Il était une fois Delon… en 15 films culte

Il souhaitait voir, pour la première fois, ses parents réunis après sa mort… C’est ce qu’Alain Delon confiait au journaliste Bernard Pivot dans son émission "Bouillon de culture" en 1996 lors du fameux questionnaire de Proust. L’icône française, décédée ce dimanche, a désormais rejoint le panthéon des légendes du cinéma. Salué par les mots puissants de l’actrice Brigitte Bardot comme "représentant le ‘meilleur du cinéma prestige’ de la France, un ambassadeur de l’élégance, du talent, de la beauté", l’acteur distingué par un César du Meilleur Acteur en 1985 et d’une Palme d’honneur en 2019, en présence de sa fille Anouchka, avait traduit son envie de se retirer.

"Aussi solaire qu’autodestructeur". C’est encore une fois de cette manière que Brigitte Bardot parlait de lui, évoquant les caractéristiques du signe du scorpion. Lui, qu’elle respectait pour leur vision commune du cinéma, de l’époque, des animaux… Eux, qui ont partagé la lumière ardente des projecteurs, la ferveur des foules, le rang de star et une beauté inhumaine. Une belle gueule qui lui a servi, il le savait. Après une enfance marquée par différents traumatismes (séparation de ses parents, entre autres), il évolue dans une famille d’accueil et connaît le pensionnat. Un CAP pour travailler dans une boucherie en poche, il rencontre le petit monde parisien à Saint-Germain-des-Près, par l’intermédiaire de sa petite amie, Brigitte Auber.

C’est en 1958, sur le tournage de Christine qu’il rencontre Romy Schneider, une des passions amoureuses de sa vie et des fiançailles qui s’achèveront en 1963. Le début des années 1960 marque les temps forts de sa carrière puisque l’acteur enchaîne les succès : Rocco et ses frères (1960), Plein Soleil (1960), Le Guépard (1963)ou Mélodie en sous-sol (1963). Des réalisations qui le propulsent au sommet avec des têtes d’affiches : Annie Girardot, Burt Lancaster, Claudia Cardinale ou encore Jean Gabin… Une référence qu’il retrouvera lors du tournage du film Le Clan des Siciliens (1969), deux ans après Le Samouraï (1967) lors duquel il rencontrera sa femme Nathalie Delon ou dans Deux hommes dans la ville (1973).

La fin des années 1960 ancre l’artiste dans une nouvelle ère. Il est dorénavant une légende vivante qui impressionne par une aura animale. C’est plus charismatique et sexy que jamais dans La Piscine (1969) qu’il joue au côté de Schneider, toute aussi brûlante de beauté. Avec Bourvil et Yves Montand, Alain Delon partage l’affiche de Le cercle rouge (1970) ; puis Borsalino (1970) de Jacques Deray ; La veuve Couderc (1971) et Les Granges brûlées (1973) avec Simone Signoret ; Monsieur Klein (1976), chef-d’œuvre réalisé par Joseph Losey ; et L’homme pressé (1977) avec l’actrice Mireille Darc, une femme qui vivra à ses côtés durant 15 ans.

Tel un signe du destin, après un Paris 2024 resplendissant, Asterix aux Jeux olympiques (2008) dans lequel il interprète le rôle de César, a une toute autre répercussion. En plein égo trip, l’acteur joue entre ironie et hommage. En 2009, pour parfaire sa démesure intemporelle, la star est choisie pour incarner un célèbre parfum de la maison Dior, illustrée par une célèbre photo en noir et blanc de Jean-Marie Périer. A croire qu’il était difficile de trouver meilleur ambassadeur parmi les prétendants de l’époque… Lui, pour qui le destin a dépassé tous les souhaits, nul doute que celui confié à Pivot ne soit déjà exaucé.