière, pour mieux la défendre.
Cette rupture amoureuse a engendré une recherche de votre propre identité et une mue à faire sans l’autre ; vous, qui avez tant "travaillé à être équilibrée" comme vous dites dans cet ouvrage. Ce retour à soi est-il finalement salvateur ?
J’ai voulu étudier un "devenir". Je suis quelqu’un qui a été habitée par un autre. Après une rupture, on est modifié. On ne revient pas à la case d’avant car on a vécu tout cela et on a changé. On a aimé, on a été aimé et on s’est imprégné de ce que l’on aimait chez l’autre. Après avoir vécu et passer du temps avec une personne, on accueille ces choses en soi. Ça peut être de l’humour, de l’assurance, de la sensibilité… Dans mon livre, j’ai voulu étudier ce qu’on en fait, ce qu’il en reste, comment on le transforme. Ça m’a paru fou car, on dit généralement qu’on est "En couple" mais plus rarement qu’on est "En rupture". [Rires] C’est une sorte de période de jachère. Il faut voir ce que cette période nous apporte. Ce n’est pas un temps mort, ni un échec, c’est un moment de croissance dans la vie.
A travers des méditations, des portraits ou des fiches, Roland Barthes décryptait avec minutie le sentiment amoureux dans son recueil : Fragments d’un discours amoureux (1977). Vous, Line, dans Après l’amour, vous décortiquez la fin d’une passion amoureuse entre de courts récits de vie, des titrailles explicites ou des poèmes. Il y a une approche presque métaphysique entre vos deux démonstrations…
Oui, Stendhal a aussi écrit : De l’amour, qui se composait de fragments. Je pense que la forme du fragment s’est aussi imposée car, après une rupture, on est fragmenté. Le cœur est fragmenté. On utilise les expressions : "Ramasser à la petite cuillère", "Cœur brisé". Puis, c’est aussi la fragmentation de l’espace, des affaires car on sépare ce qu’on avait mis en commun. C’est aussi la fragmentation de l’avenir puisqu’il faut le penser différemment et reconstruire. Mon idée n’était pas de raconter à postériori, mais d’être dans le moment présent et d’écrire tous ces fragments et tout ce qui se passe chaque jour. Je pense que la forme du poème est venue aussi naturellement, comme dans les élégies, quand on fait des sonnets amoureux ou des chansons d’amour. Il y a cette forme de cantique et de chant à l’être aimé, à l’être perdu. Il y a toute cette dimension qui s’est imposée de par le sujet.
D’ailleurs, la notion de "fragments" revient dans le titre de ces deux livres. Après l’amour est-il une autopsie de ces fragments de sentiments inconfortables et tenaces ?
Je pense. "Tenace" est un bon mot car dans le livre, il y a des thèmes qui reviennent. Même dans les cantiques, il y a ce côté obsessionnel que j’ai voulu représenter. Le sentiment amoureux se prête bien à ces pensées cycliques où parfois on a l’impression qu’on devient fou car on pense des choses en boucle. J’ai voulu écrire un livre hypnotique, comme l’état dans lequel on est quand on est amoureux ou en rupture.
"J’aime le grand amour, j’y crois. Et ça, c’est déjà vieux jeu, je crois ! [Rires]"
Dans le roman, vous passez d’un d’état de "femme traversée", en couple, telle une passerelle par laquelle les gens pouvaient atteindre votre mari, à celui d’une "femme nouée" par la peine, célibataire. Vous sentez-vous en phase avec vous-même aujourd’hui ?
Qu’est-ce qu’on préfère ? [Rires] La "femme traversée" est un concept qui me parlait, pas seulement vis-à-vis de moi, mais de beaucoup de femmes. Pendant longtemps, les femmes ont pris le nom du mari. Je me souviens avoir été frappée quand j’étais petite car ma mère avait reçu un courrier avec inscrit "Madame…" et le prénom et le nom de mon père derrière ! J’avais rigolé, pensant que c’est lui qu’on avait appelé "Madame", alors que cette lettre était bien adressée à ma mère. Souvent, il fallait passer par le mari. Dans un chapitre, j’ai parlé de cette façon dont je pouvais me percevoir, comme un transfuge ou un biais.
Jusqu’aux dernières pages, vous posez des mots sur un manque certain, une solitude intérieure, après avoir perdu une part de soi, et une année d’errance sentimentale. Il y a presque une impression de déclaration post rupture. Aimeriez-vous que votre ex amour lise ce livre ?
Il y a une adresse comme dans les poèmes élégiaques. Je pense à Ronsard, dans : Mignonne, allons voir si la rose où il parle directement à quelqu’un. Dans ce livre, il y a beaucoup de « tu ». Je m’adressais à cet amour que je quitte mais il reste un livre en tant que tel. Si j’avais vraiment voulu lui parler, je lui aurais envoyé un message ! [Rires] J’ai fait de mon chagrin, une création. Pour moi, c’était important. Il y a un rapport très matériel au livre dans le sens où je l’ai écrit à la main. Inès Longevial est arrivée à la fin pour réaliser ses dessins à l’huile et à l’essence. Je parle beaucoup de sculpture et de l’impression d’avoir sculpté quelque chose avec mon chagrin.
Effectivement, votre roman est parsemé de dessins réalisés par l’artiste Inès Longevial. La représentation du cœur et des liquides : le sang, le lait, l’eau, les paysages marins l’ont inspiré. Comment s’est déroulée cette collaboration ?
J’avais déjà terminé le livre. J’ai rencontré Inès lors d’une interview sur le corps, à France Culture. Elle m’a proposé d’écrire la préface de sa monographie et nous en avons parlé dans un café. Je lui ai, à mon tour, proposé de dessiner. Il y a eu un échange très naturel. C’est la première fois que j’invite quelqu’un à entrer dans mon travail et à participer à un livre. C’est une activité très solitaire et je maîtrise vraiment ce que je fais. Elle a lu le livre et l’a beaucoup aimé. Je lui ai donné carte blanche. Je voulais qu’elle fasse sa propre narration. Elle a apporté une dimension en plus. Elle a fait ressortir le côté fantasmagorique avec les chevaux, les papillons, les serpents, les baleines, les oiseaux… Elle appelle cela les animaux totem comme des talismans, des porte-bonheurs.
Vous n’êtes pas tendre avec vous-même et vos choix amoureux. Vous soulignez même un fossé entre votre flair professionnel et votre carence à repérer les mauvais coups amoureux comme une "imbécile" ! Pourquoi, à votre avis ?
[Rires] Après ce livre, plus personne ne voudra sortir avec moi ! Ils vont se dire : "Si c’est pour me retrouver dans le prochain livre… !" [Rires] Je pense que j’ai une naïveté, que j’aime bien, qui est liée à ce côté enfantin et très poétique. Je suis dans le pur amour. Je ne fais pas de calculs et je n’ai pas de mauvaises intentions. Je n’ai pas, non plus, de jeu de séduction. Je n’aime pas le mot "femme-enfant" qui fait un peu pub. Mais je suis une femme, qui est parfois comme une enfant face à cela ! Donc dans le livre, il y a des passages un peu comiques où je ne comprends rien ! [Rires]
Vous parlez d’un "Far West amoureux", "d’amants pas plus charmants", de "rendez-vous délébiles" à l’ère des applications de rencontres, entre autres. L’époque actuelle est en décalage avec vos idéaux ? Vous sentez-vous vieux jeu ?
Le livre a été écrit sur un an et il parle un peu de notre époque. Et nous vivons une drôle d’époque ! Une époque de crise. Quelque chose se passe, les gens sont tous désorientés, affolés. On ne sait plus comment on s’appelle ! Je pense que ça vaut aussi en amour. On est dans de nouveaux modes amoureux qui n’existaient pas avant. Et je suis assez vieux jeu.
Mais nous sommes plein… !
[Rires] Je suis plutôt lente, de par mon travail aussi. L’écriture requiert une certaine lenteur. De revenir sur un texte autant de temps pour faire un bel objet. Dans mes relations, en général, j’aime la durée. Ce qui ne veut pas dire que je vais être avec quelqu’un pendant vingt ans. Mais quand j’ai aimé ou connu quelqu’un, j’aime l’idée de pouvoir le revoir. J’aime l’idée de la vie palpable. Dans ma tête, c’est comme si c’était un village. Aux yeux de certains, je peux être un peu vieux jeu. J’aime le grand amour, j’y crois. Et ça, c’est déjà vieux jeu, je crois ! [Rires]
"Nous sommes tous passés par le chagrin d’amour de façon plus ou moins violente. La question que je me pose, c’est presque : ’Pourquoi on y retourne ?'"
Plus généralement, le livre dépeint un monde hostile, bancal et en crise. Malgré ce ressenti, êtes-vous prête aujourd’hui à vous jeter sans filets dans un avenir amoureux ?
Oui, c’est le principe. Quand il n’y a plus rien, il y a encore l’amour. J’avais vu quelque part que les dernières lettres écrites à Auschwitz étaient des lettres d’amour. Les derniers mots que l’on a à la bouche sont des mots d’amour. C’est pour cela que je crois beaucoup en l’amour : c’est ce qui nous tient vivants. Mais il faut du courage pour se jeter à l’eau. Tout le monde ne l’a pas car ça fait peur, car on n’a pas envie d’enlever nos armures. On veut maîtriser. Pour moi, ce n’est pas ça la vie. Sans amour, ça ne vaut pas le coup. J’ai ce courage d’aimer et cette foi.
Tout au long du roman, on sent ce besoin d’être dans les bras d’un homme rassurant et aimant. Pourtant, vous n’utilisez jamais les termes "sécurité" ou "stabilité". Les avez-vous éludés sciemment ?
Ce ne sont pas des mots qui m’intéressent. "Stabilité" est le mot que j’ai le moins dans ma vie ! Attention, je ne dis pas que je suis instable ! [Rires] L’interview qui dérape ! La stabilité ne fait pas vraiment rêver. Ça dépend si on parle de stabilité et de constance dans le sentiment. On peut trouver un confort dans l’instabilité. Trop de stabilité peut figer, aussi. On se réinvente dans l’instabilité. Je sais de quoi je parle puisque je suis en plein déménagement ! [Rires] Plein de choses ne fonctionnent pas : les boutons, l’électricité, et je me dis : "Ce n’est pas grave, soyons heureux quand même et inventons d’autres manières !". Tout ce qui compte, c’est d’être en bonne santé, d’aimer son amour, ses amis. C’est aussi ce que nous montre cette époque. C’est difficile d’être dans un tel mouvement très angoissant. Mais cela n’empêche pas l’amour. Je ne trouve pas que ce soit contradictoire.
Après cette longue "apnée silencieuse", que diriez-vous à une jeune femme en plein chagrin d’amour ?
Je lui offrirais ce livre ! Quand je l’ai terminé, j’ai eu beaucoup d’amis qui traversaient des chagrins d’amour et j’avais hâte de pouvoir leur donner cela car on a toujours des mots un peu bêtes. On ne peut pas accompagner quelqu’un dans le chagrin. On ne peut pas faire le travail à la place de quelqu’un. C’est un chemin à faire : ce désamour, cette rupture, cette reconstruction, le fait de se retrouver seul… Il faut être sur le cheval et traverser le Far West. Je me suis beaucoup accrochée aux petits bonheurs du quotidien, à l’humour, à la musique, à la poésie, à tout ce qui pouvait me combler, me remplir et m’élever. Quand on passe au-dessus des nuages, il y a toujours le soleil.
Donc avoir votre livre et faire tout ce dont vous venez de parler permet d’éviter "une hospitalisation avec l’amour en perfusion" ?
[Rires] Nous sommes tous passés par le chagrin d’amour de façon plus ou moins violente. La question que je me pose, c’est presque : "Pourquoi on y retourne ?" [Rires] C’est comme les femmes qui accouchent et qui disent que ça fait très mal, et qui veulent d’autres enfants ensuite !
Mais il y a une péridurale… !
[Rires] Oui, il y a une péridurale, et on n’a pas encore inventé ça contre le chagrin d’amour !
"Après l’amour" de Line Papin, à paraître chez Stock, dès demain.